Coronavirus : réouverture des écoles à partir du 11 mai – l’annonce suscite inquiétude, incompréhension et colère

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Les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriront « progressivement » à partir du 11 mai, a annoncé lundi soir Emmanuel Macron, suscitant de nombreuses réactions sur les conditions de reprise parmi les syndicats enseignants, les professeurs et les parents d’élèves.

 


 

« C’est tout sauf sérieux de rouvrir les écoles le 11 mai car on nous dit que tous les lieux publics sont fermés, les cinémas, les salles de spectacle, mais pas les écoles, alors que l’on sait que c’est un lieu de haute transmission, de haute contamination, il y a un manque de précaution, ça paraît être en contradiction totale avec le reste. »

 

Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire

 


 

Ecole - Classe

Pour illustration

 

 

Lors de son allocution consacrée au coronavirus, Emmanuel Macron a annoncé lundi que les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriraient « progressivement » à partir du 11 mai. Mais pour le syndicat SNUipp-FSU, ce choix est « imprudent ». « On sait que les écoles sont des lieux de haute propagation du virus. », rappelle la secrétaire générale du syndicat, Francette Popineau, sur Europe 1. 

 

L’annonce n’a pas tardé à faire réagir le monde enseignant. Lundi soir, lors de son allocution télévisée consacrée à la lutte contre l’épidémie de coronavirus, Emmanuel Macron a indiqué que le confinement était prolongé jusqu’au 11 mai, et que les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriraient « progressivement » à partir de cette date.

 

Au micro d’Europe 1, Francette Popineau, secrétaire générale du syndicat du premier degré SNUipp-FSU, se dit « surprise » par ce choix « imprudent ».

 

« C’est un discours assez contradictoire. », juge Francette Popineau au micro de Nathalie Lévy, rappelant que le président de la République avait affirmé que de leur côté, les restaurants et cinémas resteraient fermés, tout comme les universités.

 

 

« À l’école, les gestes barrières sont difficiles à appliquer »

« Progressivement, on ne sait pas ce que ça veut dire. », ajoute la syndicaliste. « On sait que les écoles sont des lieux de haute propagation du virus. Si on met des enfants de nouveaux en collectivité, on sait que les gestes barrières sont très difficiles à appliquer. », Déplore-t-elle, « et les enfants vont retourner dans leur famille, saluer leurs grands-parents. »

 

« On voit mal comment on va sortir de cette épidémie en rouvrant les écoles. », poursuit Francette Popineau. « C’est bien trop tôt, nous n’avons pas suffisamment travaillé cette question. », martèle-t-elle encore. « Quand il y a une gastro ou une grippe, l’école est un lieu de propagation vraiment persistant. Nous sommes donc très étonnés qu’au sortir de cette épidémie loin d’être finie, on remette des enfants en collectivité alors qu’on ne le fait pas dans ces cinémas et les restaurants. »

 

Selon Francette Popineau, lors de cette crise, « Il faut mettre le sanitaire avant tout ». Or, « nous n’avons pas de tests en nombre suffisants, et trop peu de personnes immunisées. », rappelle-t-elle.

 

 

Pour le SNUipp-FSU, les enseignants sont sacrifiés sur l’autel économique

Responsable du SNUipp-FSU en Ile-de-France, Marie-Hélène Plard, directrice d’une école maternelle en Seine-Saint-Denis se pose beaucoup de questions et déplore l’absence de cadre donné par le président de la République. « Qu’qu’une reprise progressive ? Comment ça va se passer, concrètement ? » Interroge-t-elle.

 

Sa première interrogation porte sur le matériel disponible : « Y aura-t-il assez de masques, de gants, de gel ? », mais aussi sur les moyens alloués, « Comment et par qui sera effectué le nettoyage des locaux, du matériel scolaire », « les enseignants seront-ils tous testés avant de reprendre leurs classes ? ». Des questions qui pour l’heure restent sans réponses.

