Inégalités scolaires et sociales : est-ce que tout se joue dans les 1000 premiers jours de la vie ? [Vidéos]

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Mère - Enfant

 

 

Le gouvernement veut mettre en place des mesures pour accompagner les parents dès le 4eme mois de grossesse jusqu’aux 2 ans et demi de l’enfant. La commission sur les « 1000 premiers jours de la vie de l’enfant » est présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Elle met l’accent sur l’importance de la toute petite enfance. Qu’est-ce qui se joue à cette période de la vie en termes d’apprentissages ?

 

 

Enfant - 1

Photo mise en scène d’un jeune enfant lisant un livre.• Crédits : rafalkrakow – Getty

 

 

Votre situation actuelle a-t-elle été déterminée par les 1000 premiers jours de votre vie ? La commission mise en place par le gouvernement, et présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, entend réfléchir à la construction des inégalités sociales et scolaires dès les premiers instants de la vie. Cette commission réunit scientifiques et professionnels de la petite enfance. On le sait, l’école est reproductrice d’inégalités ; mais est-ce que tout se joue avant la scolarisation à 3 ans ? L’origine sociale explique-t-elle tout ? La toute petite enfance est-elle trop souvent négligée ?

 

Guillaume Erner reçoit Ghislaine Dehaene-Lambertz, pédiatre, directrice de recherche au CNRS en sciences cognitives, travaille à Neuro Spin, Centre d’Imagerie cérébrale du CEA, membre de la commission sur les « 1 000 premiers jours de la vie de l’enfant » présidée par Boris Cyrulnik.

 

Les premiers jours de la vie sont primordiaux, particulièrement pour l’apprentissage du langage : « L’apprentissage de la langue maternelle commence dès les premiers jours de vie. À la fin de la première année de vie, vous avez déjà une connaissance des sons qui font les mots. À la fin de la seconde année vous connaissez déjà 200 mots. Il y a donc des retards qui sont pris très tôt, qu’on peut mesurer dès 18 mois et que malheureusement l’école ne corrige pas alors qu’elle le pourrait. », Ghislaine Dehaene-Lambertz.

 

 

Tous les enfants ne sont pas égaux dans l’apprentissage de la lecture, et l’un des facteurs importants est la familiarité ou non avec les livres au sein de la cellule familiale :

« La familiarité avec les livres, le nombre de livres à la maison par exemple, est l’un des facteurs qui comptent dans l’apprentissage de la lecture. », Ghislaine Dehaene-Lambertz.

 

 

Sur la construction intellectuelle de l’enfant : « La formation du cerveau n’est pas déterminée par les gènes, comme trop souvent on le dit, elle est déterminée par vos apprentissages, elle est aussi déterminée par la nutrition et le sommeil. La parole est l’un des moyens qu’utilisent les humains pour ouvrir la connaissance à leurs bébés. », Ghislaine Dehaene-Lambertz.

 

 

Quelles pistes envisager pour réduire ces inégalités ?

« La garde extérieure, par exemple en crèche, permet un meilleur développement du vocabulaire des enfants. Donc on peut par exemple augmenter les places en crèche. 22% des familles favorisées mettent leurs enfants en crèche contre 5% des familles défavorisées. », Ghislaine Dehaene-Lambertz.

 


 

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Enfants- Ecole

 


 

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Cyrulnik

https://up-magazine.info/index.php/le-vivant/sciences/27126-mille-premiers-jours-pour-le-destin-d-un-enfant/

https://www.humanite.fr/bernard-lahire-limpact-des-differences-sociales-est-devenu-la-question-qui-fache-676431

https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/inegalites-est-ce-que-tout-se-joue-dans-les-1000-premiers-jours-de-la-vie

https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/installation-de-la-commission-des-1000-premiers-jours-de-la-vie-de-l-enfant-428421

https://www.who.int/fr/news-room/detail/05-10-2016-investing-in-early-childhood-development-essential-to-helping-more-children-and-communities-thrive-new-lancet-series-finds

 

Article :

France Culture

 

Intervenant :

Ghislaine Dehaene-Lambertz, pédiatre, directrice de recherche au CNRS en sciences cognitives, travaille à Neuro Spin, Centre d’Imagerie cérébrale du CEA, membre de la commission sur les « 1 000 premiers jours de la vie de l’enfant » présidée par Boris Cyrulnik.

