Chez Force Ouvrière, des cadres touchent de confortables salaires

 

Force Ouvrière - FO - Syndicat

 

 

La dérive financière de Force ouvrière

 

 

Après l’affaire des fichiers illicites, la confédération est confrontée à une situation financière inquiétante. Comptes, salaires, notes de frais… Tout va devoir être mis sur la table.

C’est la semaine de toutes les tractations pour Force ouvrière. Rencontres à l’abri des regards, coups de fils, palabres, promesses… Tout est déployé pour espérer rallier celui des trois candidats qui vont s’affronter le 21 mai pour succéder à Pascal Pavageau à la tête de Force ouvrière. Convoqué dans le cadre d’une réunion extraordinaire du comité confédéral national, le « parlement » du syndicat procédera à l’élection. En ayant en tête les très mauvais chiffres du syndicat.

 

FO est dans une situation financière inquiétante, avec une perte de 635 182 €. Et le train de vie des cadres de la confédération n’arrange rien. D’après des documents de comptabilité interne dont nous avons pris connaissance, les 13 membres du bureau confédéral ont, en 2017, dépensé pas loin de 400 000 €, rien qu’en notes de frais. Sans compter les confortables salaires pour une partie d’entre eux. En particulier Jean-Claude Mailly, dont la rémunération brute, primes comprises, s’est élevée à 100 334,63 € selon nos informations.

 

 

Guerre fratricide

C’est dans ce contexte que les trois candidats vont se départager. Dans les coulisses, la guerre fratricide a déjà commencé sur fond d’affrontements de courants. En lice, Patrice Clos, 53 ans, secrétaire national des transports et de la logistique de Force ouvrière. Un outsider, qui se revendique de la ligne de Pascal Pavageau. Il affrontera Christian Grolier, 52 ans, secrétaire général de FO Fonction publique, décrit par certaines sources internes comme proche du courant trotskiste habitué aux alliances de circonstances au sein de FO. Et Yves Veyrier, 60 ans, un pilier de l’appareil confédéral. « Il est macroncompatible », ironisent certains sur ce proche de l’ancien secrétaire général Jean-Claude Mailly.

 

Depuis la démission fracassante de Pascal Pavageau, le 17 octobre, moins de six mois après son élection, le syndicat est sans dessus dessous. C’est le Bureau confédéral, qui assure l’intérim. FO n’en finit pas de solder l’affaire du fichier controversé sur ses dirigeants, réalisé par certains des proches de Pavageau. Dans un communiqué du 7 novembre deux membres de cette direction provisoire tentent tant bien que mal de calmer le jeu : « Nous tenons à rassurer chacun et chacune. », « Comme nous l’avons dit le 18 octobre, nous prenons toutes les dispositions afin de poursuivre nos activités sans que le personnel ne subisse quelque conséquence que ce soit ».

 

Et d’indiquer au passage que « L’inspection du travail a ainsi pu accéder aux dossiers du personnel qui étaient classés dans le bureau occupé par la responsable du personnel » (NDLR : qui a été licenciée). Pour éradiquer « des pratiques condamnables et illégales » l’organisation dit avoir fait appel à un cabinet d’avocats spécialisé « afin d’expurger tout fichier et toute donnée personnelle illégale qui aurait été créé ».

 


 

 

Chez FO, des cadres touchent de confortables salaires

 

 

 

Selon des documents que nous avons pu consulter, Jean-Claude Mailly, ancien numéro un du syndicat, a perçu en 2017, tout compris, 100 334, 63 € bruts. D’autres salariés ont aussi perçu des rémunérations élevées, jusqu’à 86 368 € bruts.

Dans le monde syndical la rémunération des dirigeants est un sujet ultra-sensible. On se souvient des déboires de Thierry Lepaon en 2015, et d’une des polémiques concernant le montant de son salaire de 5200 € net par mois comme nous l’avions révélé. « Une somme trop élevée pour un secrétaire général de la CGT. » avait – il jugé selon ses propres aveux. « J’ai demandé à ce qu’il soit ramené à 4.000 €. », s’était-il justifié alors.

 

Selon des documents sur les rémunérations des cadres de FO en 2017, dont nous avons eu connaissance et qui ne donnent que des chiffres bruts, Jean-Claude Mailly a perçu l’an dernier un salaire annuel brut de 62 816,90 € auquel se sont ajoutées les primes de permanence, les primes vacances, les primes d’activité culturelle et sportive, la prime de fin d’année, la prime de sujétion… Soit un brut total annuel de 100 334,63 €, c’est-à-dire 8361,21 € bruts par mois.

 

 

Une prime de départ à la retraite de 22 792,37 € pour Mailly

Des salaires qu’il a continué de percevoir début 2018, selon le document que nous avons consulté et qui court de la période de janvier à la fin mai. On y apprend d’ailleurs qu’il a touché ces derniers mois une prime de départ à la retraite de 22 792,37 €. Contacté, Jean-Claude Mailly n’a pas réagi.

 

Certains cadres de FO n’ont pas grand-chose à lui envier. Cinq autres personnes ayant des responsabilités au sein du bureau ou de l’organisation, salariés de la confédération, ont en 2017 perçu le même montant de salaire annuel hors primes, soit 62 816, 90 €. La plupart avoisinent les 81 000 € brut annuel avec primes (pour trois d’entre eux), les deux autres restants atteignant 76 955 € et 83 881 €.

 

Une autre salariée qui occupe un poste proche de la direction, malgré un salaire mensuel annuel inférieur, rattrape largement la différence avec les primes. Son brut annuel atteignant les 86 368 €. Certains cadres, qui ne sont pas des salariés de la confédération, ont malgré tout touché des vacations. Un membre du bureau a ainsi perçu 33 600 € bruts en 2017, une autre 57 850 € bruts en plus d’une partie de son traitement versé par son corps d’origine dans la fonction publique.

 


 

Jean-Claude Mailly - FO

Jean-Claude Mailly a été secrétaire général de Force ouvrière de 2004 à 2018. LP/Frédéric Dugit

 


 

Coluche : le délégué syndical (1979)

Time : 10 mn 17

 


 

Source :

http://www.leparisien.fr/economie/la-folie-financiere-de-force-ouvriere-11-11-2018-7940376.php

http://www.leparisien.fr/economie/chez-fo-des-cadres-touchent-de-confortables-salaires-11-11-2018-7940382.php

8 commentaires

  1. cela me fait penser que au Québec, une entrepise a recu beaucoup beaucoup d’aide du gouvernement a chaque fois qu’ils sont en difficultés
    l’an dernier après avoir recu des millions de dollars du gouvernement, l’entreprise augmenter les salaires des boss …

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