Ebook contre livre papier : quel est le plus écologique ?

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Ebook contre livre papier

 

E-book - Livre papier - 1

 

Quel est le plus écologique ?

 

 

 

L’avenir du livre papier est-il menacé par l’essor de l’e-book ? Le livre papier pollue-t-il davantage que l’e-book ? Ces questions n’ont en réalité aucun fondement. Car au lieu de les opposer, les maisons d’édition doivent jouer sur les deux tableaux, en cherchant le meilleur compromis entre performance et respect du développement durable.

 

« Non, le livre n’est pas mort. Le livre numérique n’a tué personne. Ni les auteurs ni les maisons d’édition. » Cette conviction est celle d’Arnaud Nourry, PDG du Groupe Hachette, nº1 de l’édition en France et nº3 dans le monde. Autant dire que l’homme sait de quoi il parle. Selon une récente étude du Syndicat national de l’édition (SNE), le marché du livre en France représente 2,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2016, en hausse de 4,25% par rapport à 2015 (+0,11% hors scolaire). Contrairement aux idées reçues, livre papier et livre numérique ne s’affrontent pas dans un duel qui se terminera par la mise à mort de l’un des deux. La réalité, elle, est plus équilibrée. Si les éditeurs ont mis du temps à se pencher sérieusement sur la question, ils ont compris qu’il valait mieux accompagner la révolution digitale plutôt que de freiner des quatre fers, tout en adaptant leur chaîne de production aux impératifs du développement durable.

 

 

E-Book - Apple

 Pour illustration

 

 

Numérique/analogique, un mariage assumé 

Oui, les éditeurs ont intelligemment pris le train en marche. Toujours selon le SNE, le chiffre d’affaires du digital a bondi de 29,7% en France, tiré par deux locomotives (universitaire/professionnel +35,9%, scolaire +26,3%). Certes des chiffres impressionnants, mais qu’il faut pourtant pondérer : le livre numérique ne représente aujourd’hui que 8,2% du marché. Opposer les deux supports est donc un faux débat.

 

Le vrai sujet, pour le secteur du livre, est maintenant d’ajuster sa structure et son offre. « L’industrie du livre vit comme une chaîne, avec certains groupes très intégrés verticalement, combinant production et distribution. », explique Abeline Majorel, PDG de Chroniqu.es (une start-up de conseil en stratégie digitale) et formatrice à l’Asfored (le centre de formation du Syndicat national de l’édition). « Pour les géants de l’édition, le numérique a été une innovation qui remettait en cause cette chaîne qui, jusque-là, assurait un équilibre économique. La création et la diffusion numérique demandent de très gros investissements et l’édition craint de perdre plus sur sa chaîne ancienne qu’elle ne gagnerait potentiellement de cette nouvelle façon de travailler. » Le monde de l’édition adopte donc une stratégie d’accompagnement, des questions cruciales restant en suspens. A commencer par l’empreinte écologique des liseuses électroniques.

 

Si la guerre entre livre papier et électronique n’aura en réalité pas lieu, la bataille des chiffres fait toujours rage. Selon Françoise Berthoud, directrice du groupe de recherche CNRS Eco Info, « La grosse difficulté est d’obtenir des données pour savoir combien fabriquer une liseuse, consomme d’énergie. Les constructeurs s’abritent derrière le secret industriel ». Selon la chercheuse, l’empreinte environnementale la plus profonde concerne l’extraction de nombreux métaux et minéraux pour les composants électroniques. A laquelle s’ajoute le transport du site de production au site de vente. Résultat, d’après une étude Ifop réalisée en 2016, il faut quatre ans pour les gros lecteurs, et soixante pour les lecteurs occasionnels, pour amortir l’impact environnemental d’une liseuse électronique. Or, il est bien rare que les utilisateurs gardent ce genre de support plus de deux ou trois ans. Selon Mme Berthoud, le principal problème vient de « l’obsolescence systémique de ces machines », de nouvelles liseuses et tablettes toujours plus performantes apparaissant chaque année sur le marché. Un renouvellement que les éditeurs se doivent de suivre pour rester dans le coup. Mais à quel prix ? Pour la plupart des lecteurs, le livre papier reste donc plus écolo que les liseuses.

