Le parc nucléaire français au plus mal

 

Centrale nucléaire - 2

Centrale nucléaire pour illustration / National Geographic.fr

 

 

L’industrie nucléaire française est au plus mal. Les deux géants, Areva et EDF, sont en faillite. Le second a dû racheter le premier qui a accumulé les dettes par milliards suite aux scandales Uramin et EPR.

 

Pourtant, EDF est encore détenue majoritairement par l’État Français…

 

Les contribuables ont déboursé 3 milliards d’euros pour renflouer les caisses d’Areva. Et ce n’est qu’un début : maintenance du parc, enfouissement et démantèlement se chiffrent en dizaines de milliards. La transition énergétique semblerait urgente également d’un point de vue économique.

 

 

Nucléaire bon marché : un mythe qui s’écroule

Ne comptez pas sur le prix de l’électricité fourni par l’EPR pour compenser ces pertes abyssales d’argent public : le prix estimé du MWh délivré par le réacteur nouvelle génération plafonne aujourd’hui à 120 euros au lieu des 46 euros initialement prévus à l’ouverture du chantier. Un chiffre plus élevé que les énergies fossiles, que l’hydroélectrique, que l’éolien terrestre, que les centrales solaires et 2 fois plus que le parc nucléaire actuel.

 

Seuls le petit photovoltaïque et l’éolien off-shore sont plus chers à ce jour, mais ne le seront plus nécessairement en 2020, suite à l’évolution favorable du marché, date de livraison prévue de l’EPR.

 

On réalise au détricotage des coûts que le « nucléaire pas cher » est un mythe rendu possible en ne tenant pas compte des externalités payées par les collectivités :

√  Subventions.

√  Dépollutions.

√  Cadeaux aux dictateurs africains (maintenus en fonction par nos démocraties).

√  Opérations militaires pour sécuriser les sites d’extractions d’uranium,

Etc…

 

 

Des externalités (frais reportés sur le collectif ou l’environnement) qui deviennent de plus en plus difficiles à masquer.

 

Ainsi, le prix de l’électricité nucléaire a augmenté de 20% en 3 ans et va continuer à grimper inévitablement.

 

Quant à la valeur boursière d’EDF, entreprise détenue à 85% par l’État, elle a perdu plus de 136 milliards d’euros en sept ans.

 

Et ce n’est qu’un début ! Le projet d’enfouissement des déchets nucléaires de Cigéo, sous le feu des projecteurs suite aux dernières révélations de conflits d’intérêts, vient d’être estimé à 33 milliards d’euros par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) au lieu des 15 milliards prévus. Et cela est loin d’être fini.

 

Suite aux dernières recommandations de sécurité de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), plus strictes depuis Fukushima, le prolongement de 10 ans du parc nucléaire français coûtera entre 100 et 260 milliards d’euros au lieu des 35 milliards prévus par EDF. Soit plus que son coût total de construction, évalué à 96 milliards par la Cour des Comptes. Les sommes sont tellement colossales qu’il est naturel de se questionner sur la nécessité de persévérer contre toutes logiques économiques à l’heure où une dette nationale colossale oblige les gouvernements à couper dans l’éducation et la santé.

 

 

En  novembre 2016, douze réacteurs nucléaires sont à l’arrêt. Pourquoi ?

Douze réacteurs furent à l’arrêt pour contrôler que l’excès de carbone découvert dans l’acier de certaines pièces majeures n’altère pas la capacité de résistance mécanique des générateurs de vapeur. Cette vérification s’est avérée nécessaire depuis la découverte en mai dernier de défauts de fabrication dans les pièces forgées par l’usine du Creusot d’Areva pour la cuve du futur EPR de Flamanville dans la Manche.

 

 

L’Autorité de sûreté nucléaire aurait adopté de nouvelles normes sismiques. Ce qui rendrait très sensible la situation géographique de cinq centrales nucléaires.

Au moins cinq centrales nucléaires se situent, en France, dans des zones sismiques sensibles. Ce chiffre, plutôt inquiétant, se fonde sur la nouvelle carte de  » zonage sismique  » élaborée par le BRGM (Bureau de recherche géologique minière). Officialisée – par décret – le 22 octobre 2010, cette carte diffère radicalement de l’approche qui était suivie jusqu’ici, dite  » déterministe « , qui ne tenait uniquement compte que des séismes historiquement constatés. En clair, on regardait ce qui s’était passé depuis mille ans dans chaque région de France, on pondérait le résultat et l’on en tirait un tracé.

 

Désormais, l’approche est dite  » probabiliste « , c’est-à-dire qu’elle tient compte de multiples paramètres, comme la tectonique, mais aussi le réseau des failles du territoire, l’histoire des sols, etc…

 

Ce changement n’est pas anodin.

« Jusqu’alors, il n’y avait que 5 000 communes, en France, qui se trouvaient dans des zones sismiques. Désormais, il y en a 20 000, soit quatre fois plus. », explique-t-on au BRGM.

 

La carte sismique française change donc radicalement de physionomie.

 


 

carte-francenuc-A4

 


 

Mais rassurons-nous… Tout va très bien.

 

L’État veille sur notre protection…

 

Et au pire des cas, s’il y avait un risque comme à Tchernobyl… Le nuage radioactif s’arrêterait pile-poil à la région concernée !

 


 

Pour pondérer avec un peu d’humour caustique (Les Inconnus)

Time : 2 mn 02 / [1/1]

 


 

Source :

https://www.edf.fr/

http://www.areva.com/

http://www.criirad.org/

http://plus.lefigaro.fr/tag/asn

https://fr.wikipedia.org/wiki/UraMin

http://www.sortirdunucleaire.org/spip.php?page=carte

https://fr.wikipedia.org/wiki/Industrie_nucléaire_en_France

https://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_nucléaire_en_France

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_réacteurs_nucléaires_en_France

http://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/parc-nucleaire-francais

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_programme_nucléaire_civil_de_la_France

https://mrmondialisation.org/dettes-scandales-mises-en-examen-le-nucleaire-francais-au-plus-mal/

https://www.asn.fr/Informer/Dossiers-pedagogiques/La-surete-des-centrales-nucleaires/Le-parc-francais-des-centrales-nucleaires

 

Note :

Vous pouvez télécharger la carte en grand format (2474 x 3428) à cette URL : http://www.sortirdunucleaire.org/spip.php?page=carte

 

Vidéo :

[1] Les Inconnus – Centrale nucléaire – lesinconnusVEVO / YouTube

 

Photo :

Pour illustration

 

Voir notamment :

Déchets nucléaires : Les océans-poubelles de l’Europe

12 commentaires

    • Ni un autre. Les décisions sont bien au-delà des politiques. Hélas, je n’ai pas de solution car cela serait pure utopie de ma part ou pure spéculation. Mais on est très mal parti (pour rester correct)

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    • Oh que oui Ed Ebiedu. Le nucléaire civil sert bien à des choses peu louables… Notamment le nucléaire militaire… Le monde est dirigé par une bande de psychopathe avide de pouvoir.

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  1. Je pensais que seule une catastrophe majeure, pouvait nous faire sortir du nucléaire. La Russie et le Japon ont-ils fait marche arrière ? Non ! Pénurie d’ Uranium dans cinquante ans ! Pas grave ITER doit fournir en combustible issu de la fusion, les anciennes centrales nucléaires classiques. Le lobby nucléaire a donc encore de « beaux jours » devant lui.

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