L’Union européenne, qui élabore son prochain budget pluriannuel, pourrait bien tailler dans le vif des subventions aux régions françaises. Elles vont plaider leur cause la semaine prochaine à Bruxelles.
Alerte rouge pour les régions françaises. Les fonds européens, qui les ont largement irriguées depuis des années, pourraient très bientôt se tarir. Bruxelles se décarcasse en ce moment pour dresser les grandes lignes de son prochain budget pour la période 2021-2027. La date butoir pour tracer une première esquisse est fixée au 2 mai.
Et l’équation vire au casse-tête : faire plus avec moins d’argent. En effet, avec le Brexit, l’Europe ne pourra bientôt plus compter sur les livres sterling du Royaume-Uni, l’un des principaux contributeurs. L’actualité impose aussi de nouvelles missions qui alourdissent la facture. « Lutte contre le terrorisme, sécurité intérieure et extérieure, contrôle des frontières », égraine Günther Oettinger, commissaire européenne en charge du Budget.
Du coup, pour faire entrer tout cela au chausse-pied, les pays membres n’ont pas d’autre choix que de faire passer le budget global de 1 % du PIB de chaque pays à « un peu plus d’1,1 % », selon Günther Oettinger. Mais certaines aides pourraient aussi être revues.
Régions et Länders montent au front
Déjà, les régions ruent dans les brancards pour conserver leur pré carré. Car elles sont bien dans le viseur de l’UE. Le « fonds de cohésion » est le deuxième plus élevé (63,4 milliards d’euros entre 2014 et 2020) après la politique agricole commune (PAC). Réduire la voilure permettrait donc des économies immédiates. Impensable pour l’association Régions de France qui se rendra à Bruxelles mercredi aux côtés des Länders allemands (l’équivalent de nos régions), pour plaider sa cause.
« Il faut absolument maintenir la politique actuelle, sinon cela risque de créer des disparités qui n’existent pas aujourd’hui. », s’inquiète Hervé Morin, le président de Régions de France. « Mais nous pouvons aussi imaginer un système à deux vitesses où les territoires les plus riches pourraient uniquement obtenir des aides pour des projets de très grande ampleur ou liés à l’innovation. C’est ce que nous allons défendre à Bruxelles. »
Trois scénarios sur la table
Jusqu’à présent, la France a été bien servie. Si elle fait partie du podium des contributeurs du budget de l’UE (avec l’Allemagne et le Royaume-Uni), elle est aussi le troisième bénéficiaire des aides destinées aux régions. Cette manne a permis de financer des projets que vous connaissez certainement. Si vous pouvez rallier en TGV Paris à Strasbourg en moins de deux heures ou que des maisons de santé voient le jour pour pallier la désertification médicale dans les campagnes, c’est en partie grâce à l’Europe.
Conserver ces précieux coups de pouce est donc capital. Mais rien n’est encore gagné. Dans le meilleur des cas, c’est le statu quo. En revanche, les deux autres scénarios sur la table de Bruxelles ne présagent rien de bon. L’UE peut décider d’octroyer ses fonds à des régions moyennement riches. Là, environ la moitié des territoires français devra se serrer la ceinture. Troisième cas de figure : les aides sont fléchées vers les régions les plus pauvres du continent. Alors, c’est la soupe à la grimace pour les treize régions métropolitaines.
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Source :
Vidéo :
[1] 1. L’Union européenne finance-t-elle vraiment des projets en France ? – UPR TV / YouTube
[2] Les illusions économiques de l’Union européenne – UPR TV / YouTube
Photo :
Pour illustration
Voir notamment :
A reblogué ceci sur Il Blog di Tino Soudaz 2.0 .
A reblogué ceci sur Die Erste Eslarner Zeitung – Aus und über Eslarn, sowie die bayerisch-tschechische Region!.
Le plus catastrophique serait d’une diminution des aides européennes à nos DOM-TOM qui sont le plus touchés par le chômage et le manque d’infrastructures. Ce serait source de revendications et de déstabilisation alors que les populations sont très défavorisée. En métropole, les subventions sont moins prioritaires.
Elles sont déjà touchés.
C’est par choix liés au « manque d’argent » que la France a délaissé certaines colonies comme la Nouvelle-France et la Louisiane. Certains TOM feront-ils la même expérience bientôt ?
A ta question : ” Certains TOM feront-ils la même expérience bientôt ?”,
…Je ne saurais le dire.
Le peu que je sais sur le sujet, c’est que certains lieux des DOM-TOM intéressent beaucoup les USA.
Et surtout les 200 milles nautiques autour des territoires.
C’est géostratégique…
…et c’est le cas des petites îles comme JUAN DE NOVA, EUROPA, GLORIEUSES dans le canal du Mozambique. Dix militaires français et un gendarme vivent sur ces îles désertes pour garder nos milles marins. Ils sont relevés par transall tous les mois ou plus, sur des pistes d’atterrissage de fortune composées de plaques PSP. Ce sont les îles de toutes les aventures où le comportement humain révèle ses forces et faiblesses. Au retour sur l’île de la réunion, ces militaires font escale à Mayotte. Une expérience hors de l’ordinaire.
Merci pour ces précisions.
L’Europe : un bon piège
Oh que oui