Joker : analyse du film [Vidéos]

Time : 15 mn 41 / [1/2]

 


 

JOKER

 

Joker - 1

 

Un film violent qui regarde la société américaine droit dans les yeux

 

 

 

Lion d’or à Venise, le long-métrage de Todd Phillips suscite moult débats outre-Atlantique à cause du traitement jugé complaisant de son protagoniste psychopathe.

 

Avec Joker, salué par le Lion d’or à la Mostra de Venise, Todd Phillips plonge aux racines du mal. Il imagine le parcours initiatique du plus grand méchant de Gotham City, incarné par un Joaquin Phoenix phénoménal, avec en toile de fond la question : comment Arthur Fleck est-il devenu le Joker ?

 

Sans s’inspirer d’aucun comic book du «Chevalier noir», il esquisse le portrait perturbant de Fleck, humoriste raté en quête de reconnaissance. Un homme instable qui s’affirme d’autant plus qu’il bascule dans une folie sadique et nihiliste. D’une noirceur extrême, son Joker oscille comme un funambule sur la corde raide, constamment entre joie et douleur.

 

 

Sympathie pour le Joker

Depuis sa sortie en salles vendredi aux États-Unis, le long-métrage a engrangé 93,5 millions de dollars pour un coût de production de 55 millions. Malgré ce succès fulgurant, le film de Phillips est jugé trop complaisant vis-à-vis de la violence outre-Atlantique. Le cinéaste est accusé de faire preuve de trop d’empathie envers son protagoniste, un psychopathe fou à lier.

 

« Il pourrait facilement être adopté comme le saint patron des Incels. », les suprémacistes masculins, écrivait Stephanie Zacharek dans le magazine Time lors de la présentation du film à Venise… Du côté de l’Académie des Oscars, sondée par le Hollywood Reporter , un sentiment ambivalent flotte autour de Joker. « Je ne sais pas s’il devrait être interdit ou recevoir une pluie d’Oscars. », précisait un membre de l’association décernant les statuettes…

 

« Je pense que c’est très bien lorsque les films nous mettent mal à l’aise, nous bousculent ou nous font penser différemment. », déclarait Joaquin Phoenix dans un entretien au Daily Telegraph . « J’ai ressenti une palette de sentiments tellement large pour le Joker et les gens que j’ai étudiés en me préparant pour le rôle. », a-t-il ajouté, avant de quitter l’interview, incommodé par une question.

 

Sympathiser avec un tueur ? La pilule passe mal dans un pays qui a vu le nombre de fusillades augmenter de manière exponentielle depuis le début du siècle. Le mois dernier, l’armée recevait des menaces contre une salle de cinéma où serait projeté le film, révélait le Washington Post . Dans le Colorado, le cinéma d’Aurora, théâtre d’une tuerie de masse lors de laquelle 12 personnes ont perdu la vie pendant une projection de The Dark Knight en juillet 2012, décidait de ne pas diffuser le film, craignant un nouvel événement tragique.

 

 

Joker - 2

 

 

Un miroir de la société américaine

« Le film a lieu dans un monde fictif, il peut avoir un impact sur le monde réel, mais c’est un univers qui existe depuis 80 ans. », déclarait Todd Phillips, quelques jours après un communiqué de la Warner précisant ne pas «soutenir la violence réelle». Par ailleurs, le cinéaste déplorait dans ces critiques une forme d’«hypocrisie» de la part de l’extrême-gauche.

 

Drôle de coïncidence, celle-ci est venue à sa rescousse, en la personne de son plus fidèle représentant américain : Michael Moore. « Notre pays est dans un gouffre de désespoir, notre constitution est en miettes, une crapule folle furieuse du Queens a accès aux codes nucléaires, mais pour une quelconque raison, c’est un film qui devrait nous effrayer. », a publié le documentaliste sur sa page Facebook, saluant le «chef-d’œuvre» de Phillips.

