Gilets Jaunes : des photoreporters et journalistes vont porter plainte pour des violences de la police [Vidéos]

 

Plus d’une vingtaine de reporters photographes et journalistes indépendants, estimant avoir été pris pour cible par les forces de l’ordre lors de la manifestation des « Gilets Jaunes », annoncent, dans une lettre de leur avocat transmise à Franceinfo, leur intention de déposer une plainte avec constitution de partie civile. 

 

 

Gilets Jaunes – Journalistes - 1

Des journalistes se mettent à terre pour éviter les tirs de flash-balls lors de la mobilisation des « gilets jaunes » à Paris, le 8 décembre 2018.  (Yann Castanier / Hans Lucas / AFP)

 

 

Un journaliste de l‘agence A2PRL touché par un lanceur de balle de défense (LBD), des photoreporters de l’agence Hans Luca « pris pour cible par des forces de l’ordre«  mais aussi des journalistes qui ont vu leur matériel de protection confisqué par les forces de l’ordre... Au lendemain de l’acte 4, samedi 8 décembre, de la mobilisation des « gilets jaunes »Libération avait compilé les témoignages de plusieurs reporters « visés et blessés par la police » tandis que franceinfo avait témoigné des conditions très difficiles de travail des médias ce jour-là.

 

Une semaine après les faits, certains ont décidé de ne pas en rester là alors que l’acte 5 des « Gilets Jaunes » est attendu samedi. Dans une lettre obtenue par Franceinfo et envoyée, vendredi 14 décembre, au procureur de la République, au préfet de police de Paris et au ministre de l’Intérieur, 24 photoreporters et journalistes indépendants, représentés par Jérémie Assous, également avocat de Julien Coupat, annoncent leur intention de déposer plainte avec constitution de partie civile pour confiscation de matériel professionnel et de protection ainsi que pour violences avec arme.

 

 

« Ils m’ont expliqué qu’ils n’en avaient rien à faire de ma carte de presse »

« Leur travail, qui participe des fondements de l’Etat de droit, a été gêné, empêché, entravé par ceux-là même qui ont pour seule mission le maintien de l’ordre public. », écrit maître Assous, dans cette lettre longue de cinq pages. « Les témoignages écrits et les vidéos édifiantes affluent, révèlent les comportements délictueux des fonctionnaires de police, qui se banalisent au fil des derniers événements. », poursuit-il.

 

A ces propos généraux, s’ajoute le détail des situations de chacun des journalistes. Véronique de Viguerie, photoreporter, était par exemple en mission le 8 décembre à Paris pour le Washington Post lorsque les policiers lui ont confisqué son matériel de protection. « J’ai pris une photo et tout de suite les policiers sont venus vers moi et m’ont demandé de fouiller mon sac. », raconte-t-elle à franceinfo. D’après son récit, les forces de l’ordre lui ont confisqué ses deux casques de protection estampillés « presse« , ses deux masques, mais également « des protections de peintre pour se protéger des gaz lacrymogènes« . Véronique de Viguerie dit leur avoir montré sa carte de presse, sans succès : « Ils m’ont expliqué qu’ils n’en avaient rien à faire. »

 


 

« Quand je leur ai demandé comment j’allais pouvoir récupérer mon matériel, ils ont rigolé et m’ont dit que ça allait être brûlé. »

 

 

Véronique de Viguerie, photoreporter à Franceinfo

 


 

L’Intérieur réagit dans un communiqué

L’IGPN (l’Inspection générale de la police nationale) « est d’ores et déjà saisie d’un grand nombre de plaintes. »précise la lettre de Jérémie Assous. « A ces plaintes, s’ajouteront celles de ceux qui ont décidé de me confier la défense de leurs droits avec le soutien de l’UPP (Union des photographes professionnels), du SNJ (Syndicat national des journalistes), de RSF, de la CGT et de FO qui se constitueront parties civiles »

 

 

Twitte

 

 

Interpellé justement par le SNJ sur le sujet, le ministère de l’Intérieur avait précisé le 11 décembre dans un communiqué qu’ « aucune consigne n’a été adressée aux forces de l’ordre qui aurait eu pour effet de limiter l’exercice de la presse ».

 

« Si des journalistes ont eu à souffrir de l’emploi de la force par des unités de police ou de gendarmerie, il invite ceux-ci à déposer plainte au plus vite ou à procéder à un signalement sur la plateforme internet de l’inspection générale de la police nationale prévue à cet effet. »rappelait le communiqué.

 

C’est désormais chose faite. 

