Pathologie de la vache folle : un retour imminent en France ?

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Une nouvelle étude publiée dans la revue de science américaine PNAS, par les chercheurs de l’Inra et l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse mettent en garde : en raison de la mise en vente des farines animales dans l’alimentation du bétail, la pathologie de la vache folle pourrait à nouveau faire son retour.

 


 

Maladie de la vache folle

 

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Bientôt de retour en France ?

 

 

 

Des chercheurs de l’Inra et de L’École nationale vétérinaire de Toulouse sonnent l’alerte : en raison de la commercialisation de farines animales, la maladie de la vache folle pourrait à nouveau revenir.

 

Dans le Journal de l’Académie des sciences américaines (le PNAS), des chercheurs de l’Inra et de l’école nationale vétérinaire de Toulouse ont publié le 16 décembre une enquête sur les causes de la crise de la vache folle.

 

 

La farine animale consommée par les bovins à l’origine de l’épidémie

30 ans après le scandale de la vache folle, un nouvel épisode d’épidémie pourrait bientôt ressurgir. La commission européenne envisage en effet de recommercialiser des farines animales. Or, selon l’équipe de scientifiques de l’Inra, c’est la farine de viande consommée par les bovins qui a déclenché la propagation de l’encéphalopathie spongiforme bovine.

 

 

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Photo d’un bovin atteint par la maladie de la vache folle. Photos de l’APHIS par le Dr Art Davis. Cette image est une œuvre d’un employé du Département de l’agriculture des États-Unis. 5 décembre 2006. 

 

 

En injectant une variante particulière de tremblante du mouton (« l’AS pouratypical scrapie ») à des souris fabriquant le prion d’origine bovine (suite à une manipulation génétique), les chercheurs ont montré non seulement que cette maladie avait la capacité de franchir la barrière des espèces, mais aussi que les rongeurs transgéniques développaient l’ESB.

 

Les souris génétiquement modifiées sont donc « un très bon modèle, qui fonctionne bien pour savoir ce qui se passerait si on exposait des vaches à ces prions là. », a expliqué Olivier Andreoletti, chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), qui a dirigé l’étude.

 

« Ces résultats s’expliquent par la présence de faibles quantités d’ESB classique de façon naturelle dans les prions d’AS. », détaille l’INRA.

 

Pour la première fois, ces données apportent une réelle explication quant à l’apparition de la maladie de la vache folle au Royaume-Uni.

 

Malheureusement, l’abolition des mesures prises par les autorités sanitaires au début des années 90 risquent d’exposer, à nouveau, la population à la tremblante atypique des petits ruminants. Les scientifiques se veulent donc catégoriques : « Ces recherches montrent que l’exposition des bovins aux farines animales pourrait conduire à de nouveaux cas de vache folle ».

 

L’équipe de chercheurs plaide donc pour un maintien des mesures les plus fondamentales (interdiction des farines animales, élimination et destruction systématiques des tissus à risque le plus élevé…) qui ont permis ces 20 dernières années de protéger les consommateurs et les filières de production de cette maladie.

 

En juin 2019, une chercheuse de l’Inra était décédée des suites de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, la forme humaine de la maladie de la vache folle.

 

 

Maladie de la vache folle : qu’est-ce-que c’est ?

Identifiée au Royaume-Uni entre 1986 et 1988, l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), communément appelée « maladie de la vache folle », est une affection neuro-dégénérative, dont l’agent infectieux est transmis par une protéine anormale, le prion.

 

Cette maladie se traduit par divers symptômes, présentés par l’animal en phase terminale de la maladie :

 

– Perte d’équilibre.

– Troubles du comportement (nervosité, agressivité).

– Hyperexcitabilité (au bruit, au toucher, à la lumière).

– Anomalies de locomotion (démarche vacillante).

 

 

Chez l’humain, elle se traduit, au début, par des troubles de l’équilibre et de la vue, puis par une démence d’évolution très rapide.

 

Sa durée d’incubation est de cinq ans en moyenne.

 

L’ESB se propage parmi les bovins par le biais de leur alimentation comportant des farines de carcasses et d’abats d’animaux (bovins ou ovins) atteints d’encéphalopathie spongiforme. L’interdiction de ces farines a, par le passé, considérablement ralenti la courbe de l’épidémie bovine britannique.

