Tik Tok : l’appli préférée des jeunes, cible de prédateurs sexuels ? [Vidéos]

 

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Les comptes de jeunes adolescentes sont très populaires sur l’application. Captures d’écran/Tik Tok

 

 

Le réseau social, devenu la plateforme préférée des préados, expose aussi les jeunes, en particulier les filles, à des contenus et des demandes déplacés.

 

Au premier abord, l’application a tout pour être innocente. Tik Tok – anciennement appelée Musical.ly -, la nouvelle application préférée des préados, sert aux jeunes à partager des clips d’eux, la plupart avec un fond sonore préenregistré. L’occasion pour eux de chanter en play-back les paroles de leurs artistes préférés, ou encore de rejouer les répliques de leurs films favoris. Mais la présence écrasante de préados sur la plateforme peut présenter des risques…

 

 

Des postures suggestives pour gagner des « like »

Pour bien comprendre le problème, il faut saisir l’ampleur du phénomène et son fonctionnement. En France, plus de la moitié des filles entre 11 et 14 ans utilisent l’application, pourtant en principe interdite aux moins de 13 ans, selon l’association Génération numérique. Et sur la plateforme, nombreuses sont les vidéos montrant des jeunes filles reproduisant les tenues suggestives et le maquillage prononcé de leurs stars favorites pour gagner des « likes » (des « j’aime »).

 

« C’est l’économie du clic : plus il y en a, plus ça fonctionne, plus on est addict et plus il y a une cible commerciale potentielle. Il faut que la plateforme permette la diffusion et le partage de contenus qui buzzent. Sur Tik Tok, ce sont des vidéos à caractère sexualisant. », explique Cyril di Palma, délégué général de l’association Génération numérique.

 

 

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Des demandes de contenu « pédopornographique »

Or, comme l’a démontré l’influent youtubeur « Le Roi des Rats » début novembre, plusieurs prédateurs sexuels surveillent de près ces contenus, et se permettent même d’envoyer des demandes déplacées à des jeunes filles.

 


 

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PC portable

 

 

L’influenceur qui a mené sa petite enquête explique au Parisien que les contenus ciblés par ces prédateurs sont tout le temps les mêmes : « Il suffisait de regarder le nombre de « like ». On y retrouvait les mêmes genres de vidéo, c’était très répétitif. On voyait des jeunes filles, toujours sexy, en train de danser, habillées assez court… »

 

Selon le jeune homme, ils utilisent l’application pour entrer en contact direct avec les jeunes filles, avant de passer par le réseau social Kik, une application qui permet de discuter librement avec d’autres personnes sans enregistrer de numéro de téléphone ou d’adresse e-mail, et donc sans avoir de moyen d’être retracé. C’est via cette messagerie que le youtubeur lui-même s’est fait passer pour une adolescente et a reçu de nombreuses demandes. « Une partie des messages demandait des échanges de photos normales. L’autre partie réclamait clairement du contenu pédopornographique. », témoigne le vidéaste.

 

En 2017, aux États-Unis, le père d’une jeune fille de 7 ans avait déjà dénoncé les dérives possibles de l’application, qui s’appelait encore Musical.ly à l’époque. « Elle nous a expliqué que quelqu’un lui avait demandé de retirer ses vêtements pour prendre des photos, et elle savait que ce n’était pas normal. », a-t-il raconté à la chaîne de télévision ABC.

 

 

Un système de signalement dans l’application

Difficile de dire si ces profils en question sont ceux d’adultes ou de mineurs. « Les profils étaient anonymes. », rappelle le youtubeur « Le Roi des Rats ». « On ne nie pas qu’il y a des adultes qui envoient des messages à caractère sexuel à des gamines. », assure le spécialiste Cyril di Palma. « En revanche, une grosse partie des messages déplacés est générée par des adolescents qui sont émoustillés par les déhanchés, les postures, le maquillage, les coiffures des adolescentes. »

 

Du côté de la plateforme, tout est contrôlé, nous assure une porte-parole de l’entreprise : « Notre priorité est de promouvoir un environnement positif, et nous avons de nombreuses mesures pour éviter les débordements. », explique-t-elle. « Les utilisateurs peuvent rendre leur compte privé, par exemple. Nous avons aussi des protections comme la restriction des vues, des filtres, un système interne de signalement, et notre équipe de modérateurs supprime tout contenu inapproprié ou compte qui viole nos conditions d’utilisation. »

 

En ce qui concerne le contrôle de l’âge des usagers, « nous avons noté l’application comme réservée aux plus de 12 ans, ce qui permet aux parents de bloquer l’application sur le téléphone de leur enfant via un système de contrôle parental. », précise Tik Tok. La plateforme propose également un guide (en anglais) pour les parents qui explique comment assurer la sécurité de leurs enfants en ligne, ajoute le service de communication de l’entreprise.

 

 

Plusieurs autres dérives

En France, la loi encadre strictement les communications qui peuvent heurter les jeunes utilisateurs. Le Code pénal précise que « le fait pour un majeur de faire des propositions sexuelles à un mineur de 15 ans ou à une personne se présentant comme telle en utilisant un moyen de communication électronique » est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende. Ces peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende lorsque les propositions ont été suivies d’une rencontre. (Np : Quand c’est appliqué…)

 

Malheureusement, les prédateurs sexuels ne sont pas le seul danger présent sur la plateforme. Les ados y adoptent souvent des modes douteusesraconte une blogueuse américaine spécialisée dans le rapport des enfants aux réseaux sociaux : « Il y a des vidéos #killingstalking (tuer et harceler) soi-disant artistiques, qui montrent des garçons mettant un couteau à la gorge de filles. Il y a des vidéos #selfharm détaillant plusieurs options pour se suicider […]. J’ai vu un garçon avec la poitrine pleine de sang (oui, c’était du vrai sang). J’ai vu une jeune fille dont les cuisses étaient si striées de scarifications que j’ai dû prendre une pause en écrivant cet article ».

 


 

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La star française est Léa Elui, 17 ans, qui connaissait déjà du succès sur Musical.ly avec ses vidéos de danse du ventre. Elle compte pour sa part 7,4 millions d’abonnés sur Tik Tok.

https://www.instagram.com/p/Bo61guWHx34/?utm_source=ig_embed&utm_campaign=embed_video_watch_again


 

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Source :

http://www.madmoizelle.com/tik-tok-965109

http://www.leparisien.fr/societe/tik-tok-l-appli-preferee-des-jeunes-cible-de-predateurs-sexuels-16-11-2018-7944378.php

 

Article :

Le Parisien

 

Vidéo :

[1] Tik Tok, l’application qui fait chanter et danser les ados – Le Parisien / YouTube

[2] LMPC15 – La FACE CACHÉE de TikTok (Musical.ly) – LE ROI DES RATS / YouTube

 

Voir notamment l’article suivant du site « Étonnante Époque » :

Tik Tok : le réseau social sur lequel vos enfants passent leur journée

10 commentaires

  1. Il y a 50 ans, si les jeunes avaient eu accès ainsi aux médias. Il en auraient fait un meilleur usage. Soixante-huitard, mais qu’avez vous fait de vos enfants??

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