USA : La Darpa veut modifier la peau des soldats pour la rendre résistante aux moustiques

 

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Pour illustration

 

 

Afin de protéger son personnel militaire des maladies transmises par les moustiques durant leurs missions à l’étranger, l’Agence américaine de recherche pour la Défense veut modifier de façon temporaire le microbiote de leur peau. Plus facile à dire qu’à faire.

 

L’Agence américaine de recherche pour la Défense (Darpa, Defense Advanced Research Projects Agency) s’est trouvé un nouvel ennemi : le moustique. Elle a lancé en mai dernier un programme baptisé ReVector, destiné à protéger le personnel militaire des maladies transmises par les moustiques durant leurs missions à l’étranger. « Les moustiques représentent une des menaces les plus sérieuses pour la santé de nos troupes déployées à l’étranger. », avertit Christian Sund, en charge du programme. Les moustiquaires, répulsifs et médicaments contre le paludisme s’avérant insuffisants ou sources d’effets secondaires, l’agence mise sur les nouvelles technologies pour développer un moyen de prévention plus radical : modifier le microbiote de la peau.

 

 

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Le moustique est attiré par certains types de peau en raison notamment des colonies de bactéries et champignons qui l’habitent. © Mycteria, Fotolia

 

 

Près d’un million de bactéries et champignons peuplent en effet notre peau et constituent notre microbiote cutané. Ces bactéries émettent une combinaison de molécules dont l’odeur attire plus ou moins les moustiques. Ce facteur est ainsi l’une des raisons qui explique pourquoi certains individus attirent plus les moustiques que d’autres.

 

 

Prébiotiques, agents anti-antibactériens et modification génétique : l’arsenal anti-moustiques de la Darpa

En analysant les différents microbiotes, la Darpa espère découvrir quels microbes produisent les signatures chimiques les plus efficaces contre les moustiques. Plusieurs pistes sont étudiées, comme l’utilisation de probiotiques et prébiotiques (pour ajouter des microbes ou les « nourrir »), l’application d’agents anti-antibactériens ciblés, ou même la fabrication de microbes sur-mesure grâce aux ciseaux génétiques CRISPR-Cas9. « Notre objectif est de développer un traitement réversible, facile à appliquer, nécessitant peu d’entretien et sans effets secondaires. », indique Christian Sund. Le traitement devra notamment offrir une protection de deux semaines minimum et résister aux douches.

 

 

Microbes

Un algorithme devra identifier la bonne combinaison de microbes parmi les millions de possibilités. © Kateryna_Kon, Fotolia

 

 

Un traitement universel impossible à trouver ?

D’une part, ce remède devra être efficace sur les trois types de moustiques les plus communs (Aedes, Anopheles et Culex) et être suffisamment large pour couvrir tous les types de peau. Et c’est bien là que réside toute la difficulté : « La diversité du métabolisme et des microbiotes des individus va compliquer la conception d’une solution universelle. », reconnaît elle-même la Darpa. D’autre part, le moustique est sensible à une multitude de molécules chimiques, et trouver le cocktail idéal va s’avérer compliqué. Il faudrait aussi éviter de développer une résistance aux agents anti-microbiens ou des effets indésirables sur la peau. La piste génétique est encore plus périlleuse, car les gènes régulent rarement une seule fonction.

 

Pour accélérer la mise au point, la Darpa veut développer un algorithme chargé de cartographier la diversité du microbiote cutané et les signatures chimiques des différents micro-organismes, ainsi que les gènes régulant ces microbes. Il sera alors possible de déterminer quelle odeur, ou combinaison d’odeur, est plus ou moins favorable au moustique, et à quels micro-organismes elle est rattachée. La Darpa s’est fixé un objectif de 4 ans pour mettre au point le traitement, dont 18 mois pour les expérimentations in vitro, 18 mois pour les essais pré-cliniques et 12 mois pour les tests chez l’humain.

