11 superstitions et leurs origines

 

41% des Français déclarent être superstitieux, ils ne sont que 7% à affirmer être « très » ou « assez superstitieux », et 34% à reconnaître être « un peu superstitieux ». De même, si 20% des Français déclarent être chanceux, 70% des Français disent n’être ni chanceux ni malchanceux, et  moins d’un sur dix (9%) se caractérise comme quelqu’un de malchanceux.

 


 

Pour interpréter la destinée, certains détails du quotidien attirent l’attention. Annonciateurs de malheur ou de chance, tous les prétextes deviennent bons pour prédire l’avenir. Souvent puisés dans l’histoire, ces messages dictent les faits et gestes d’une partie de la population.

 

 

 

Le chiffre 13

 

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Le dernier repas du Christ entouré de ses apôtres

 

 

Illustré par le tableau de Léonard de Vinci, le dernier repas du Christ réunit les douze apôtres autour de leur sauveur. La présence iconographique de Marie-Madeleine n’est pas formellement avérée, contrairement à celle de Judas. Animé par des sentiments tels que l’avidité, il tient une bourse à la main gauche. L’autre se crispe comme pour agripper quelque chose. Alimentée par ce présage, la croyance populaire redoute les tablées de treize convives.

 

Les rites nordiques craignent également ce nombre. Rejetée et bannie, la déesse de l’amour et de la fécondité Frigg aurait convié onze démons et le Diable chaque vendredi. Ensemble, ils échafauderaient des stratagèmes malsains pour semer la panique auprès de la population.

 

Ancrée dans les mentalités, la peur s’est vite répandue. Pour ne pas commettre d’impair auprès de passagers terrorisés, plusieurs compagnies aériennes ont supprimé cette rangée de places de leurs appareils. Les ascenseurs américains ne desservent plus de treizième étage. Le quatorzième vient automatiquement après le douzième. Pourtant, certains défient le sort et jouent systématiquement au Loto ce jour-là.

 

 

Le chat noir

 

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Au Moyen Âge, le Pape Grégoire IX a stipulé que le chat noir était le serviteur du Diable. Dès lors, une série de croyances entourant le pelage foncé du félin émergea. Compagnon de route des sorcières, symbole de paresse et de luxure, leur extermination devint le fer-de-lance de la Renaissance.

 

Célèbre dans l’ouest de la France, le matagot illustrait ces spéculations. Une fois par an, il errerait dans les campagnes. Celui qui arriverait à l’attraper obtiendrait une meilleure qualité de vie. Écus, louis d’or, l’animal amènerait opulence et chance à son détenteur. Gare à celui qui le dérangerait pendant son sommeil, le priverait de nourriture ou l’abandonnerait !

 

Au Japon, un chat-vampire sema le trouble dans la province de Hizen en prenant le contrôle corporel de la favorite du prince Nabeshima. Plus la chimère buvait le sang de la courtisane, plus la santé de cette dernière déclinait. La bravoure du soldat Itô Sôda lui avait permis de démasquer l’entourloupe et de combattre cette incarnation maléfique.

 

En Occident, une anecdote historique n’arrange pas le cas du chat noir. Juste avant sa légendaire défaite de WaterlooNapoléon en aurait vu un.

 

 

Passer sous une échelle

 

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Dans les rues des grandes villes, tomber nez à nez avec une échelle mal rangée demeure fréquent. Outre la dangerosité induite par la chute malencontreuse d’outils, cette superstition possède une signification plus mystique.

 

Ainsi disposée contre un mur, elle forme un triangle. Chez les chrétiens, cette figure géométrique représente la Sainte Trinité, à savoir le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Passer dessous porterait malheur pour plusieurs générations.

 

 

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Le symbole de la Trinité

 

 

Chez les Égyptiens, l’échelle permettrait d’accéder à l’éternité. Elle libèrerait les âmes et faciliterait ainsi leur transfert vers des cieux plus cléments.

 

 

Le miroir brisé

 

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Miroir, mon beau miroir… dis-moi qui est la plus belle ! Présent dans les contes de fées, l’origine de ce proverbe remonte aux Romains. Pour eux, l’accessoire capturerait l’âme. Si celui-ci se brisait, toute l’enveloppe corporelle s’effritait. Or, nos ancêtres croyaient que le cycle de la vie se renouvelait tous les sept ans. Pour rompre la malédiction, les anciens préconisent d’attendre sept heures avant d’enterrer les morceaux brisés un soir de pleine lune.

 

Capables de lire l’avenir grâce à leur reflet, les Grecs prenaient garde à ne surtout pas provoquer le destin. Enfin, faites attention, les brisures de miroir troubleraient le sommeil et des démons y seraient dissimulés.

