The Longest Swim | L’océan Pacifique à la nage : Le pari fou de Benoît Lecomte [Vidéos]

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The Longest Swim | L’océan Pacifique à la nage

 

Benoît Lecomte - 4

 

Le pari fou de Benoît Lecomte

 

 

 

Vingt ans après l’Atlantique, le quinquagénaire nage depuis le 5 juin à travers le plus grand des océans pour attirer l’attention sur les monceaux de plastique dans l’eau.

 

L’homme est né sur les bords du lac d’Enghien-les-Bains (Val-d’Oise). Mais il n’y a jamais nagé, et l’idée le fait rire au téléphone. Lorsqu’on lui parle début août, il est lost in translation quelque part sur un rivage japonais : « J’ai perdu la notion du temps. Je n’ai qu’une hâte, retourner en mer Quand Benoît Lecomte dit « en mer », c’est à la fois dessus et dedans. Depuis le 5 juin, il traverse l’océan Pacifique à la nage, entre le Japon et la Californie. Environ 9 000 km à la force des bras et six à huit mois dans l’eau. En 1998, lorsqu’il avait vaincu l’Atlantique, il avait 31 ans. Il en a 51 aujourd’hui. « J’ai plus de poils gris, mais je vais à la même vitesse. La seule chose qui a changé en vieillissant, c’est le mental, et c’est le plus important pour un nageur de longue distance. Je suis plus patient, je n’ai plus cette envie de tout réaliser sur le moment. »

 

Ça tombe bien, car après huit semaines et 1 000 km, il a dû, avec son voilier suiveur, revenir à terre pour éviter trois typhons. « Ben » nage huit heures par jour le visage vers le fond, en suivant une ligne lestée et marquée de rubans de couleurs sans laquelle il n’aurait aucune idée de la direction à suivre. Tirée par un kayak ou un canot pneumatique électrique, elle l’aide aussi à imaginer qu’il « nage dans une piscine qui avance avec [lui] », pour ne pas céder au découragement. « Je reste concentré sur l’objectif du jour. Je ne visualise jamais la totalité de l’océan. » Sa route suit le plus longtemps possible vers l’est le courant chaud Kuroshio, et zigzague avec lui. En moyenne, il nage 37 kilomètres par jour : 55 les bons jours, à peine 10 les mauvais. Une fois où le vent et les vagues l’ont poussé fort et dans la bonne direction, il en a dévoré 87.

 

Son corps le lui fait payer. Pas la peau, qui n’est même pas flétrie. Mais les muscles. Chaque jour, les douleurs touchent les jambes, les épaules, les pieds, mais aussi les chevilles, très sollicitées, et le bas du dos sous pression à cause des palmes. « Pendant les heures 5, 6, 7 et 8, je dois utiliser mon imagination pour ne pas sentir la souffrance Mais j’aime énormément ce milieu. Je ne trouve nulle part ailleurs cette joie ultime de me trouver là où personne ne s’est trouvé avant moi, d’être suspendu, comme en apesanteur, au-dessus de 2 ou 3 kilomètres d’eau. Des moments intenses où ma vie devient infime et sans importance. »

 

 

Benoît Lecomte - 1

 

 

Mal de mer

Son équipement est basique : un tuba frontal, des lunettes, un bonnet, des palmes et une combinaison néoprène graissée aux points de friction qui le protège du soleil et des méduses. Dans ces eaux chaudes, il y a énormément de planctons, et donc de vie. Dauphins, baleines, tortues ou bancs de petits poissons s’approchent. Certains font un bout de chemin avec lui. Un requin lui est passé dessous. A priori, il ne se nourrit pas d’humains, mais sa puissance est dangereuse. Comme cet espadon qui lui a fait de l’œil. « Il faisait près de 3 mètres de long. J’étais impressionné. Je suis resté figé pour ne pas qu’il se sente agressé. Je le voyais m’observer. S’il avait eu envie, il aurait pu m’empaler. »

 

En français, Benoît Lecomte cherche ses mots. Il habite depuis vingt-cinq ans à Austin, au Texas, à 300 km de la mer. C’est là que sa femme travaille, et qu’ils vivent avec leurs deux enfants. Alors, il nage en eau vive, dans les lacs et les rivières. Pas en piscine, « les univers contrôlés »ne sont pas sa tasse de thé. Pour s’entraîner, il nage, court et fait du vélo au moins trois heures par jour. Des activités pas vraiment compatibles avec son métier d’architecte« Ma passion exige des sacrifices. Depuis sept ans, je ne me consacre qu’à ce projet et à la recherche de fonds. »

 

Il a collecté seul les 360 000 euros nécessaires à l’expédition, dont l’achat du Discoverer, un voilier de 20 mètres à coque d’acier sur lequel il dort et prend ses repas matin et soir. Un équipage de six personnes l’accompagne. En collaboration avec 27 institutions scientifiques, dont la Nasa et le CNRS, elles mènent des recherches sur la pollution, les migrations des mammifères ou l’endurance extrême. In extremis, un groupe de médias a pris en charge l’énorme budget de télécommunications et la production de vidéos. Chaque soir, en remontant sur le bateau, il ne trouve pas le sommeil et souffre du mal de mer. Mais il aurait trop froid pour passer la nuit dans l’eau. Tous les matins, l’équipage le ramène à la position GPS exacte où il a arrêté de nager la veille.

 

 

Benoît Lecomte - 2

 

 

« Petit bouchon »

Il n’a jamais eu un instant de doute au moment de replonger. « Les conditions tumultueuses ne me dérangent pas. Avec ma combinaison, je suis comme un petit bouchon sur l’océan, je monte et je descends avec lui. S’il y a une grosse vague, je passe dessous, alors qu’un bateau va se retourner. C’est plus dur pour les suiveurs que pour moi. » Sans radio et sans balise, le plus gros risque est la perte de contact.

 

Benoît Lecomte veut attirer l’attention sur la quantité de plastiques présents dans l’océan. « Je m’y attendais, mais pas à ce point. C’est hallucinant. Des seaux, du polystyrène, des chaussures, des brosses à dents flottent partout entre deux eaux. » Sur le voilier, l’équipage collecte ou marque les débris pour enregistrer leur dérive. « Il y a vingt ans, dans l’Atlantique, c’était quelque chose que je ne voyais que très rarement. » Durant son odyssée, il traversera le gyre du Pacifique nord, son vortex de déchets. Ça ne le dérange pas physiquement, car les objets dérivent en dessous de la surface, mais moralement. « Ma génération est responsable de ce désastre, alors je me dois de faire quelque chose pour les suivantes. »

 


 

Benoît Lecomte - 3

 


 

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Benoît_Lecomte

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vortex_de_déchets_du_Pacifique_nord

https://www.20minutes.fr/planete/2283219-20180604-video-pacifique-nage-pari-fou-francais-amoureux-oceans

http://www.konbini.com/fr/tendances-2/science-lecologie-cet-homme-sapprete-a-traverser-pacifique-a-nage/

https://www.geo.fr/photos/reportages-geo/le-globe-crawler-ben-lecomte-va-traverser-le-pacifique-a-la-nage-188894

http://www.liberation.fr/planete/2018/08/30/benoit-lecomte-un-barge-contre-le-pacifique_1675605?xtor=rss-450

 

Vidéo :

[1] Pollution des océans : Il traverse le Pacifique à la nage – Konbini / YouTube

[2] Benoît Lecomte traverse l’océan Pacifique… À LA NAGE – Konbini / YouTube

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