 


 

ReVector

Le programme ReVector a pour but de protéger les militaires américains face aux moustiques durant leurs missions à l’étranger – Crédits : DARPA / Sciencepost

 


 

CE QU’IL FAUT RETENIR

 

 

L’Agence américaine de recherche pour la Défense (Darpa) veut trouver un traitement universel et temporaire contre les moustiques pour ses troupes envoyées en mission dans les zones exposées aux maladies.

 

Elle compte pour cela modifier le microbiote cutané afin de le rendre moins attirant.

 

Plusieurs outils sont envisagés, comme l’utilisation de prébiotiques, d’anti-bactériens cibles ou la synthèse biologique de microbes génétiquement modifiés.

 


 

DARPA - Logo

 


 

Source :

https://gcn.com/articles/2019/05/15/darpa-revector-mosquito.aspx

https://www.executivegov.com/2019/05/darpa-unveils-scent-based-technology-for-mosquito-risk-reduction/

https://www.fbo.gov/index?s=opportunity&mode=form&id=422aabffab745a540624671e1d9d9316&tab=core&_cview=0

https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-darpa-veut-rendre-peau-soldats-resistante-moustiques-35742/

https://sciencepost.fr/2019/06/les-etats-unis-veulent-modifier-la-peau-de-leurs-soldats-pour-la-rendre-resistante-aux-moustiques/

 

Article :

Futura Sciences / Sciencepost

15 commentaires

  1. Changé la peau des soldats, c’est complètement absurde… J’ai la chance d’avoir une peau qui n’attire pas le moustique, mon mari non par contre, lui c’est une peau à moustique, je l’appelle mon antimoustique naturel. Si un moustique vient sur moi, ma peau est tellement épaisse que le temps qu’il plante sa seringue, je sens un peu et je le frappe avant qu’il ne m’ait laisser de trace ou qu’il ne m’ait fait mal, c’est pour dire, je me pique souvent avec une aiguille à coudre et jamais je saigne… ou alors je n’ai aucun sang… Enfin mon mari me dit que j’ai une peau de tortue… sincèrement il a pas tort et je suis naturelle lool Ils devraient peut être envoyer les soldats qui ont une peau plus épaisse que les autres..

    On a aussi beaucoup de mouche chez moi, beaucoup, beaucoup… j’ai découvert il y a peu, que mes grains de kéfir (qui sont des probiotiques naturel) étaient attirées par ses graines et qu’elles étaient faciles à attrapées lorsqu’elles étaient dessus, ou collées dessus.. je sais pas, mais j’ai dit à mon mari cette semaine que j’allais tenté d’attiré les insectes avec ces graines, car si ça se trouve ça marche réellement…
    Je lis ton article sur les probiotiques et voilà, c’est un signe…

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    • Il semblerait que la DARPA via le Pentagone , puisse envoyer leur soldats dans des endroits où les moustiques sont susceptibles de transmettre certaines maladies mais de là à jouer encore aux apprentis sorciers…

      Je te cite :  » Je lis ton article sur les probiotiques et voilà, c’est un signe… »,

      …Comme quoi / lol

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      • Je pense qu’il y a d’autre solution effectivement, comme je te dis, je suis pas scientifique, mais j’ai vu une mouche attiré par les graines de kéfir, et ne plus vouloir partir, elle était encore en vie mais plus pour longtemps je pense… je n’ai pas testé sur les moustique mais je compte le faire pour tout les insectes que j’ai ici dans ma maison. Je pense que la nature offre tout ce dont on a besoin, si on la connait bien ou si on l’apprend

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  2. Décidément les chercheurs sont complètement à la masse.
    Le productivisme notamment en matière d’agriculture d’abord, les changements et recherches diverses sur l’ADN et la transmutation des gènes, les bouleversements climatiques, sont chaque jour autant inquiétant que la surpopulation mondiale, ne laissant aucun espoir (à long terme certes) à l’humain dans cette galère terrienne.
    Pessimiste, non, même pas, simplement réaliste et c’est terrifiant pour nos descendants.

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  3. En général (et en dehors de votre post) je pense qu’avec le changement climatique notre espèce n’a d’autre choix que de changer son ADN. Cela serait également utile pour l’exploration spatiale.

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