Coup de gueule d’une journaliste de France 3 à l’occasion d’une visite d’Edouard Philippe chez L’Oréal

Time : 1 mn 45

 


 

Elle ne peut pas suivre Edouard Philippe chez L’Oréal, une journaliste de France 3 pousse un coup de gueule

 

Marie Roussel - Journaliste

Marie Roussel, la journaliste de France 3 qui n’a pas pu suivre Edouard Philippe lors de sa visite de L’Oréal

 

 

 

Edouard Philippe, et Bruno Lemaire, en visite sur le site de production L’Oréal de Lassigny dans l’Oise, ont laissé une journaliste à la porte. Cette dernière a dénoncé le fait qu’elle ne pouvait pas faire son travail…

 

« Vous savez ce que c’est ça, ce petit bout de plastique ? Ça n’a l’air de rien, eh bien c’est ma carte de presse. Grâce à elle, je fais tous les jours des reportages, je rends compte de ce que j’ai vu sur le terrain. Mais aujourd’hui, à Lassigny, elle ne m’a servi à rien. » C’est, après cette introduction sans détours, que Marie Roussel, journaliste à France 3, a décidé de dénoncer le fait qu’elle n’ait pas pu suivre le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l’Economie Bruno Lemaire dans l’usine l’Oréal de Lassigny dans l’Oise.

 

Dans sa vidéo de presque deux minutes, la journaliste explique en détail les raisons pour lesquelles elle aurait voulu entrer dans les lieux pour suivre le ministre. « J’étais censée vous raconter la visite d’Edouard Philippe chez L’Oréal. Problème : Sans pouvoir y assister. » D’un ton très calme, la journaliste poursuit, pince-sans-rire : « C’est vrai que les ateliers sont un peu exigus, l’entreprise ne fait que 45.000 m2. »

 

 

« Cela s’appelle de la communication, pas du journalisme »

La journaliste poursuit : « Mais qu’à cela ne tienne, L’Oréal avait tout prévu : Ce joli livret sur papier glacé avec plein de photos de rouges à lèvres et de shampooing à l’intérieur qui m’explique […] que L’Oréal est un modèle d’excellence sociale et sociétale. » Pour démontrer en quoi sa présence était indispensable, elle replace cette citation dans un contexte bien ancré dans le réel : « Moi, j’aurais bien aimé savoir comment les 475 salariés de Lassigny voient leur avenir au-delà de ces annonces. Ils travaillent aujourd’hui de plus en plus avec des robots […]. C’est évidemment un progrès technique, mais c’est aussi, selon les syndicats, une source de stress et d’isolement plus grand. »

 

Twitte - Édouard Philippe – L_Oréal

 

Le reportage avorté se conclut par un rappel que Marie Roussel a trouvé nécessaire : « Rappelons ce qu’est un reporter, étymologiquement : C’est celui qui rend compte de ce qu’il a vu. Or, de cette visite, je n’ai rien vu. Matignon et le groupe l’Oréal verrouillent tout. Cela s’appelle de la communication, pas du journalisme. » Une mise au point très claire qui, espérons-le, permettra aux journalistes de mieux faire leur travail auprès d’un gouvernement qui les tient de plus en plus à distance.

 


 

Hé oui, cette journaliste n’avait manifestement pas compris qu’en France, la communication a depuis longtemps remplacé l’information. Les journalistes ne sont tolérés que comme faire-valoir du pouvoir, qu’il soit politique ou financier. S’ils ne jouent pas le jeu, ils dégagent… Un sort que subira très certainement cette courageuse Marie Roussel.

 


 

L'Oréal - Rapport d'activité

Un magazine de mode ? Non juste le dossier de presse de L’Oréal. / © France 3 Hauts-de-France

 


 

Source :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/oise/visite-edouard-phillipe-oreal-coup-gueule-notre-journaliste-1425495.html

https://www.20minutes.fr/medias/2222803-20180217-video-peut-suivre-edouard-philippe-chez-oreal-journaliste-france-3-pousse-coup-gueule

https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2018/02/18/coup-de-gueule-dune-journaliste-de-france-3-a-loccasion-dune-visite-dedouard-philippe-chez-loreal/

12 commentaires

  1. Excellent son coup de gueule surtout quand elle parle de la superficie. C’est honteux qu’une journaliste ne puisse pas pénétrer dans une usine.

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    • Pour le coup, cela fut révélé mais l’on ne compte pas le nombre de fois où les médias furent tenus à l’écart où bien des médias bien spécifiques qui relaient l’information comme le haut de la pyramide le désire. Regarde pour les réunions du Bilderberg : aucun journaliste n’est autorisé à franchir le paramètre de sécurité et ce depuis 1957 de mémoire. Et les exemples peuvent être multipliés à ‘l’ infini ‘.

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      • Oui tu as raison mais maintenant ça devient de plus en plus pénible. A quand une ribambelle de journalistes émettront des coups de gueules comme cette journaliste qui a osé ? Malheureusement beaucoup trop pensent à leur carrière plutôt que d’exercer leur métier correctement

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      • Ce qu’il faut savoir, c’est dès leurs études… Les écoles de journalisme sont encadrées par des lobbyistes (Dassault, French-American Foundation, etc…). Tu rentres dans le moule autrement : pas de diplômes et encore moins une carte de presse.

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      • J’avais lu ton article. C’est vraiment scandaleux. Si tu ne penses pas comme eux tu es soit licencié ou bien tu es mis sur la touche.

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      • C’est tout à fait cela. En fait, penser comme eux est un plus mais ce qu’ils te demandent surtout c’est de relayer l’information qu’ils ont préparé en amont. En conclusion, un journaliste est juste un perroquet au service de quelques puissants qui détiennent le monopole des médias.

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      • Lorsque tu as des centaines de milliards, tu peux quasiment tout acheter : médias, politique, banque centrale, société, etc…

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    • C’est pourquoi il faut faire profil bas pour avoir son diplôme et ensuite tu peux l’ouvrir. C’est ce que cette journaliste a dù faire.

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