France : 7 millions de travailleurs pauvres, la face cachée des temps modernes – Jacques Cotta

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Time : 2 h 54 mn / [1]

 


 

7 millions de travailleurs pauvres, la face cachée des temps modernes

 

Jacques Cotta

 

 

Tentes SDF

 

 

Synopsis :

Cet enregistrement est de 2007 et depuis cette date, les conditions sociales n’ont fait que s’aggraver, se détériorer, s’amplifier…

 

La durée sur YouTube indique 5 h 47 mn mais c’est une erreur d’upload de la vidéo. Le temps réel de l’audio est de 2 h 54 mn.

 

Je vous en souhaite une bonne écoute.

 


 

Le journaliste Jacques Cotta a publié chez Fayard, en 2006, un récit-essai sur une population française oubliée : les “7 millions de travailleurs pauvres. La face cachée des temps modernes“.

 

Il y décrit de façon magistrale la vie au quotidien d’hommes et de femmes sans logis qui, la plupart du temps, errent chaque soir pour trouver un logement digne de ce nom, cherchent de quoi manger et désirent se laver ; ces mêmes personnes qui travaillent chaque jour pour un salaire dérisoire.

 

Crise du logement oblige, ces travailleurs pauvres sont victimes de la gentrification, terme barbare mais urbain, leur faible niveau de revenus les excluant de la ville mais aussi de la périphérie des villes. De plus en plus rejetées dans le rural, ces personnes se voient rejeter de la possibilité d’avoir un travail stable du fait de la difficulté à se déplacer par les modes de transports en commun, leur accès à la culture demeure limité, ne parlons même pas d’un accès à Internet digne de ce nom. Le livre de Jacques Cotta évoque ces gens-là, ceux qui n’ont pas d’organisations représentatives, ceux qui se taisent, dans la société française, qui n’existent pas sauf dans des statistiques liées à des revenus :

 

« Depuis que j’ai quitté l’homme au costume, je reste en butte à quelques questions qui se bousculent. Qui sont vraiment ces nouveaux pauvres, ces “poor workers” à la française ? La clocharde vautrée est détectable, mais eux ? Y a-t-il une trajectoire bien identifiée qui mène à cette nouvelle pauvreté, ou chaque cas est-il particulier ? Comment ces nouveaux pauvres ont-ils basculé ? Comment vivent-ils au quotidien ? Pour quelle raison l’homme qui vient de me parler a-t-il tout d’un coup sombré ? Il est environ 20h30, la pluie a cessé, et l’agitation habituelle du quartier a repris le dessus. Sous les appareils de chauffage extérieurs, les terrasses sont pleines, la musique resonge, couvrant le bruit des voitures qui passent à toute allure.

 

Malgré les apparences, statistiquement, il y a là des hommes et des femmes directement concernés que je ne peux repérer. Ils sont en effet 7 millions de France à connaître cette pauvreté, à ne pouvoir se nourrir, subvenir à leurs besoins élémentaires, se loger. Plus de 3 sans domicile fixe sur 10 ont un boulot et pourtant, comme l’homme que j’ai quitté à l’instant, cherchent soir après soir où dormir. Comment les reconnaître alors qu’ils sont comme vous, comme tout le monde, comme moi ? »

 

Statistiquement en France, plus de 7 millions de salariés percevaient un salaire inférieur à 722 euros par mois et se trouvaient dans l’incapacité de se nourrir, de se loger ou de s’habiller décemment, de même que leur famille. Plus de 12 millions ont moins de 843 euros de revenu mensuel. Entre la moitié et les deux tiers des femmes qui travaillent ont un contrat d’intégration (CES, CIE, CES…) et touchaient moins de 750 euros par mois, ont un enfant, vivent seules ou avec un conjoint au chômage et forment 90 % des familles monoparentales.

 

Alors que la France n’a jamais été aussi riche – le Produit Intérieur Brut est en progression constante depuis le début des années 1990 – la précarité s’est développée sur un mode exponentiel. En 10 ans, l’intérim a augmenté de 130 %, le nombre de CDD de 60 %, les CDI de seulement 2 %. Plus d’un million de personnes bénéficient du RMI, plus de 500 000 de l’allocation solidarité.