 

Vidéo :

[1] Inégalités : est-ce que tout se joue dans les 1000 premiers jours de la vie ? – France Culture / YouTube

[2] Boris Cyrulnik : « Ce qu’on va très probablement proposer, c’est un allongement du congé parental » – France Inter / YouTube

 

Photo :

Pour illustration

9 commentaires

  1. Peut être… sur vécu.. je regarde quand mes enfants étaient petits les fins de mois étaient difficile. Ils sont bien placé auj. Les petites filles que je garde. Leur parent ont un cbon roulement de vie .. pourtant les filles ont pris beaucoup de temps pour parler. La plus vieille est 1 été en classe comme sa mère l’était enfant. …

    Bref ce que je veux dire cela dépends plus de l’éducation des parents. Je ne parle pas nécessairement de diplôme mais la qualité de leur langage De leur interaction sociale. De l’incitation à faire la lecture et qu’eux même lisent etc .. c’est certain que le milieu social peut avoir un impact; c’est peut être justement cette perception qui nuit

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  2. J’en parlais justement il y a quelques jours avec un chercheur.
    Les travaux de Françoise Dolto ont permis de résoudre de nombreux problèmes affectant un nourrison abandonné par sa mère ou l’ayant perdu suite à l’accouchement.
    Céline Alvarez vient justement de sortir un second livre ! A lire c’est passionnant!!!

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  3.  » Dès sa conception l’être humain est un être de langage  » disait Dolto et elle avait parfaitement raison. Un bébé est déjà sensible au son de la voix dans le ventre de sa mère.Il est important de parler à un enfant dès qu’il est bébé, il vous écoute, et il réagit à ce que vous lui dites. Et c’est par le langage et la communication parlée que l’enfant, en effet, va parfaire et augmenter son vocabulaire. Tout comme il est primordial de les inciter à la lecture. Je suis pas très sure que le social est quelque chose à voir là-dedans, mis à part peut-être qu’il est exact qu’un enfant mis en crèche, s’adapte mieux qu’un autre lorsqu’il entre à la maternelle par exemple, parce qu’il connaît déjà bien la vie en groupe, la sociabilité.

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    • Le langage structure la pensée ; mais le mettre aussi tôt en crèche… Si les parents peuvent s’en occuper, cette option me semble préférable.

      J’ai été en crèche très tôt et mes parents me manquaient terriblement. Plus de 50 ans après, les souvenirs sont très vivaces.

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  4. Je te comprends et suis tout à fait d’accord avec toi : si les parents peuvent garder leur enfant c’est cent fois mieux. Je n’ai jamais connu la crèche personnellement, maman préférait nous garder – elle nous a appris à colorier, à peindre, à lire et nous n’avons été en maternelle que la dernière année !!! – c’est vrai que le lien avec elle a été très fort jusqu’à la fin de sa vie parce qu’elle a su être infiniment présente en paroles et en actes. J’ai fait de même avec mes enfants et avec ma petite fille avec laquelle je parle et lis beaucoup !! Et comme maman l’avait fait avec nous, j’ai tjrs eu à cœur qu’ils puissent être aussi en présence d’autres enfants pour justement qu’ils connaissent le partage et la sociabilité. C’est vrai qu’en cela la crèche permet à un enfant d’être très vite  » indépendant  » mais au détriment d’autres choses bien sur ….

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    • Je pense que rien ne peut remplacer l’absence des parents. Ils travaillaient tous les deux et me récupéraient en fin de journée. Mais cela m’a profondément manqué. Je me suis arrangé pour que mes enfants ne connaissent pas cela. J’espère avoir bien fait.

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