 

Jusqu’à la fin du XVe siècle, les miroirs n’étaient pas en verre, mais en métal. Ensuite, une plaque d’argent a été placée derrière le verre pour obtenir les miroirs que nous utilisons aujourd’hui. À Venise, qui est sans doute le berceau de cette superstition, les gens fortunés avaient l’habitude d’utiliser de très grands miroirs. Leur valeur était équivalente à plusieurs mois de salaire des domestiques, c’est pourquoi on les avertissait de faire très attention au moment de leur nettoyage, car la casse d’un miroir impliquait pour eux de devoir travailler sans être payés.

 

 

Le parapluie

 

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Aujourd’hui, le mécanisme d’ouverture des parapluies s’est perfectionné. Pourtant, à leur apparition au dix-huitième siècle, les ombrelles avaient mauvaise presse. Un geste maladroit suffisait à enrayer l’automatisme de l’appareil. Par précaution, on évitait de l’ouvrir à l’intérieur d’une habitation sous peine de provoquer des accidents domestiques (blessure, dégât matériel, etc.).

 

En France, un fabricant véreux avait recommandé de les garder fermés pour les sécher afin de prolonger leur durée de vie. Or, c’est tout l’inverse qui se produisait. Closes, les baleines métalliques s’oxydaient plus rapidement et réduisaient considérablement la durée de vie du parapluie. Cette stratégie de communication a beaucoup enrichi le vendeur.

 

Pour finir, des textes ancestraux disaient qu’utiliser un parapluie se protéger d’un climat clément provoquait la colère du dieu du Soleil.

 

 

Le sel

 

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Ce condiment apporterait renommée et prestige à celui qui en possède. Tout d’abord, il servait de base tarifaire pour payer les mercenaires romains. Le mot « salaire » dérive de cette pratique. Utile pour conserver la nourriture, ce condiment s’achetait à prix d’or.

 

Au Moyen-Âge, pour mieux contrôler les allées et les venues de cette denrée rare, Colbert instaura le paiement de la gabelle. Cette taxe royale variait selon les régions. Enfin, d’un point de vue métaphorique, en jeter une petite poignée par-dessus son épaule gauche éloignerait les esprits malfaisants.

 

 

La couleur verte

 

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Couleur aujourd’hui associée à mère Nature, la polémique autour du vert remonte au XVIIIe siècle. En effet, un comédien ne portait jamais de vêtement vert lors d’une représentation théâtrale car un des éléments utilisés pour fabriquer la teinture verte était toxique. Le contact entre la peau et la teinture avait de graves conséquences sur la santé des artistes. Hasard ou simple coïncidence, le 17 février 1673, Jean-Baptiste Poquelin, alias Molière, donnait la dernière représentation de sa pièce Le Malade imaginaire. Il est mort sur scène… Portant costume vert !

 

Enfin, au Moyen-Âge, on identifiait les fous et autres bouffons du roi grâce à cette couleur. Dans les peintures de l’époque, cette couleur était associée au Diable.

 

 

Le trèfle à quatre feuilles

 

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Présent en abondance dans les pelouses, le trèfle blanc possède trois feuilles en forme de cœur. Or, de temps en temps, une mutation en ajoute une. On dit que la chance sourirait à celui qui en trouve un. Sa composition attirait les magiciens. Remède contre les morsures de serpent, répulsif contre les forces du Mal ou ingrédient phare de philtres d’amour, ses vertus se transmettaient de génération en génération.

 

Une légende irlandaise raconte que les lutins des bois dissimulaient leurs trésors à l’intérieur. Saint-Patrick appliquait l’allégorie de la Trinité au trèfle. Ainsi, il diffusait le message chrétien dans tout le pays. Théologique, les trois pétales symbolisaient l’espérance, la foi et la charité. Métaphoriquement, elles apporteraient renommée, richesse et amour.

 

 

Le bois

 

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Le bois a toujours eu une bonne réputation au fil des époques. Il est réputé pour sa solidité et sa ténacité mais il serait aussi efficace pour lutter contre les mauvaises ondes.

 

Les Grecs sacralisaient l’arbre : il représentait la vie. Selon la mythologie, Zeus vivrait dans un chêne. Quelques temps plus tard, la croix du Christ, en bois, finalise d’ancrer cette croyance dans l’inconscient collectif.

 

Toucher du bois de la main tout en disant « Je touche du bois » est traditionnellement un moyen de se protéger du mauvais sort et d’attirer la chance. Si cet acte de superstition est encore courant de nos jours, son origine remonte à des millénaires.

 

Une expression qui est devenue un réflexe pour beaucoup de personnes plus ou moins superstitieuses.

