La novlangue, instrument de destruction intellectuelle [Vidéos]

Time : 15 mn 19 / [1/2]

 

Le principe est que plus l’on diminue le nombre de mots d’une langue, plus on diminue le nombre de concepts avec lesquels les gens peuvent réfléchir, plus on réduit les finesses du langage, moins les gens sont capables de réfléchir, et plus ils raisonnent à l’affect. La mauvaise maîtrise de la langue rend ainsi les gens stupides et dépendants. Ils deviennent des sujets aisément manipulables par les médias de masse tels que la télévision, la radio, les journaux, les magazines, etc.

 

C’est donc une simplification lexicale et syntaxique de la langue destinée à rendre impossible l’expression des idées potentiellement subversives et à éviter toute formulation de critique de l’État, l’objectif ultime étant d’aller jusqu’à empêcher l’« idée » même de cette critique.

 


 

George Orwell 

George Orwell 

 

 

George Orwell était écrivain, penseur, mais aussi praticien du langage. Dans son roman «1984», il invente la «novlangue», un langage dont le but est l’anéantissement de la pensée, la destruction de l’individu devenu anonyme, l’asservissement du peuple. Réflexions sur le pouvoir des mots.

 

 

Dictionnaire

 

 

Syme (du Service des recherches au Ministère de la Vérité) : « Nous détruisons chaque jour des mots, des vingtaines de mots, des centaines de mots. Nous taillons le langage jusqu’à l’os. (…) Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée, car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. (…) La révolution sera complète quand le langage sera parfait. », George Orwell, 1984

 

 

George Orwell n’a pas été seulement, en tant qu’écrivain, un praticien du langage. Il a beaucoup réfléchi sur la « politique de la langue ». Dans un essai de 1946, il écrit que « penser clairement est un premier pas vers la régénération politique ».

 

Il avait le sentiment de vivre à une époque où la langue se dégradait, ce qui rendait plus difficile de décrire honnêtement la réalité. Il mettait en accusation le flou qui dissimule la pensée ; la tendance au slogan qui tend à imposer des idées fausses par la simple répétition ; le jargon pseudo-scientifique qui tend à donner un air de neutralité à des arguments en réalité idéologiques ; bref, l’usage malhonnête des mots.

 

Bien sûr, c’est dans son fameux roman 1984, avec la trouvaille géniale de la « novlangue », que cette dénonciation du trucage de la langue que culmine cette entreprise de démystification.

 

 

1984 - 1

Une copie de “1984” de George Orwell à la librairie “The Last Bookstore” en 2017 à Los Angeles, Californie• Crédits : Justin Sullivan/Getty Images – AFP

 

 

L’idée d’Orwell c’est que trop souvent nous nous laissons entraîner par les mots, nous laissons les mots penser à notre place, ce qui est vrai pour n’importe qui dans la conversation courante mais aussi vrai pour un écrivain, un penseur ou un philosophe…

 

« Ce qui importe avant tout, c’est que le sens gouverne le choix des mots et non l’inverse. En matière de prose, la pire des choses que l’on puisse faire avec les mots est de s’abandonner à eux. », George Orwell / Jean-Jacques Rosat

 

 

« Quand on s’exprime mal, on pense mal ou pas du tout. Le but de la novlangue dans 1984 est de parvenir à l’anéantissement de la pensée et remplacer le sens par le signal. », Françoise Thom

 


 

1984 - 2

 


 

Time : 43 mn 51 / [2/2]

 

Lucide, visionnaire, libre penseur… Les dystopies de l’auteur de « 1984 » résonnent avec une étrange familiarité. Espionnage de masse, « novlangue », « double pensée », rapport distendu à la vérité… Autant de thèmes et de questionnements présents dans l’œuvre de George Orwell qui frappent par leur actualité. Comment la pensée d’Orwell peut-elle encore éclairer notre présent ? Quel héritage pour l’œuvre de l’écrivain britannique ? L’Invité des Matins de Guillaume Erner – émission du 4 octobre 2019.

 


 

Time : 30 mn 01 / [1]

 

Avoir Raison avec George Orwell : La novlangue, instrument de destruction intellectuelle

 


 

Triangle inversé

 


 

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Novlangue

https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Orwell

https://www.franceculture.fr/emissions/avoir-raison-avec-george-orwell/la-novlangue-instrument-de-destruction-intellectuelle

 

Article :

Brice Couturier / France Culture

 

Vidéo :

[1] LA NOVLANGUE dans 1984 de George Orwell – Grain de philo #4 – Monsieur Phi / YouTube

[2] George Orwell au présent – France Culture / YouTube

 

Audio :

[1] La novlangue, instrument de destruction intellectuelle – Avoir Raison avec George Orwell / France Culture

 

Photo :

Pour illustration

 

Voir notamment :

Orwell : interview BBC [Vidéo]

1984 d’Orwell : 70 ans déjà ! [Vidéos]

La novlangue, un instrument de domination [Vidéos]

Il faut absolument lire 1984 d’Orwell – Etienne Chouard

Êtes-vous prêt pour une dystopie pire que « 1984 » de Georges Orwell ?

1984 – Orwell | Le nouvel esclavage : Les principes clés des détenteurs du pourvoir [Vidéo]

9 commentaires

  1. Très bon article et d’excellentes vidéos qui montent fort bien comment le pouvoir, qu’il soit économique, financier ou politique, s’y prend pour nous endormir et nous abêtir afin que ne réagissions plus à ses propos.
    Comme par hasard, cette novlangue est apparue avec le politiquement correct et la langue de bois : deux façons de parler pour ne rien dire et qui a pris de l’ampleur avec la mondialisation.
    Heureusement, il reste des personnes qui réfléchissent, résistent et se battent pour que os langues ne soient pas tuées par ces minorités qui désirent s’approprier note esprit de contradiction et notre esprit critique.

    Aimé par 2 personnes

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