Derrière l’invention du Coca-Cola se cache une tragédie méconnue

 

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Gravement blessé durant la guerre, son inventeur sombra dans une terrible addiction aux opiacés.

 

Durant la majeure partie de sa vie, John Pemberton a combattu sa terrible addiction aux opiacés, contractée après avoir été gravement blessé durant la guerre de Sécession. Et c’est cette lutte quotidienne qui a permis l’invention de l’incontournable Coca-Cola, la boisson gazeuse la plus consommée au monde. Découvrez l’incroyable tragédie qui se cache derrière l’invention du Coca-Cola.

 

Les origines du Coca-Cola remontent à la fin du 19ème siècle, avec un certain docteur John Stith Pemberton, pharmacien et propriétaire d’esclaves qui a combattu aux côtés des forces confédérées durant la guerre de Sécession.

 

 

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John Stith Pemberton (1831 – 1888)

 

 

Juste avant de servir dans le troisième bataillon de cavalerie de l’État de Géorgie, Pemberton obtient un diplôme en botanique et pratique une médecine dite « thomsonienne », créée par l’herboriste et phytothérapeute Samuel Thomson, censée débarrasser le corps humain de ses toxines. A l’époque, ces pratiques sont considérées avec énormément de suspicion et de méfiance, ce qui n’empêche pas Pemberton de populariser cette discipline à travers l’est des États-Unis. L’homme obtient ensuite un graduate degree en pharmacie, peu de temps avant le début de la guerre de Sécession, en 1861.

 

 

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C’est pendant ce conflit que Pemberton va contracter une forte dépendance à la morphine, la véritable tragédie de sa vie. Durant la bataille de Colombus en avril 1865, il est gravement blessé à la poitrine par un coup de sabre qui manque de le tuer. L’homme survit finalement, mais les stigmates de ces blessures le marqueront à vie. Pour limiter les douleurs qu’elles provoquent, les médecins lui proposent de la morphine, un puissant opiacé déjà utilisé à l’époque comme analgésique. Pemberton prend rapidement conscience qu’il va lui falloir combattre cette addiction, et c’est ainsi qu’il se met en quête d’un remède qui lui permettra de s’en libérer.

 

S’appuyant sur les connaissances qu’il a acquises durant ses années d’étude et de pratique, John Pemberton commence à travailler sur un breuvage qui lui permettra de se libérer progressivement de sa dépendance à la morphine. Il expérimente différentes formules à base d’herbes et de plantes, parmi lesquelles on retrouve les incontournables feuilles de coca, la matière première utilisée pour produire de la cocaïne. En 1885, il conçoit une boisson à base de vin français et de coca péruvien : le « French Wine Coca » , probablement inspiré par la recette du vin Mariani, un mélange de vin de Bordeaux et de feuilles de coca mis au point en 1863 par le chimiste corse Angelo Mariani

 

 

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La ville d’Atlanta à la fin du 19ème siècle

 

 

La prohibition l’oblige à revoir sa recette

Sa boisson, vendue comme un antidépresseur, un analgésique et un puissant aphrodisiaque, permet à Pemberton de soulager sa dépendance aux opiacés, et rencontre un succès immédiat auprès du public. Malheureusement pour le pharmacien, le comté d’Atlanta impose la Prohibition en 1886, ce qui le force à revoir la recette de son breuvage pour ne pas perdre son juteux marché. Sa boisson comporte désormais 8,46 mg de cocaïne, et le vin qui lui servait de base est remplacé par un sirop sucré. Avec l’aide de son ami de longue date Willis E. VenablePemberton la rebaptise Coca-Cola.

 

Cinq mois avant la naissance officielle du Coca-Cola, le pharmacien fonde la Pemberton Chemical Company. Son breuvage, désormais vendu dans les officines les plus importantes d’Atlanta comme une boisson rafraîchissante, connait un franc succès. Fait insolite : il aurait normalement dû être vendu à des fins médicinales si ses inventeurs n’avaient pas ajouté accidentellement de l’eau gazéifiée au mélange. La Prohibition est officiellement annulée en 1887, et l’homme décide de reprendre la production de son French Wine Coca.

 

 

Ruiné et de nouveau toxicomane, Pemberton meurt finalement d’un cancer en 1888

Malheureusement pour Pemberton, remplacer une addiction par une autre ne lui offre qu’un répit temporaire. Il est de nouveau dépendant à la morphine, qui détruit sa santé et consume ses économies. Ruiné et affaibli, Pemberton est forcé de vendre la quasi-totalité de ses droits à divers partenaires commerciaux pour parvenir à joindre les deux bouts. Il décède finalement d’un cancer de l’estomac en 1888, laissant les modestes parts restantes de la société Coca-Cola à son fils Charles, lui aussi toxicomane, qui décédera seulement six ans plus tard.

 

 

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Ironie du sort, l’inventeur du célèbre Coca-Cola n’assistera jamais à l’ascension fulgurante de son breuvage à l’échelle mondiale, et ne profitera par conséquent jamais de ses incroyables retombées économiques.

 


 

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Statue de John Pemberton à Atlanta / Pour illustration

 


 

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Coca-Cola

https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Pemberton

https://dailygeekshow.com/tragedie-invention-coca-cola/

 

Article :

Par Yann Contegat / Dailygeekshow

 

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12 commentaires

  1. Merci pour cet article super intéressant. On connaissait les propriétés détergentes du coca, mais je ne voyais pas ça comme un substitue aux opiacées.

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    • Non, haha, pas toxico puisqu’il n’y a plus de coca dans le coca… On peut développer une addiction à ce breuvage et au sucre par contre. En outre à cette époque les anciens esclaves chinois ouvraient des fumeries d’opium dans divers endroit des Etats Unis, ce qui assurait l’approvisionnement en nouveaux adeptes. Spécifiquement des femmes, qui s’ennuyaient.

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  2. Intéressant, j’ai réagi quand j’ai lu « remplacer une addiction par une autre », vivement. Personne ne sacrifie une chose qu’il aime au plus haut point ou qui a une certaine valeur pour lui, pour quelque chose de moins bien. Je n’échangerai pas un lingot d’or contre un d’argent ou de cuivre. C’est idem dans l’addiction aux produits autoadministrés. Je ne sacrifie pas un plaisir que je place sur un piédestal pour un autre moins fort. Au niveau des opiacés même la France l’a compris puisqu’elle propose des TSO, littéralement Traitement de Substitution aux Opiacés, une addiction qui se substitue donc à une autre, la nouvelle ne comportant aucun plaisir, l’ancienne elle, oui, et on peut comprendre ainsi pourquoi ça ne fonctionne pas les 3/4 du temps.

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