Burn-out professionnel : travailler plus de 50 heures par semaine exposerait à des troubles psychiques [Vidéos]

 

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Selon une étude scientifique basée sur 3 200 questionnaires, 22 % des actifs montrent des signes de détresse psychique. Les femmes, les aidants et les bas salaires sont particulièrement touchés.

 

C’est la première étude d’ampleur qui tente d’évaluer l’état psychique des Français en activité. Et elle décoiffe. Ce travail scientifique, lancé par la Fondation Pierre Deniker et basé sur un panel de 3 200 personnes*, révèle que 22 % des Français actifs présentent une suspicion de trouble mental. Parmi eux, les femmes sont les plus affectées : 26 % contre 19 % des hommes.

 

« On a voulu mesurer le risque de dépression, anxiété, idées suicidaires, addiction… chez les actifs. », explique la pilote de l’étude, Astrid Chevance. Psychiatre et chercheuse en épidémiologie à Paris Descartes, elle détaille : « Les sondés ont répondu à un questionnaire scientifique de dépistage dont il est prouvé qu’au minimum cinq personnes sur six identifiées en détresse révéleront effectivement un trouble psychique face au médecin. »

 

 

Les harcèlements souvent en cause

L’analyse des milliers de données collectées par Ipsos a permis de dresser une liste précise des causes de cette détresse. « La différence entre femmes et hommes était connue, elle est due au fait que le trouble psychique et la dépression touchent deux fois plus les femmes que les hommes (moindre résistance au stress, dépendance financière, hormones…). », explique la psychiatre.

 

Mais leurs attentes différentes influent aussi. Les femmes, nous dit l’étude, sont ainsi deux fois plus affectées mentalement lorsqu’elles jugent leur travail non valorisant ainsi que lorsqu’elles sont confrontées à des collègues qui « prennent plaisir à les faire souffrir », ce qu’ont évoqué 20 % des femmes.

 

Chez les hommes, la détresse mentale est d’abord alimentée par « le manque de soutien des collègues au travail » et par le « contact avec des personnes impolies ou agressives » dont se plaint un homme sur quatre. « Tout ça ce sont deux versants du harcèlement au travail. », résume Astrid Chevance.

 

 

Un tiers des smicards touchés

L’analyse a aussi détecté des groupes plus affectés que d’autres. Parmi les secteurs professionnels, c’est celui de l’immobilier-banque-assurance qui, selon l’étude, est le plus en souffrance psychique. Les bas revenus aussi : un tiers de ceux qui gagnent moins de 15 000 euros par an présentent un risque de troubles.

 

La santé aussi a un impact fort :

Une personne sur deux physiquement malade est mentalement affectée, rapporte l’étude. Quant aux suractifs comme les aidants, près d’un tiers est jugé potentiellement en détresse mentale (contre 19 % parmi les non aidants).

 

D’autres facteurs ont été identifiés :

La durée du travail hebdomadaire supérieure à 50 heures, le travail de nuit, les horaires irréguliers, le temps de transport supérieur à 1h30 par jour…

 

 

Les indépendants pas épargnés

L’étude ne s’est pas intéressée qu’aux salariés. Parmi les 19 % de sondés qui travaillent en indépendants (commerçant, avocats, autoentrepreneur…), 40 % déclarent être inquiets pour leur avenir professionnel. Les experts qui ont analysé les réponses considèrent que cette incertitude déstabilise psychiquement un tiers de ces indépendants.

 

Peut-on améliorer cette situation ?

« On a voulu faire prendre conscience aux pouvoirs publics qu’on est en face d’un vrai et grave problème de santé publique. », explique Astrid Chevance. « Cela nécessite de développer des moyens de prévention dont certains restent à trouver. »

 

Néanmoins, des actions en entreprises peuvent facilement être mises en place :

21 % des aidants disent par exemple ne pas être soutenus par leur hiérarchie. D’autres sondés souffrent d’un manque de communication…

 


 

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Source :

https://www.fondationpierredeniker.org/programme/sante-mentale-des-actifs-en-france-un-enjeu-majeur-de-sante-publique

http://www.leparisien.fr/economie/travailler-plus-de-50-heures-par-semaine-exposerait-a-des-troubles-psychiques-27-11-2018-7954701.php

https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=epuisement-professionnel-pm-symptomes-de-l-epuisement-professionnel

 

Article :

Le Parisien

 

Référence :

  • Étude réalisée entre le 27 février et le 6 mars.

 

Vidéo :

[1] Le burn-out – Dimitri Haikin / YouTube

[2] MALADE DU TRAVAIL: LE BURN OUT – ajpleroux2815 / YouTube

6 commentaires

  1. eh oui … triste constat ! Que voulez-vous  » à force de presser le citron, il n’y a plus de jus !  » – On demande tjrs plus, et trop ! être continuellement performants, en concurrence, avec la peur que si l’on y arrive pas, un autre attend la place derrière. Pour certains, en plus de cela il y a des conditions de travail déplorables et lorsque les gens rentrent chez eux ils sont confrontés à d’autres problèmes divers et variés – Alors oui, c’est un grave problème de santé publique … Mais est-ce que l’on y attache l’importance que cela requiert ? Personnellement, je n’en suis pas sûre. Une visite chez le médecin et un arrêt de 15 jours je ne pense pas que ce soit la solution, c’est juste un sparadrap sur une plaie profonde non soignée correctement.

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