 

 

Chose étonnante :

C’est la seule encéphalopathie spongiforme subaiguë transmissible (ESST) capable de franchir la barrière d’espèce, c’est-à-dire de passer de l’animal à l’homme. Il est ainsi démontré que l’ESB se traduit, chez l’homme, par un « nouveau variant » – c’est-à-dire une version humaine de la maladie appelée « Creutzfeldt-Jakob« .

 

Elle se caractérise par une dégénérescence fatale du système nerveux central.

 


 

L’équipe de recherche toulousaine explique dans la revue Nature Communications, si « Ces mesures sont toujours en place, elles coûtent très cher ». Les industriels et quelques responsables sanitaires poussent donc en faveur de leur élimination. En procédant notamment de nouveau au recyclage des carcasses animales. Elles produisent en effet « des protéines de bonne qualité », qui sont une « bonne alternative à l’importation de soja », selon les auteurs de l’expérimentation. Mais le revers de la médaille pourrait donc être, si réapparaît l’ESB, de faire encourir le risque que la maladie se propage de nouveau, aux animaux comme aux humains. Les éleveurs bovins français se sont déjà alarmés d’un possible retour en Europe des animaux nourris à la farine animale : c’est ce que la signature du CETA (accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne) pourrait impliquer, les farines animales étant autorisées au Canada.

 


 

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Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_la_vache_folle

https://www.pnas.org/content/early/2019/12/11/1915737116

https://en.wikipedia.org/wiki/Bovine_spongiform_encephalopathy

https://www.doctissimo.fr/sante/news/retour-maladie-vache-folle-france

http://www.francesoir.fr/societe-sante/vache-folle-faut-il-craindre-le-retour-de-la-maladie-en-france

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/maladies-prions-maladie-creutzfeldt-jakob

https://www.medisite.fr/maladies-des-chercheurs-de-linra-craignent-un-retour-de-la-vache-folle.5548948.42.html

https://www.medisite.fr/maladies-neurologiques-une-jeune-chercheuse-decede-de-la-maladie-de-la-vache-folle-apres-un-accident-de-service.5518650.146457.html

 

Article :

Louise Ballongue, journaliste santé / Medisite

France Soir

 

Vidéo :

[1] Pathologie de la vache folle : un retour imminent en France ? – Medisite Video Sante / YouTube

[2] De la vache folle à Lactalis, retour sur les principaux scandales sanitaires – BFMTV / YouTube

[3] Vache folle & Prions — Science étonnante #26 – ScienceEtonnante / YouTube

 

Photo :

Pour illustration

19 commentaires

  1. Hum, de ce que je peux en savoir, un peu, c’est la température de chauffage qui avait déterminé l’épidémie.
    En effet les farines animales étaient utilisées depuis assez longtemps ( en fait elle correspondent à la partie ruminée – les bactéries qui dégradent les végétaux lors de la 1ere digestion, sont digérées dans la 2ème, les farines animales viennent là ) mais chauffées à plus de 100° ce qui détruit les protéines et en fait un aliment moins intéressant.
    Chez les anglo saxons dans les annnées 70/80 ils ont trouvé que chauffer à 72° la pasteurisation , c’était vachement plus malin, parce que ça préservait les protéines.

    Or les prions étant des protéines… et la tremblante du mouton, et le petit piou.
    La barrière des espèces franchie je pense que c’est parce que la protéine est synthétisée par l’organisme, mais dans une forme symétrique – je crois que le mot scientifique c’est chiralité – or comme un gant droit ne peut pas habiller une main gauche, le prion ne permet pas le bon fonctionnement du cerveau. Un peu comme si on avait des boulons vissant droit et des vis vissant gauche ; le magasinier refuserait de les renvoyer parce qu’il ne verrait pas la différence, et les ouvriers foirerait tout en essayant de visser à contre sens.

    Les farines elles sont chauffées à combien ? Cela dit – on peut aussi acheter sa viande plus cher à des gens de confiance, les éleveurs directement ou des bouchers qui eux-mêmes… Je pense que le CETA va surtout renforcer les mouvements en cours de relocalisation et de down sizing des exploitations agricoles.

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  2. Les farines, riches en protéines d’origine animale, sont utilisées pour alimenter le bétail en substitution des protéines d’origine végétale. Par ce procédé anti nature, le métabolisme de ce bétail s’en trouve bouleversé. Il est absurde que des animaux herbivores e
    soient changés en animaux en quelque sorte carnivores. C’est vraiment à…devenir fou !

    Aimé par 1 personne

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