Coronavirus : le virus aurait déjà muté en plus de 30 souches différentes

 

Comment le coronavirus a-t-il pu contaminer la planète entière ? Une plateforme, Nextstrain, permet de comprendre comment le virus s’est transmis d’un pays à l’autre. Selon leurs données, le virus mute tous les 15 jours en moyenne. Qu’est-ce cela signifie ?

 

 

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Depuis son émergence, le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 aurait connu beaucoup plus de mutations que ce que les chercheurs pensaient jusqu’ici. En effet, selon une nouvelle étude, le virus aurait déjà muté en plus de 30 souches différentes et distinctes. De plus, la souche présente en Europe serait l’une des plus pathogènes.

 

La nouvelle étude a révélé que différentes souches pouvaient générer des niveaux de charge virale très différents les uns des autres. Cela rend le virus bien plus dangereux que l’on pourrait le penser. L’une de ces souches, par exemple, semble générer 270 fois la charge virale de base : cela signifie qu’une personne infectée par cette dernière produit 270 fois plus de virus qu’avec la souche la moins forte.

 

Selon les résultats de l’étude, la capacité de mutation du virus a jusqu’à présent été largement sous-estimée, et a joué un rôle important dans l’impact qu’a pu avoir la maladie dans différents endroits du monde.

 

 

Une capacité de mutation fortement sous-estimée

De ce fait, cela rend la lutte contre les infections beaucoup plus compliquée et facilite par la même occasion sa propagation, ce qui explique également hypothétiquement pourquoi certains cas de COVID-19 sont nettement plus graves que d’autres. « SARS-CoV-2 a acquis des mutations capables de modifier considérablement sa pathogénicité », explique dans un document Li Lanjuan, l’un des épidémiologistes les plus prolifiques de Chine et chercheur à l’Université du Zhejiang, publié sur le serveur de préimpression MedRxiv dimanche, mais qui n’a pas encore été approuvé par les pairs.

 

Dans son étude, Li a isolé différentes souches et, dans des conditions de laboratoire, a mesuré la rapidité et l’efficacité avec lesquelles elles pouvaient infecter et tuer les cellules hôtes. En effet, les chercheurs ont étudié les échantillons de 33 mutations du coronavirus obtenues chez 11 patients choisis de manière aléatoire dans la ville chinoise de Hangzhou, et ont analysé avec quelle vitesse les différentes souches du virus pénétraient dans les cellules humaines puis les détruisaient.

 

Après avoir examiné ces 11 patients atteints de COVID-19 (où le coronavirus présentait au moins une variation), les chercheurs ont indiqué avoir découvert des changements si rares sur certaines souches, qu’ils n’avaient jamais envisagé qu’ils pouvaient se produire : en effet, ils ont découvert au moins 30 nouvelles mutations, dont environ 60% n’avaient jamais été observées auparavant…

 

Par ailleurs, les chercheurs ont pu mettre en lumière que certaines mutations du virus pouvaient entraîner des changements fonctionnels dans la protéine de pointe (soit directement dans la structure présente sur l’enveloppe extérieure du virus, permettant de s’accrocher aux parois externes des cellules humaines et d’y pénétrer).

 

 

Une souche particulièrement virulente sévit en Europe

Les résultats des chercheurs retracent également différentes souches provenant de l’épidémie dans différentes parties du monde, constatant que la version du SARS-CoV-2 qui s’est répandue en Europe et à New York, est beaucoup plus meurtrière que celle qui a frappé d’autres régions, comme l’État de Washington (où une mutation plus légère s’est répandue), aux États-Unis. En effet, la souche qui est particulièrement virulente a été détectée chez les malades des pays européens les plus durement touchés : notamment l’Italie et l’Espagne.

 

Les différences en matière de mortalité entre les pays touchés par la pandémie s’expliqueraient donc en partie par ces mutations.

 

 

La réponse médicale doit tenir compte des mutations

Le constat de cette étude pourrait mettre en lumière les différences de mortalité entre les régions et les pays, selon la souche de SARS-CoV-2 présente.

 

Bien entendu, il faut également rappeler que la létalité du virus dépend également d’un certain nombre d’autres facteurs tels que : les conditions de soins (qualité et disponibilité des hôpitaux, comprenant le matériel et les ressources), l’âge de la population, les groupes sanguins, (…).

 

La réponse médicale doit absolument tenir compte des nombreuses mutations du virus : « Le développement de médicaments et de vaccins, bien qu’urgent, doit prendre en compte l’impact de ces mutations accumulées… pour éviter les pièges potentiels », ont expliqué Li et ses collègues. En effet, le fait que le virus mute en autant de souches différentes en si peu de temps implique qu’en fonction de la souche, la réponse médicale doit s’adapter (et parfois différer de région en région) pour rester efficace.

 


 

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Source :

https://nextstrain.org/ncov/global

https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.14.20060160v1.full.pdf

https://trustmyscience.com/coronavirus-virus-mute-plus-de-30-souches-differentes/

https://www.france24.com/fr/20200423-covid-19-un-coronavirus-aux-nombreuses-mutations-précoces

https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/32234-L-Europe-touchee-souche-la-mortelle-coronavirus

https://www.medisite.fr/coronavirus-covid-19-le-virus-mute-tous-les-15-jours.5563631.806703.html

 

Article :

Stéphanie Schmidt / Trustmyscience

 

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Pour illustration

13 commentaires

  1. D’où la difficulté à trouver le bon vaccin , celui qui sera sûr et assez efficace pour couvrir différentes souches et interrompre la transmission. C’est pas évident !

    Aimé par 2 personnes

      • La course au vaccin paraît bien compromise ; un virus qui mute tous les 15 jours semble en effet avoir trouvé la parade au principe même de la vaccination, basé sur le principe de l’immunité…

        La dernière conférence de presse de Trump, qui a parlé de rayonnement ultraviolet appliqué au corps humain, prend donc tout son sens. L’opposition politique y a vu une proposition à court terme et se moque de lui, mais il me semble plutôt qu’il pose les bases d’un nouveau type de recherche. Je renvoie à ce que j’ai dit dans un fil du 10.4.2020 (https://aphadolie.com/2020/04/10/coronavirus-des-traces-du-virus-decouvertes-dans-les-eaux-usees-de-toute-la-flandre-video/). Il me paraît de plus en plus évident que nous devons collectivement trouver une alternative à la vaccination.

        Comparons les choses. La vaccination exige un vaccin pour chaque type de virus. Un seul et même système d’UV détruirait quant à lui tous les virus, connus et inconnus. L’avantage des UV ne fait par conséquent pas le moindre doute. Je ne sais pas si l’on pourra inventer un système de projection de lumière UV dans l’organisme qui ne détraque pas ce dernier, mais un « traitement de surface » suffisamment étendu serait déjà de nature à prévenir les infections : c’est l’idée que j’ai appelée la « bulle ultraviolette ».

        Des robots de traitement de surface par UV sont déjà utilisés contre le coronavirus, par exemple ceux de la société danoise UVB Robots, dont le président indique dans l’article ci-joint que la demande de ses robots a explosé avec la pandémie :

        https://www.bbc.com/afrique/monde-51999110

        Aimé par 1 personne

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