Les jeunes de la génération Y sont moins riches que leurs parents à leur âge [Vidéo]

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Les jeunes de la génération Y sont moins riches que leurs parents à leur âge

 

Manifestation - Jeunesse - Précarité

 

 

 

« Tu as un CDI ? Fais un prêt pour pouvoir acheter une voiture ou une maison ! »

 

« Un prêt ? Que dalle, je vais mettre de côté et voyager ! »

 

 

Cet échange, qui m’a été relaté, entre une mère et sa fille de 27 ans résume en quelques mots le fossé générationnel qui se creuse de plus en plus entre la génération Y, celle née dans les années 80 et la moitié des années 90, et les précédentes, baby-boomers et génération X (1965-1979).

 

 

Plus pauvre que les pensionnés

La génération Y (occidentale, on s’entend bien…) a grandi avec internet et les GSM (devenus smartphones), la montée du mouvement écologiste et les organismes génétiquement modifiés, n’aura connu que la paix… mais devra élever ses enfants avec le mot terrorisme sur le bout des lèvres. Fraîchement sortie des études, elle aura vu la Bourse s’effondrer, les banques tomber en faillite et les politiques se démener, en vain, pour empêcher la crise économique de s’abattre sur notre monde occidentalisé.

 

Et surtout, pour la première fois depuis la révolution industrielle, cette génération est moins riche que ses parents à leur âge, selon une étude du LIS (Luxembourg Income Study) relayée par The Guardian.

 

Huit pays ont été passé à la loupe, cinq européens (France, Espagne, Italie, Allemagne, Royaume-Uni) et cinq pays anglophones, les USA, le Canada et l’Australie. Pour tous ces pays, excepté l’Australie, le revenu disponible* de la classe d’âge de 25 à 34 ans est inférieur à celui de leurs parents, à leur âge. Une chute qui s’est déroulée aux alentours des années 1995 à 2000 en France.

 

 

Statistique - Revenu

 

 

Pratiquement, ces données permettent de dire que les pensionnés français ont plus de revenus disponibles que les cinquantenaires, et qu’en Italie, les personnes de moins de 35 ans sont, en moyenne, plus pauvres que ceux qui ont dépassé les 80 ans. The Guardian permet de comparer ces chiffres dans les différents pays cités, selon les classes d’âge, dans cet article.

 

 

Une manière différente de consommer

Révolution numérique, crise économique, taux de chômage très élevé en Europe… Une synergie explosive qui aura rendu le jeune (presque) trentenaire défiant envers les institutions, et réticents (ou incapable) d’investir à long-terme. Son salaire ne servira pas à acheter des biens matériels, mais plutôt à vivre des expériences.

 

Restaurants, voyages, festivals, 78% des  » millennials  » (le nom anglais pour la population représentant la génération Y) préfèreront payer pour une expérience plutôt que d’acheter un bien matériel, dans une étude reportée par Bloomberg. La voiture se trouve en priorité de leurs achats pour seulement 15% d’entre eux, dans une étude réalisée par Goldman Sachs en 2015. Et l’on ne compte plus les jeunes travailleurs en colocation, préférant partager leur lieu de vie pour plus de fun et d’économie.

 

Leur manière de travailler, leur manière de consommer commence à influencer durablement l’économie. Au lieu de posséder ce dont il a besoin, il va l’utiliser quand il en a besoin. Partage de voitures, d’appartements, de services… L’économie de partage se consolide, poussée par la facilité de communication via internet et les applications mobiles. De plus en plus de services sont « ubérisés », le « millennial » acceptant plus facilement un job complémentaire, ou qui ne suit pas le lancinant métro-boulot-dodo.

 

Ils savent que nos modèles économiques, sociaux et politiques s’essoufflent, et ils essayent, à leur manière, de changer la société. Ils claquent facilement la porte d’un boulot qui ne remplit pas leurs attentes, et sont prêts à lancer leur entreprise quand un besoin n’est pas rempli. Une génération plus individualiste, mais où chaque individualité est interconnectée, afin de tisser un réseau, une toile, qui peu à peu modifie notre société.

 


 

Jeuen - Fauteuil - Eau

 


 

Nombreux sont ceux à penser que la vie de la génération Y se résume aux paroles de l’édition 2015 de la chanson des Enfoirés, « Toute la vie ».

 

Les jeunes nés entre les années 1980 et le milieu des années 1990 n’auraient pour seul « héritage » et « horizon » que « les portes closes et les nuages sombres », tandis que les plus âgés avaient « tout, l’amour et la lumière ».

 


 

La génération Y est-elle la génération sacrifiée ?

 

 

Alors que leurs parents ont connu l’âge d’or, celui des CDI et de l’immobilier pas cher, les jeunes sont confrontés à davantage de précarité.