 

 

Livre - Animaux

 Pour illustration

 

 

La filière livre, de plus en plus performante écologiquement 

Mais alors, pourquoi le livre papier continue-t-il à avoir mauvaise presse ? A quel niveau se situe l’impact environnemental de l’édition française ? Elle n’est pas la première consommatrice de papier, et de très loin : elle ne représente que 5% de la consommation nationale (soit environ 250 000 tonnes par an). Ces 5% ne pèsent finalement que très peu pour les imprimeurs français qui se concentrent sur d’autres clients plus gourmands, comme l’emballage et la publicité. A titre de comparaison, une enseigne de la grande distribution comme Carrefour consomme à elle seule presque autant que tous les éditeurs réunis, pour ses prospectus… Dont la durée de vie est de quelques minutes dans le meilleur des cas.

 

Les éditeurs traditionnels, eux, ne font donc pas partie des gros pollueurs. Depuis vingt ans, ils se sont même engagés de manière très concrète en faveur du développement durable. Environ 85% du papier qu’ils consomment proviennent de forêts européennes gérées durablement et certifiées. Ils s’appuient également sur différentes certifications (PEFC, Imprim’Vert…) dans leur engagement environnemental, et utilisent logiquement cet argument dans leur politique commerciale, pour gagner de nouveaux clients. Par exemple, Hachette publie sur chacun de ses livres le bilan carbone des ouvrages en question, Editis (nº2 de l’édition française) appose le logo FSC certifiant que le papier utilisé vient bien de forêts gérées durablement. Le livre scolaire, lui, fait même figure de très bon élève, avec 100% de papier provenant de ces forêts.

 

Qui dit édition et papier, dit également imprimerie. Ce secteur économique (hors impression industrielle et d’emballages) est lui aussi pointé du doigt alors que de réels progrès techniques tournés vers le développement durable ont été réalisés ces dernières années, et ce à plusieurs niveaux. D’abord sur le recyclage du papier. Au box des accusés, la surproduction des éditeurs français est en effet souvent pointée du doigt. Pourtant, le fameux pilon et ces livres invendus ou en fin de vie, sont détruits et recyclés. Faux problème donc, puisqu’ils font eux-mêmes partie de la chaîne de production, dans un processus industriel étudié. 100% des livres détruits partent au recyclage. Ensuite, reste la question des encres utilisées. Si le 100% biologique n’est pour l’instant pas possible, elles font pourtant la part belle aux constituants naturels telle que l’huile de soja. Seuls certains composants polluants (entre 1 et 4%), comme les agents de séchages et d’éventuels additifs pour la texture, expliquent encore que les encres ne soient pas recyclables. Ce n’est peut-être qu’une question de temps.

 

Vincent Montagne, président du Syndicat national de l’édition, assure : « Le rôle de l’éditeur est essentiel pour la diversité de l’édition, la liberté d’expression et pour répondre aux exigences de qualité du lecteur. », assure. Entre impératifs de qualité et objectif du développement durable, l’industrie de l’édition semble bien avoir trouvé un équilibre réel.

 


 

Bibliothèque livres

 Pour illustration

 


 

Source :

https://www.notre-planete.info/actualites/245-e-book-livre-papier-ecologie

https://www.consoglobe.com/livre-papier-vs-livre-numerique-lequel-est-le-plus-ecolo-cg

 

Vidéo :

[1] Livres papier : vont-ils disparaître ? – La Quotidienne / YouTube

27 commentaires

  1. Hello, Je fais suivre aux libraires indépendants. L’écologie n’est pas le seul sujet de cette pseudo bataille. La disparition de ton petit libraire sympa, commerce de proximité, qui te conseille et t’offre un thé…..que devient-il?
    Ajoute à ça le mémoire de Master de ma fille (institutrice primaire) qui démontre les effets nocifs des écrans sur la vue, l’attention, l’imagination.
    C’est bien le numérique mais un livre doit rester un livre dans une bibliothèque digne de ce nom. La culture fait partie de nos ressources.
    Bonne journée.


    https://polldaddy.com/js/rating/rating.js

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    • J’avais acheté une tablette en 2016 et bien à ce jour j’ai du m’en deux ou trois fois…. Je ne suis pas du tout attiré. Déjà le téléphone portable, ce n’est pas ma tasse de thé, la tablette encore moins.