 

« À l’inverse, le danger est plus grand si vous n’allez pas voir ce film. », a-t-il ajouté. « Car l’histoire qu’il raconte et les problèmes qu’il soulève sont si profonds, si inévitables, qu’en fuyant cette œuvre d’art pleine de génie, vous risqueriez de ne pas voir qu’il s’agit d’un miroir [de notre société]. (…) Un film sur l’Amérique qui nous a donné Trump. L’Amérique qui ne ressent pas le besoin d’aider les exclus, les indigents. »

 


 

Bande annonce

Time : 2 mn 50 / [2/2]

 


 

Joker - 3

 


 

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joker_(film,_2019)

https://www.lefigaro.fr/cinema/joker-un-film-violent-qui-regarde-la-societe-americaine-droit-dans-les-yeux-20191010

 

Article :

Robin Cannone / Le Figaro

 

Vidéo :

[1] Joker – J’analyse le film – L’ Observateur / YouTube

[2] JOKER Bande Annonce VF (2019) – FilmsActu / YouTube

 

Photo :

Pour illustration

19 commentaires

  1. J’aime ton bon commentaire à propos de ce film.
    On comprend comment un individu qui va très mal, qui a des souffrances immenses devient ‘méchant’. On assiste à sa chute ! Son rire, qui en principe est une manifestation de joie, est un hurlement !
    La société qui ne tient pas compte de la souffrance de l’individu ne l’aide plus ; plus de visite chez le psy, plus de médocs…
    Cette même société n’hésite pas à exploiter la misère puisque la TV présente, entre autre, le Joker qui n’a aucun talent. Il me semble qu’en France aussi la TV montre régulièrement des hommes, des femmes stupides, ignorants. Je ne sais pas le but de la TV, je pense que, soit ces personnes pourraient être un exemple à suivre par d’autres ignorants, soit elles deviennent un sujet de mépris et de moquerie (comme le film ‘le diner de con’). Dans les deux cas, c’est effrayant ! Et Joker le sait, le ressent et c’est une souffrance de plus !
    L’attitude de la foule, à la fin du film est, elle aussi, révélatrice. Elle acclame cet homme, elle ne sait pas pourquoi, mais elle est enthousiaste ! Aucun des hommes ou femmes qui composent la foule ne réfléchit, ne cherche à savoir. Personne ne ‘réfléchit’. C’est l’ensemble qui agit ! Action sans réflexion. Mais ils acclament un assassin ! La foule est stupide et dangereuse !
    J’ai beaucoup aimé ce film. L’acteur est excellent ! Et l’image de notre société est ‘bien vue’, révélatrice de l’époque où nous vivons. Tirons-en les conséquences !

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  2. […] Ils en parlent aussi : Le tour d’écran, Cinémathèque de Clélia, Read look hear, Nellverland, La culture dans tous ses états, Dark jeans Black shirt Dusky shoes, L’avis du Néophyte, Les chroniques de Cliffhanger & co, Ma toute petite culture, Cat’s eyes, Pause Earl Grey, Le tempo des livres, Culture aux trousses, Cinérama, Le cinéma avec un grand A, Étoiles et toile, Les dégustations littéraires, Cinéluctable, Boulevard du cinéma, C’est quoi ce bazar, Bookscritics, Take a break avec Sachi, Le 7ème café, Quelque part ailleurs, Cornelia, La pause cinéphile, Aphadolie […]

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  3. Merci pour ce partage de commentaires de la part des différents acteurs de la fabrication du Joker. Je ne suis pas surpris non plus du commentaire de Michael Moore, qui retrouve dans ce portrait en souffrance les individus qui peuplent ses brûlots documentaires.
    Je suis moins fan du contenu de la vidéo qui utilise le film pour clairement glisser son opposition politique et son dénigrement du système. Ce qu’il pointe dans le film est juste, mais le message derrière rejoint le simplisme des extrêmes qui me dérangent, voire qui m’agacent.

    Aimé par 1 personne

  4. Bonjour,
    Je suis allée le voir hier, il est très intéressant. Très juste et bien loin des stéréotypes américains. Ce film est très troublant car on passe d’un sentiment à l’autre face à ce psychopathe, on a envie de l’aider, on comprend sa douleur et ce qui l’amène à tant d’horreur ! Ça bouscule !
    Un très très grand Joaquim Phoenyx !
    N’hésitez pas à le voir !

    Aimé par 2 personnes

  5. J’ai adoré ce film et la magistrale interprétation de Joaquin Phoenix…… Ce Joker est la fois : Grandiose, minable, méchant, triste, stupide….. Et j’en passe !!! C’est sur, c’est un Joker qui ne laisse pas indifférent !!!!

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  6. Ce film m’a l’air malsain et déstabilisant. De plus Mickael Moore est pro clinton (la folle), tout ce que veulent ces sata nistes c’est que nous ayons peur pour s’en nourrir… Qui sait comprendra

    Aimé par 1 personne

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