 

L’expression renvoie à des rites biens réels pour se mettre sous la protection des dieux. C’est d’ailleurs pour cela qu’il faut joindre le geste à la parole et toucher du bois de la main (à défaut, on peut se toucher le crâne). Un comportement qui date de l’Antiquité et a été adapté dans la culture actuelle.

 

De nombreuses sociétés antiques, polythéistes ou animistes, voyaient dans les éléments naturels la manifestation du divin. Les Celtes considéraient les arbres comme une source de force. Ils avaient donc pour coutume de se ressourcer à leur contact. Les Perses liaient le bois au dieu du feu, toucher du bois signifiait donc se mettre sous sa protection.

 

Ces religions ne sont plus pratiquées depuis longtemps mais il n’est pas rare, à l’avènement de nouvelles croyances, que celles-ci s’approprient les coutumes des cultes qu’elles remplacent. Ainsi, les chrétiens ont lié le fait de toucher du bois à la croix sur laquelle Jésus est mort avant de ressusciter. Toucher du bois est donc devenu un moyen de demander à Dieu d’exaucer ses prières.

 

 

La pièce et la fontaine

 

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La fontaine de Trévi

 

 

Connue dans le monde entier, la fontaine de Trévi attire les touristes. De dos, ils jettent une pièce à l’intérieur de celle-ci pour s’assurer d’y revenir. Elle aiderait également les couples dans leur désir d’avoir des enfants. Chaque année, des associations caritatives italiennes se partagent les pièces de la fontaine.

 

Cette coutume est apparue dans la Grèce Antique. En effet, pour se rendre dans l’au-delà, les morts devaient traverser le Styx. Or, ce dernier voyage se payait. Sans ressource, le trépassé risquait d’errer pendant un siècle. Pour le préparer, deux solutions se présentaient. Soit on plaçait une pièce sous la langue du défunt, soit on prenait de l’avance et on en mettait une dans une fontaine.

 


 

Chiffre 13

Pour illustration

 


 

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Superstition

https://dailygeekshow.com/origine-dix-superstitions/

https://www.tns-sofres.com/publications/les-francais-et-les-superstitions

http://www.francesoir.fr/lifestyle-vie-quotidienne/pourquoi-toucher-du-bois-porte-t-il-chance

 

Article :

Déborah Attias / Dailygeekshow

19 commentaires

    • Ma mère (et sa mère, décédée depuis) y croît dur comme fer.

      Et là, ce n’est qu’un bref échantillon comme tu t’en doutes car la liste est bien longue…

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  1. Salut Apha ,
    Tu ne fais pas allusion à  » croiser les doigts  » ?
    C’est le seul  » truc  » que je fais encore presque instinctivement quand je dois  » affronter  » quelque chose qui va me rassurer ( par exemple , surtout ses derniers jours ) avant de consulter mon solde financier : Une sorte de  » souhait  » pour qu’il soit positif lol
    Intéressant ton billet
    F.

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    • Je n’ai pas tout repris car c’est trop conséquent et en ce moment ce n’est pas le top (tu connais cela).

      Pour croiser les doigts :

      Origine : Cette expression aurait pour origine un calque de la phrase anglaise « to cross one’s fingers ». D’après les croyances de la religion chrétienne, le fait de croiser les doigts permettait de faire une croix et donc de repousser le diable et les mauvais esprits. De nos jours, l’expression croiser les doigts n’a plus de connotation religieuse et s’emploie lorsque l’on souhaite ardemment que quelque chose réussisse.

      https://www.notrefamille.com/dictionnaire/expressions/croiser_les_doigts/

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  2. Pour Molière il n’est pas mort sur scène, mais chez lui dans son lit, il était malade pour sa pièce mais l’a joué jusqu’à la fin.

    Ma mère était à fond dans la superstition… mais pour sa défense, à chaque fois qu’ils se sont retrouvé à 13 à table, une personne mourrait dans l’année… depuis je ne fait plus attention à cela, je n’en parle pas aux enfants non plus…
    Je reste persuadé qu’à force d’y croire, les choses arrives, bonne ou mauvaise… alors je ne crois qu’aux bonnes choses, exemple je crois que je vais devenir riche loooool j’ai arrêté de croire que je gagnerais au loto car j’y joue pas loool

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  3. J’avais eu une autre explication pour ce qui est de toucher du bois.
    Ce serait relié à la vigueur du sexe masculin et en gros, on touche pour voir si c’est toujours dur (comme du bois), si oui, ça veut dire que ça va ^^

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  4. Trinquer en choquant les verres est destiné a chasser le diable…tout ca pour dire que la superstition ayant pour but d éviter le mauvais sort…en fait est un appel a lui…

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