 

Quant à l’âge de départ à la retraite, là encore, la jeune génération est lésée. Les jeunes doivent désormais cotiser plus longtemps que leurs parents.

 


Mais ce n’est pas tout, le prix de l’immobilier a grimpé de 140% en l’espace de vingt ans. 

 


 

Le sociologue Louis Chauvel aurait finalement raison, en parlant dès 2002 de « génération sacrifiée », pour désigner les jeunes entrants sur le marché du travail.

 

« Chaque nouvelle génération se retrouve devant une situation encore plus dégradée», soutenait-il dans une tribune parue en 2014 dans Le Monde.

 

Alors, assurer que la génération Y est frustrée, désabusée, désenchantée ou sacrifiée, est-ce faire preuve d’un excès de catastrophisme ?

 


 

Jeune homme - Pauvreté

 


 

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Génération_Y

https://www.lesinrocks.com/2016/03/27/actualite/la-generation-y-est-elle-une-generation-sacrifiee-11813270/

https://www.francetvinfo.fr/economie/la-jeune-generation-moins-bien-lotie-que-l-ancienne_934847.html

https://www.rtbf.be/info/societe/detail_les-jeunes-de-la-generation-y-sont-moins-riches-que-leurs-parents-a-leur-age?id=9387368

 

Article :

Adeline Louvigny

 

Vidéo :

[1] ‏ Les Jeunes (la génération Y) – Usulmaster / Dailymotion

20 commentaires

  1. Merci aux babyboomers qui ont gaspillé les ressources et qui se sont enrichis dans leur totale incompétence de tout et ce, pendant plusieurs générations. Ils vont continuer de tout saloper encore pendant des décennies. Ces abrutis super bien payés mais incapables d’apprendre quoi que ce soit de nouveau ou de faire preuve de créativité et de polyvalence (et c’est bien en Amérique du Nord niveau dégâts et incompétences)


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  2. Il y a énormément moins d’offre de travail, chômage de masse. Sinon, les salaires sont similaires pour les non qualifiés, mais peu d’évolution salariale. Pour les diplômés débutant, cela a bien baissé. En même temps tout est lié.

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  3. Cet article ne m’étonne même pas vu comment je galère depuis la fin des études ! Nos parents et grands-parents sortaient des études à n’importe quel âge, ils postulaient dans une boîte où ils étaient acceptés direct et y restaient durant toute leur vie. Et si ils voulaient gagner plus d’argent il leur suffisait de faire plus d’heures.

    Nous si on veut faire pareil ben… On est rejetés partout, impossible de décrocher un CDI et les emplois se résument à des contrats précaires. Si on veut gagner plus d’argent il faut se débrouiller comme on peut, en cumulant plusieurs places à quelques heures par semaine. Il faut aussi voir le nombre de parents qui vendent les affaires de leurs enfants dès que ça ne sert plus, tentent de fabriquer quelques petits trucs à vendre pour survivre. Travailler dur ne mène pas à grand chose, les plus âgés et les pistonnés sont mieux vus mêmes s’ils travaillent moins (vrai surtout pour les femmes en âge de procréer).

    Quant à la retraite… Elle est bien loin vu puisque les CDD et l’intérim ne couvrent pas des années complètes ! Tout ce que je souhaite c’est que nos enfants s’en sortent mieux que nous. Malgré le mot du début de l’article prononcé du bout des lèvres…


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  4. Aphadolie, je ne sais pas de quelle génération, vous êtes mais je fais parti de cette génération Y désabusée et extrémement angoissée à l’idée de devenir vieux. Cet âge dorée que tout le monde vante, je l’imagine quand un âge ou je ne serais peut-être pas en mesure de mettre de la nourriture sur ma table, encore moins d’aider mes enfants / ma famille. On nous dit que le système de retraite n’est pas en faillite, mais j’ai beau tordre les chiffres dans tous les sens sur la base du dernier rapport du COR (voir: http://www.vie-simple.com/preparer-simplement-sa-retraite-a-35-ans-combien-epargner-1-2/ / N’hésitez pas à modérer le lien), je ne vois pas comment je peux faire pour constituer une épargne descente tout en cotisant plein pot pour les retraités actuels. Quitte à avoir une retraite de mer*, autant vivre le présent le mieux que l’on peut. Merci pour vos écrits

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    • J’ai quelques décennies de plus que vous (années 60) et je vous comprends très bien.

      La meilleur période pour les retraités qui ont toujours eu une activité, est celle où nos séniors sont nés entre les années 40 et 50 (et avant pour certaines professions).

      Je ne veux pas ‘jouer’ la carte du pessimisme mais si on est lucide, je pense qu’il ne faudra pas compter sur des retraites décentes (si le système perdure, je que je doute fort également).

      Merci pour votre visite, votre commentaire et votre lien.

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