 


 

Gilets Jaunes – Journalistes - 4

 


 

Time : 2 mn 01 / [1]

 

Time : 2 mn 04 / [2]

 


 

Gilets Jaunes – Journalistes - 3

 

Gilets Jaunes

 


 

Source :

https://www.20minutes.fr/arts-stars/medias/2396383-20181215-gilets-jaunes-vingt-quatre-photoreporters-journalistes-independants-vont-porter-plainte-violences-policieres

https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/video-les-policiers-confisquent-a-cette-photographe-son-materiel-de-protection-lors-d-une-manif-elle-temoigne_3093707.html

https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/info-franceinfo-gilets-jaunes-une-vingtaine-de-photoreporters-et-journalistes-independants-vont-porter-plainte-pour-des-violences-de-la-police_3100937.html

 

Article :

France Info / 20 Minutes

 

Vidéo :

[1] Gilets jaunes : des blessés par tirs de flash-ball, dont deux journalistes du Parisien – Le Parisien / YouTube

[2] Les policiers confisquent à cette photographe son matériel de protection lors d’une manif, elle témoigne – France Info / Facebook

24 commentaires

      • Je vais regarder la suite des événement. Quand je dis que le mouvement ne fait que commencer nous y voilà. Et c’est loin d’être fini. Je me suis préparé pour passer le printemps dans le mouvement. Tous ces faits sont encore plus mobilisateurs malgré ce que les médias disent à longueur de journée. Plus ils diront d’arrêter le mouvement plus la mobilisation sera forte. Je me souviens lors des attentats de Charly ils avaient dit la chose suivante : « Continuez à vivre, à pratiquer vos activités, manifestez.. Etc.. Etc..  » Alors pourquoi n’en serait il pas de même après l’attentat de Strasbourg ? Mais là ça les arrange bien d’avoir ce motif pour appeler à la trêve des GJ.

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      • Eric tu parles à un convaincu. Dans un conflit comme celui-ci il ne faut pas parler aux médias ni au gouvernement.

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      • J’ai écouté la radio sur le sujet, alors que je ne l’écoute jamais et la manipulation et la propagande qu’ils diffusaient, me donnaient la ‘nausée’.

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      • Merci pour le lien Jean-Claude.

        Je vais regarder la vidéo un peu plus tard (Jean-Claude Bourret).

        Je t’avouerai que j’appréciais ce journaliste lorsqu’il était encore actif.

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      • Et il n’a pas eu peur de s’intéresser ouvertement à des sujets extrêmement sensibles. Sujets pouvant remettre en cause sa carrière. Rien que pour cela, je l’appréciais.

        J’ai vu : 2 mn 48 mais c’est que je suis un peu submergé de toute part et que je dois traité par ordre d’arrivée.

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  1. Ouais, c’est scandaleux. Autant que les violences sur les manifestants, le chantage, des gamins à genoux les mains derrière la tête….
    Et pourtant, certains français continuent à râler contre les gilets jaunes.
    Ce mouvement a pourtant au moins démontré les privations de liberté.
    Un attentat du genre comme d’habitude…. mais qui n’a pas eu l’effet escompté pour le gouvernement.
    La dictature française est clairement mise au grand jour. Alors j’ai fouiné un peu pour savoir qui sont ces Français qui soutiennent le gouvernement : ben ce sont principalement des fonctionnaires !!!!! Ceux qui ont pas mal de privilèges.
    Il y a aussi ceux qui se croient au dessus des autres (voir mon article Druidisme : j’y parle de liberté).
    Et puis, les laissés pour compte. Ceux là je les comprends. La période du mouvement fut mortelle pour les petits artisans/commerçants qui survivent grâce aux marchés de Noël.
    Pas malin mais ce qui est fait, est fait.
    Je connais des artisans qui ne poursuivront pas leur activité et c’est le côté « néfaste ».
    Ces artisans ont fait le deuil et restent cependant totalement écoeurés par la violence des « forces de l’ordre ».
    Le plus « drôle », c’est que je suis de ces artisans. Pourtant, aujourd’hui, je soutiens ce mouvement parce-que beaucoup de choses doivent être revues.
    Les dépôts de plainte ne servent à rien si le fonctionnement n’est pas assaini en profondeur.
    Sur ces mots, je vous souhaite un bon weekend messieurs.

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  2. Gilets jaunes, enfin des gens qui se défendent. Journalistes de terrain, et animateurs des JT. Qui de l’œuf ou de la poule, pour une information bien pourrie. Quant aux forces de l’ordre, elles sont fortes contre les GJ, et faible contre les les délinquants de tous poils. A leurs décharges, la justice s’autorise de ne pas construire de places de prison, contre les multirécidivistes.

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  3. Il y de bons journalistes bâillonnés cependant par les éditorialistes ( peur ?) , les indépendants sont plus proche de la population & de la réalité!
    Vu sur aussi :
    Le JT de @France3tv qui efface tranquillement une partie du slogan sur une pancarte d’un manifestant (Place de l’opéra) pour ne garder que le « Macron » et non pas le « Macron dégage »!

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    • C’est très juste. La manipulation et la propagande médiatique en sont écœurants. Ils n’ont vraiment pas peur du ridicule mais tant que cela fonctionne, pourquoi s’en priveraient-ils….

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