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Biographie succincte
Léo Albert Charles Antoine Ferré, né le 24 août 1916 à Monaco et mort le 14 juillet 1993 à Castellina in Chianti (Toscane), est un auteur-compositeur-interprète, pianiste et poète monégasque né français1.
Ayant réalisé plus d’une quarantaine d’albums originaux couvrant une période d’activité de 46 ans, Léo Ferré est à ce jour le plus prolifique auteur-compositeur-interprète de la chanson française. D’une culture musicale classique, il dirige à plusieurs reprises des orchestres symphoniques, en public ou à l’occasion d’enregistrements discographiques.
Fils de Joseph Ferré, directeur du personnel du casino de Monte-Carlo, et de Marie Scotto, couturière d’origine italienne, il a une sœur, Lucienne, de deux ans son aînée.
Léo Ferré s’intéresse très tôt à la musique. À l’âge de sept ans, il intègre la chorale de la maîtrise de la cathédrale de Monaco comme soprano. Il découvre la polyphonie au contact des œuvres de Palestrina et de Tomás Luis de Victoria. Son oncle, Albert Scotto, ancien violoniste dans l’orchestre de Monte-Carlo et directeur du théâtre au Casino, le fait assister aux spectacles et répétitions qui ont lieu à l’opéra de Monte-Carlo, alors haut-lieu de la vie musicale internationale. Léo Ferré y entend le chanteur basse Fédor Chaliapine, y découvre Beethoven, qui l’émeut profondément, que ce soit sous la baguette d’Arturo Toscanini (Coriolan), ou à la radio (Cinquième symphonie). Mais c’est la présence du compositeur Maurice Ravel aux répétitions de L’Enfant et les Sortilèges qui l’impressionnent le plus durablement.
À neuf ans, son père, un homme catholique et rigide, l’envoie en pensionnat au collège Saint-Charles de Bordighera tenu par les Frères des Écoles chrétiennes, en Italie. Il y reste en pension pendant huit longues années. Il y approfondit sa connaissance du solfège et joue du piston dans l’harmonie. À quatorze ans, il compose le Kyrie d’une messe à trois voix et une mélodie sur le poème Soleils couchants de Verlaine.
En cachette, il lit les auteurs considérés comme subversifs par les Frères : Voltaire, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé.
Adolescent, il est révolté contre les stéréotypes du nouveau monde de la consommation et de la bêtise envahissante.
De retour à Monaco pour préparer son baccalauréat, il devient pigiste pour le journal Le Petit Niçois comme critique musical, ce qui lui permet d’approcher des chefs d’orchestre prestigieux comme Antal Doráti ou Dimitri Mitropoulos. À cette époque il découvre avec enthousiasme le ballet Daphnis et Chloé et le Concerto pour la main gauche de Ravel, sous la direction de Paul Paray, ainsi que le Boléro et la Pavane pour une infante défunte, dirigés par le compositeur en personne.
Il passe et obtient son baccalauréat de philosophie au lycée de Monaco. Son père refuse qu’il s’inscrive au Conservatoire de musique.
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Avec le temps, chanson emblématique et sans doute la plus célèbre de Léo Ferré, publiée en 1971, est l’une des chansons françaises les plus reprises au monde.
Écrite et composée en 1969, enregistrée en octobre 1970, cette chanson est écartée du LP par la maison de disques, pour sortir en 45 tours « à la sauvette ». En face B se trouve L’Adieu, un court poème de Guillaume Apollinaire provenant des mêmes séances d’enregistrement.
Cette chanson sur l’amour déçu, la fuite des sentiments et la tragique expérience du temps qui efface tout, est inspirée de la propre expérience de vie de Léo Ferré. Il compose cette chanson en repensant à sa rupture avec sa deuxième femme, Madeleine, en 1968, après le drame familial suscité par la mort tragique de leur guenon apprivoisée Pépée.
Avec le temps s’impose immédiatement comme un « classique ». Face à cet engouement Léo Ferré disait, non sans agacement : « Avec le temps, paroles et musique, je l’ai faite en deux heures. »
Paroles de la chanson Avec le temps
par Léo Ferré
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
On oublie le visage et l’on oublie la voix
Le coeur, quand ça bat plus, c’est pas la peine d’aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c’est très bien
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
L’autre qu’on adorait, qu’on cherchait sous la pluie
L’autre qu’on devinait au détour d’un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D’un serment maquillé qui s’en va faire sa nuit
Avec le temps tout s’évanouit
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
Même les plus chouettes souvenirs ça t’as une de ces gueules
A la Galerie je farfouille dans les rayons de la mort
Le samedi soir quand la tendresse s’en va tout seule
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
L’autre à qui l’on croyait pour un rhume, pour un rien
L’autre à qui l’on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l’on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l’on se traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
On oublie les passions et l’on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
Et l’on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l’on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l’on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l’on se sent floué par les années perdues
Alors vraiment
Avec le temps on n’aime plus.
Auteur-compositeur : Léo Ferré
Producteur : Richard Marsan
Label : Disques Barclay
Année : 1970
Léo Ferré (1916 – 1993)
Source :
A reblogué ceci sur O LADO ESCURO DA LUA.
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Avec le temps on ne l’oublie pas…et c’est bien.
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Le temps ?
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J’aime beaucoup Léo Ferré
C’était avant tout un merveilleux poète
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Merci Harleyte.
Les paroles de cette chanson me semblent intemporelles et elles sont vraiment touchantes.
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Je te cite : » Léo était anarchiste, »,
…Il l’était.
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J’adore cette chanson. C’est ma chanson préférée de Léo Ferré et même l’une de mes chansons préférées dans le répertoire de la chanson française. Lorsque je l’écoute, je ne l’écoute pas à n’importe quel moment, sinon je pleure. Cette chanson particulière me touche beaucoup à titre personnel. Elle évoque et résume en des mots simples et forts tant de choses de la vie et pas seulement le temps qui passe…
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Elle est magnifique et intemporelle et je pense qu’elle touche bon nombre de personne si l’on y songe… Merci pour ton commentaire Christine.
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[…] via Léo Ferré – Avec le temps — Aphadolie […]
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