Que faire en cas de rupture de stock de médicaments ?

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Que faire en cas de rupture de stock de médicaments ?

 

Pharmacie - 1

 

 

Le nombre de médicaments en rupture de stock augmente fortement depuis quelques années. Que faire quand cela arrive ?

Les officines s’inquiètent comme les malades de la rupture de stock de médicaments. Et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) tire la sonnette d’alarme : le nombre de traitements en rupture de stock ou indisponibles a encore bondi cette année. 530 en 2017 contre 405 en 2016 et 391 en 2015… Parmi eux, des médicaments indispensables : vaccins, anticancéreux, médicaments contre l’épilepsie, traitements cardio-vasculaires, toutes les catégories sont concernées.

 

Qu’il s’agisse de rupture de stock (côté fabricant) ou d’approvisionnement (chez le pharmacien), il est de plus en plus fréquent de ressortir les mains vides de la pharmacie : « Il nous manque en permanence plusieurs dizaines de produits, et les choses ne vont pas en s’améliorant», constate Carine Wolf, pharmacienne et présidente de l’Ordre des pharmaciens de Seine-Maritime. 55% des Français disaient avoir été confrontés au problème, selon un sondage Ipsos-Observatoire sociétal du médicament de février 2014, y compris pour des traitements dont l’interruption pose de vrais problèmes médicaux. Anti-infectieux, chimiothérapies contre le cancer, traitements hormonaux ou neurologiques, antihypertenseurs… Des centaines de médicaments sont indisponibles chaque année sur le marché français (et aussi chez nos voisins européens), en ville comme à l’hôpital, et parfois, cela dure longtemps.

 

 

Pourquoi ces ruptures de stocks ?

1/Un marché devenu très vaste

D’abord en raison de l’organisation du système de soin au niveau mondial. La matière première vient majoritairement d’Asie, et la plupart des médicaments ne sont plus fabriqués désormais sur le territoire français, ou même européen, mais en Chine et en Inde. Nous sommes donc dépendants des aléas de production en Asie. Si l’offre diminue, par manque de matières premières (comme cela a été le cas pour des extraits thyroïdiens) ou par défaut dans la production (pour un vaccin, par exemple), il n’est plus possible de livrer tout le monde dans les temps.

 

 

2/Un marché trop tendu

La production se fait à flux tendu. Or il faut compter de quelques semaines à plus d’un an entre la commande et la livraison d’un médicament. Il suffit que la demande augmente dans un autre pays, ou que sur notre territoire un traitement concurrent soit indisponible pour que, mécaniquement, les stocks s’effondrent.

 

 

3/La prime au marché le plus juteux

Il arrive que certains arrêts de fabrication soient « programmés » par des laboratoires qui jugent  certains médicaments « pas assez rentables ». Une sorte de mesure de rétorsion inavouée après la baisse de prix d’un traitement par exemple. Les grossistes sont alors tentés de privilégier le marché qui rapporte le plus, dans un pays voisin – comprenez celui où le médicament est vendu le plus cher. « La loi de santé qui vient d’être votée interdit d’ailleurs aux grossistes d’exporter des médicaments « d’intérêt thérapeutique majeur » dont les stocks sont insuffisants et c’est une bonne chose. », note Éric Baseilhac, directeur des affaires économiques et internationales du Leem (les entreprises du médicament).

 

 

Que faire quand ça nous arrive?

1/S’informer pour savoir s’il s’agit d’un problème ponctuel ou durable

Les pharmacies disposent d’un « dossier pharmaceutique de rupture » qui recense et explique les ruptures de stock. L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) indique sur son site un certain nombre de ruptures d’approvisionnement. C’est encore insuffisant selon la revue « Prescrire » qui réclame régulièrement davantage d’informations en direction des patients et des médecins, et une mobilisation des pouvoirs publics, les seuls à pouvoir obliger les firmes à anticiper ces ruptures de stock et à proposer des alternatives.

 

 

2/Contourner la pénurie en utilisant une molécule équivalente

Le pharmacien, en accord avec le médecin prescripteur, recherche une alternative. Les produits de substitution disponibles à un moment précis demanderont parfois d’adapter les doses ou la posologie du nouveau médicament.

 

Pensez à indiquer la totalité des traitements que vous prenez pour éviter les risques d’interactions médicamenteuses et signalez tout effet indésirable au pharmacien ou au médecin sans tarder.

 

 

3/Éventuellement se tourner vers l’hôpital ou un pays voisin pour trouver une solution de remplacement

Il arrive que rien ne marche. L’exemple le plus criant a été l’absence de Carboplatine, indiqué dans le traitement de certains carcinomes qui connaît des tensions d’approvisionnement actuellement ou l’Ametycine, antibiotique anticancéreux qui n’est plus commercialisé depuis mars 2017. Le Mantadix, ce traitement indispensable aux malades de Parkinson a été indisponible pendant des mois, et connaissait encore des tensions d’approvisionnement au début du mois de février 2018. Avec des conséquences très négatives sur l’état de santé des malades qui n’ont pas réussi à avoir accès aux traitements de remplacement… eux-aussi en rupture de stock !

 


 

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Source :

http://www.prescrire.org/fr/Summary.aspx

https://www.notretemps.com/sante/que-faire-rupture-stock-medicaments,i83986

http://ansm.sante.fr/S-informer/Informations-de-securite-Ruptures-de-stock-des-medicaments

http://www.ordre.pharmacien.fr/Le-Dossier-Pharmaceutique/Ruptures-d-approvisionnement-et-DP-Ruptures

 

Vidéo :

[1] Pourquoi y a-t-il une pénurie de médicament dans votre pharmacie ? – France 3 Grand Est / YouTube

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