 


 

Nous sommes en 2018, 12 années se sont écoulées depuis cette enquête ; je vous laisse imaginer la situation à ce jour…

 


 

SDF

 


 

Source :

http://blog.jeanlucraymond.net/post/2006/09/28/Jacques-Cotta-7-millions-de-travailleurs-pauvres-la-face-cachee-des-temps-modernes

 

Vidéo :

[1] Travailleurs pauvres [temps réel : 2 h 53 mn] – Mr Aphadolie / YouTube

 

Note :

Au niveau sonore, j’ai retravaillé toutes les vidéo-conférences que je vous présente car parfois les originaux se veulent quelque peu décevants.

 

Par ailleurs, il vous est possible d’extraire la bande son et ainsi gagner en espace (mémoire) ainsi qu’en fluidité.

 

A titre personnel, j’utilise le logiciel (Freeware : gratuit) « Format Factory » pour l’extraction au format MP3 ou tout autre format. Il est excellent mais il en existe bien d’autre.

24 commentaires

  1. Je m’apprête à rédiger un billet justement, en réintégrant le Manifeste contre le travail et ses lois, du Groupe Krisis qui date de 1999, car il explique de manière magistrale comment lez zélites ont créé de toutes pièces un idole = le travail-mort qui plus est.
    C’est Bill Clinton en 1998 qui édictait que « N’importe quel travail est préférable à pas de travail du tout »… Et aujourd’hui, avec les nouvelles sanctions contre les chômeurs (on croit rêver hein ?) on est passer au cran en dessous, à savoir = N’importe quel bénévolat est préférable que de percevoir un RSA…

    Il y a peu, j’ai lu sur un non-blog, qu’on s’en prenait aux chômeurs qui percevaient une allocation, aux retraités qui percevaient une retraite et aux handicapés qui percevaient l’AAH parce qu’ils étaient inaptes à travailler/bénévoler pour cause de maladie mortelle ou dégénérative fonctionnelle…

    Il faut juste rappeler que 1 chômeur sur 2 ne perçoit RIEN, NADA, QUEUTCH, et surtout qu’au lieu de dresser une catégorie contre une autre, ou de prétendre qu’on fait l’éloge de la paresse, poser le problème autrement !
    Dans ce Manifeste, on pense le travail autrement, même la médecine, et la fonction du médecin est repensée.
    Sans compter que le médecin, est devenu, en France un fonctionnaire comme un autre, qu’il a fait glisser sa « patientèle » vers une clientèle sans vergogne !!!
    Tu vois, encore une fois, qu’on n’a pas le cul sorti des ronces, hein ?
    Jo


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    1. Bonsoir Jo,

      Te souviens-tu de cette femme qui était secrétaire de mémoire. Elle avait perdu son job et c’était retrouvé à l’ANPE (oui Pôle emploi, je ne sais plus) et ces derniers lui avaient proposé un job de strip-teaseuse dans un bars (ou cabaret). C’était dans le sud de la France sincèrement ma mémoire ne me fait pas défaut. Ou bien, elle devait servir les clients en petite tenue. Bref, quelque chose du genre. Autrement, ils lui coupaient ses allocations chômage. Cette dame n’avait pas loin ou un peu plus de 50 ans. Te souviens-tu de la réponse du responsable de l’ANPE : “C’est un travail comme un autre !”…

      1. Oui, absolument…
        Je te retrouve ça.
        C’est comme l’info que j’ai donné l’autre jour, à savoir PE qui a passé une annonce pour “orienter les migrants” à Lille…

      2. C’est tout à fait cela.

        Et même phénomène en Allemagne…

        Avons-nous touché le fond ?

      3. Nan, dans l’horreur, on peut toujours descendre plus bas…
        Je pense qu’ils s’entrainent, et depuis longtemps, le but c’est de nous éliminer le plus possible !
        500 millions d’individus max qui zont dit !

      4. Faut lire l’article, car le travail dans cet maison close est légal !!!

        Je vais bien tout va bien…
        Je ne vois pas pourquoi…
        Pourquoi ça n’irai pas…

      5. C’est tellement un travail comme un autre que ce(tte) charmant(e) responsable de ANPE-Pole Emploi s’est rué sur le poste, bien-sûr! Fichtre, dire que j’ai bossé chez ces §ù#grµµ¤! (enfin, l’important c’était d’en sortir… je ne pouvais pas cautionner ces pratiques inhumaines plus longtemps, et surtout hypocrites. Mais bon, c’est ma faute aussi de ne pas avoir les dents qui poussent et de croire qu’un monde « Bisounours » est encore possible… #memepashontedycroire)


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      6. Vous en êtes sorti et c’est déjà beaucoup, d’autant plus que vous connaissez leurs pratiques ‘mafieuses’