 

 

Risque de rebond sanitaire

« En arguant hypocritement d’une préoccupation sociale, ils font en fait le choix d’une immunité collective sans le dire. », poursuit-elle. « En refusant de tester les personnes asymptomatiques sûr représentées chez les enfants, ils prennent un risque considérable de rebond de l’épidémie et sacrifient les profs, les élèves et leurs familles ».

 

« Le refus des collègues est massif, et c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase alors même qu’on a été méprisé toute l’année et qu’on s’est démené pour faire face à la situation et garder le lien avec nos élèves par nos moyens tant les outils institutionnels étaient défaillants. », poursuit cette enseignante syndiquée au SNES.

 

Au syndicat SE-Unsa, « Ce qui ressort aussi de cette annonce c’est de l’inquiétude. », selon son secrétaire général, Stéphane Crochet. « On nous parle de retour progressif, qu’est-ce que ça signifie clairement ? Et c’est le plus grand flou sur les conditions sanitaires dans lesquelles les enseignants reviennent. », dit-il avant d’ajouter qu’ils « ne pourront pas reprendre comme si de rien n’était le 11 mai ». « Tout le monde a entendu les inquiétudes de rebond du virus dans les semaines à venir, les enseignants ne veulent pas être les victimes de ce rebond en étant en première ligne avec des enfants toute la journée qui peuvent être porteurs. », a insisté M. Crochet, qui attend du ministère des éclaircissements.

 


 

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Ecole - Enfants - 1

Pour illustration

 


 

Source :

https://www.europe1.fr/societe/reouverture-des-ecoles-apres-le-11-mai-imprudent-selon-le-snuipp-fsu-3961781

https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/reouverture-ecoles-partir-du-11-mai-annonce-suscite-inquietude-incomprehension-colere-1816050.html

 

Article :

Antoine Terrel / Europe 1

France 3 IDF / EB

 

Vidéo :

[1] Réouverture des écoles après le 11 mai : « Imprudent », selon le SNUipp-FSU – Europe 1 / YouTube

[2] Retour à l’école le 11 mai : « Mes enfants resteront à la maison » – Le Parisien / YouTube

31 commentaires

  1. l’équation est simple :
    les gosses retournent à l’école = les parents retournent bosser = l’économie est sauvée !
    On constate ici que le pognon passe avant la santé. Je trouve ça honteux !

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  2. Allez savoir pourquoi, cette nouvelle étrangeté produite par les armoires vides verrouillées à double tour de notre “Gouvernance”, qui défie quelque peu la saine logique me remémore l’histoire qui voulait que tel pays continental européen dans lequel les véhicules roulaient depuis toujours à gauche allait se mettre au pas du reste du continent et faire passer à l’an nouveau à zéro heure précise la circulation des automobiles à droite…
    Et si cette année d’essai se passait bien, ce serait – l’an suivant – au tour des véhicules lourds de se plier à cette nouvelle obligation.
    Mais la critique est aisée… paraît-il…

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  3. Cette décision est d’une stupidité sans nom … Je me demande si toutes ces personnes sont bien réveillées lorsqu’elles les prennent. On sent, et c’est dramatique je trouve, que tout ce petit monde patauge dans la semoule et ne sait franchement pas comment organiser la sortie de confinement. Il va falloir qu’ils soient bien prudents parce que les professeurs des hôpitaux sont clairs : ils ne pourraient pas faire face à une seconde vague de malades, d’autant qu’il y a encore des morts et des personnes contaminées.

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  4. Ou peut être qu’ils veulent que les enfants plus résistants au virus (et incapables de tenir la distance avec leurs copains) contaminent leurs parents pour développer une immunité nationale… Car vraiment bizarre que les études supérieures ne reprennent pas alors que les écoles oui… ???

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  5. Et oui, je suis d’accord avec les commentaires précédents! L’école est une garderie géante… Ce qui est complètement ridicule, c’est de fermer les universités aux étudiants mais d’ouvrir les écoles, collèges, lycées. Moi qui suis prof, je ne comprends pas la logique de cette décision si ce n’est l’économie et l’école perçue comme une garderie.

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