Coronavirus : 60 millions d’emplois menacés en Europe

 

Selon une étude du cabinet de conseil McKinsey, 60 millions d’emplois seraient menacés en Europe par la récession brutale que provoquent le Covid et le confinement. Soit un emploi sur quatre. Une perspective glaçante.

 

 

La menace peut prendre plusieurs formes, selon le cabinet de conseil : baisse des salaires, fin des heures supplémentaires ou licenciements secs. 

Pour établir ce chiffre, McKinsey a passé au peigne fin 230 millions d’emplois dans les 27 pays membres de l’Union européenne en comptant le Royaume-Uni. Ses analystes ont regardé quels postes étaient très exposés au public ou au contact rapproché et combien risquaient d’être affectés par une baisse durable de la demande.

 

Le cabinet a ensuite retenu deux scénarios : l’un où l’activité reprend quasi normalement avant l’été, l’autre où l’économie reste à plus longtemps à l’arrêt. Dans les deux cas, le chômage monte.

 

Mais c’est surtout dramatique dans le deuxième scénario : il bondirait alors de presque 5 points à plus de 11% de moyenne en Europe, 13% en France. C’est énorme. Cela représente 1,4 million d’emplois pour la France. Surtout, le chômage ne reviendrait à son niveau d’avant Covid qu’en 2024 ! 

 

 

Des différences très fortes selon les secteurs

C’est spectaculaire. Les plus exposés sont évidemment l’hôtellerie-restauration (les trois quart des emplois sont menacés), le secteur du spectacle et du divertissement (la moitié des emplois sont exposés) et le commerce de gros comme de détail (44% des emplois menacés).

 

Les salariés des très petites entreprises -moins de 10 salariés- sont les plus en danger.

 

Et comme après la crise de 2008-2009, les jeunes travailleurs sont en première ligne, les plus menacés par le risque de chômage : soit parce qu’ils sont moins qualifiés, soit parce qu’ils arriveront sur le marché du travail au pire moment. Ce Covid-19 est une machine à exacerber les inégalités, à tout point de vue.

 

 

Les plans de soutien à l’économie annoncés par les gouvernements peuvent-ils atténuer la menace sur l’emploi ?

C’est leur fonction. Il s’agit de tout faire pour éviter les décisions brutales sur l’emploi. Mais en brandissant ce chiffre de 60 millions, McKinsey veut faire passer un message fort : ça ne suffira pas.

 

Il s’adresse à tous. Aux chefs d’entreprises, ce chiffre de 60 millions dit : soyez solidaires, aidez votre écosystème, votre filière. Il faudra soutenir les petits fournisseurs dont les coûts vont exploser à cause des nouveaux gestes et distances barrières. Aux salariés, il rappelle qu’il va falloir avoir une grande capacité d’adaptation dans l’organisation du travail.

 

Mais ce message, visiblement, il va falloir le marteler. Entre certains discours syndicaux rigides et la provocation d’un groupe comme Vivendi (Canal Plus), qui a augmenté son dividende de 20%, alors que toute l’industrie du cinéma va avoir besoin de soutien, rien n’est gagné. 

 


 

Foule - 1

Pour illustration

 


 

Source :

https://www.franceinter.fr/emissions/histoires-economiques/histoires-economiques-22-avril-2020

http://www.francesoir.fr/societe-emploi/60-millions-demplois-risque-en-europe-soit-plus-de-25-des-emplois-dapres-le-cabinet

https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/baisse-de-salaires-licenciements-pres-de-60-millions-d-emplois-menaces-par-le-coronavirus-en-europe-df6d9138a47f1710b30e5f5fec563bc7

 

Article :

Sophie Fay / France Inter

12 commentaires

  1. Il est certain que des jours plus que sombres nous attendent tant au niveau économique que sanitaire.
    Si chacun n’y met pas du sien et ne comprend pas que cette situation exceptionnelle demande un effort de chacun, si certains pays ne veulent pas jouer le jeu de la solidarité au niveau européen, nous irons dans le mur.
    Cette crise a fait prendre violemment conscience que nous étions trop dépendants de puissances étrangères économiquement.
    Ça a permis de constater que les délocalisations qui ont fait le jeu de la mondialisation étaient une vaste connerie et qu’il est grand temps de rapatrier notre outil de production, n’en déplaise aux actionnaires et aux pays qui on longtemps profité de ces délocalisations.

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  2. On pensait avoir connu le pire, mais je te suis quand tu dis que le pire est devant nous, parce qu’outre le fait que nous allons devoir continuer à y faire face tant que nous n’aurons pas un vaccin efficace, nous allons nous retrouver, en effet, dans une situation économique qui ne laisse rien présager de bon. J’ai bien peur que ce ne soit catastrophique !!!

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  3. On peut toujours accuser certains financiers dont nous connaissons les noms bien placés dans les banques, assurances…etc. Le problème c’est qu’aujourd’hui, ce sont des ordinateurs qui gèrent des fonds de pension dont les actionnaires ne sont pas forcément si riches ! Ce sont des petits ruisseaux qui font des grandes rivières toujours alimentées quelque part par des précipitations et sur lesquelles personne ne peut mettre de barrages. Le système est imparable…cadenassé.

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