      Si tu y trouves un intérêt, j’en suis ravi pour toi Angelilie car de mon côté il faut que je pousse les murs pour ranger mes livres / lol.

      Merci pour ton commentaire.

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      • Je suis du même avis que toi pour le livre papier Angelilie.

        Il y a de cela deux ans un peu près, j’avais acheté une tablette mais je ne m’en sers quasiment jamais.

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  2. Il est plus intéressant de lire un livre en papier, que de le lire en numérique. Outre l’aspect écolo il y a cet aspect bibliothèque personnelle qui s’épuise avec le numérique, cet volet physique du livre qui donne la sensation de l’authentique, la possibilité de souligner des mots qui attirent notre attention, le fait de pouvoir l’offrir en cadeau qui est tout un symbole. Le numérique apporte des facilités, mais n’égale pas le livre physique.

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  3. Personnellement, je suis livre papier et je le resterai. Mon premier argument est sentimental, je m’attache aux livres, au toucher, à leur odeur. Mon deuxième argument est écologique, car comme tu l’as souligné, le livre papier est plus écoresponsable. 😉

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  4. En début d’année, comme chaque année je suis allée à la librairie chercher les livres pour l’année pour mes enfants… déjà le propriétaire n’avait pas trop envie de me servir… ensuite je lui demande la liste de livre, une vingtaine, je pense donc être une bonne cliente avec 20 livres par an, il n’en trouve pas la moitié, pas grave, je demande si on peut les commander, oui, quand les recevrais je? on était vendredi, il les recevait au minimum mardi, et encore pas sur, au mieux vendredi prochain…..
    Alors comment dire, un des livre, il me le fallait pour le lundi car un professeur le voulait rapidement, j’ai pris les livres que l’homme avait et j’ai commandé sur Amazon, le lendemain je les avais…
    Il n’est pas normal que les bibliothèques n’aient pas les livres plus rapidement, il n’est pas normal non plus que l’on soit reçu comme des emmerdeurs… j’étais polie, j’ai demandé gentiment et je voyais que je le faisais chier…pourtant en début d’année il doit être habitué à avoir des personnes comme moi qui demande…

    Ensuite, j’adore lire, mais je ne suis plus livre du tout, et ce pour plusieurs raison, j’ai fait un tri cet été de tout mes livres, j’ai voulu les donner, personne n’en veut, les vendre encore moins, les laisser dans des box où les gens viennent lire, c’est plein, … que faire de tout ces livres qui inondent nos maisons?
    Je continue de lire mais je n’achète plus les livres pour moi, je prends des ebooks, au moins c’est plein dans mon fichier, mais ça n’encombre plus ma maison. Ma mère était aussi une grande lectrice, elle avait des tonnes de livres que les voisins venaient lui emprunter, aujourd’hui, il y en a un bon paquet dans le grenier et à l’extérieur qui pourrissent, ceux qui sont vraiment abimer iront surement dans mon compost histoire que tout reparte à la terre…
    Ma fille en a aussi fait des décorations…

    Les livres, c’est comme les vinyls, les cassettes, les cds, les dvd, c’était bien à une époque, maintenant qu’il y a la technologie, ça a l’avantage de désencombrer nos maisons, et lorsque l’on fait le tri, y a moins de questions à se poser sur « que va ton faire de ça?  » .

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      • ahah moi c’est mon envie de ranger qui me l’a fait remarquer, me dire « je vais devoir en jeter » c’était dur, je n’aurai jamais imaginer devoir jeter des livres, c’était sacré pour moi… mais les livres obsolètes, qui ne sont plus adapté à notre vie… j’ai un livre de grossesse qui date de 2005, on pourrait penser que ce serait actuel aussi de nos jours, une grossesse reste une grossesse, sauf qu’il y a l’administration qui a changé, la grossesse qui ne se vit plus de la même façon, la première année de bébé où l’on ne fait plus du tout pareil …
        On veut les donner, personne n’en veut, et de ce fait, c’est triste de voir qu’ils vont partir au compost… mais bon c’est la vie… on se sent mieux quand la maison est plus vide (même si chez moi, elle est encore loin de l’être…)

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