Coronavirus : « Soigner oui, fliquer non ! » – Cri d’alerte du Dr Khelfaoui, un médecin révolté

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Dr Khelfaoui - 1

Dr Karim Khelfaoui 

 

 

Soigner oui, fliquer non !

 

Et maintenant on nous demande de violer le secret médical ! Le gouvernement, en ce moment même, organise un flicage éhonté de vos informations de santé. Les conséquences seront pour tout le monde très lourdes !

 

Partagez pour que tout le monde sache !

 

Dr Karim Khelfaoui, médecin révolté

 


 

Time : 5 mn 48 / [2/2]

 


 

Big Data - Santé - 2

 

 

Dans cette vidéo, un médecin généraliste officiant à Marseille, Karim Khelfaoui, se dit « révolté » et pousse un coup de gueule d’un peu plus de deux minutes « pour alerter contre trois violations du secret médical qu’est en train d’organiser sciemment le gouvernement ».

 

« La première, c’est qu’il nous demande de faire remonter tous les cas positifs. Ce qui existe déjà dans le cas des maladies à déclaration obligatoire. Mais en plus, il nous demande de recenser tous les proches qui vivent avec vous, avec leurs coordonnées et leurs adresses pour les faire remonter auprès de l’assurance maladie, afin qu’ils leur envoient une brigade sanitaire. », développe-t-il. « Je suis médecin, je ne suis pas flic. On me demande contre quelques euros de vous fliquer. C’est hors de question. »

 

Deuxième point : il évoque un projet de loi, en débat au Parlement, instaurant le recueil des données des patients sans leur « consentement ». « C’est-à-dire que vous n’aurez plus votre mot à dire sur où vont vos données de santé. »

 

Dernier point : « Ils sont en train de déployer une plateforme nationale des données de santé, qui s’appelle le F Data Hub. Et qui est propriétaire de ces données ? Les serveurs de Microsoft […] Si vous trouvez ça normal, moi non. », affirme-t-il à la fin de cette vidéo virale, avant de demander à ses abonnés de la partager. Depuis, 31 000 personnes l’ont fait, en comptant uniquement les chiffres visibles sur sa page.

 

Dans cette séquence, le médecin, très actif sur les réseaux sociaux depuis le début de la crise, détaille en réalité plusieurs points prévus par le projet de loi de prorogation de l’état d’urgence sanitaire, présenté en Conseil des ministres le 2 mai, et examiné ces jours-ci par l’Assemblée nationale.

 

 

Projet de loi

L’article 6 de ce texte prévoit, en effet, qu’« aux fins de lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19 et pour la durée strictement nécessaire à cet objectif ou, au plus tard, pour une durée d’un an à compter de la publication de la présente loi, des données relatives aux personnes atteintes par ce virus et aux personnes ayant été en contact avec elles peuvent être partagées, le cas échéant sans le consentement des personnes intéressées, dans le cadre d’un système d’information créé par décret en Conseil d’Etat et mis en œuvre par le ministre chargé de la Santé ».

 

L’objectif affiché par le gouvernement, grâce à cette collecte de données : repérer puis casser ce qu’on appelle les « chaînes de contamination ».

 

Ce dispositif prendra la forme de deux fichiers. Le premier, le Sidep (Service intégré de dépistage et de prévention), identifiera les personnes atteintes par le Covid-19. Le second, « Contact Covid », constituera un fichier de l’Assurance maladie où seront recensés les « cas contacts ». Comprendre : les personnes qui ont pu ou peuvent être en lien avec la personne infectée.

 

« Le tracing de niveau 1 sera opéré par les médecins. Le tracing de niveau 2 sera fait par l’Assurance maladie, le tracing de niveau 3 est fait par les agences régionales de santé (ARS) pour identifier les zones de forte circulation virale. La surveillance épidémiologique locale et nationale sera organisée par Santé publique France et la direction générale de la santé. », a depuis détaillé le ministre de la Santé Olivier Véran.

 

Le projet de loi précise aussi que « le service de santé des armées, les communautés professionnelles territoriales de santé, les établissements de santé, maisons de santé, centres de santé et médecins prenant en charge les personnes concernées, ainsi que les laboratoires autorisés à réaliser les examens de biologie médicale de dépistage sur les personnes concernées » pourront également avoir accès à ces données.

 

 

Secret médical

Cette collecte de données n’inquiète pas seulement le docteur Karim Khelfaoui sur Facebook. Dans un communiqué publié ce 6 mai, l’Académie de médecine rappelle : « Le secret médical est un principe majeur du droit des personnes, une composante de la dignité humaine et du respect de la vie privée, un élément fondamental de la relation de confiance médecin – malade. » Et estime qu’une telle démarche n’est envisageable que « si elle est proportionnée aux risques encourus. Plusieurs conditions d’ordre éthique et juridique devront alors être impérativement garanties ». Parmi elles, selon l’Académie de médecine, le malade doit pouvoir s’opposer à la transmission des informations le concernant. Et ce, « sans que ce choix n’ait de conséquence sur sa propre prise en charge médicale ».

 

Alors que le gouvernement envisage de conserver ces données pendant un an maximum, l’Académie estime que cette durée est trop longue. « Les systèmes d’information créés devront être hautement protégés et fonctionner pendant une durée limitée, ne devant en aucun cas excéder le temps nécessaire à la lutte contre l’épidémie. »

 

Dans un communiqué également publié cette semaine, l’ordre des médecins a, lui aussi, exprimé ses craintes. Il demande à ce que le projet de loi « explicite que la nature des données que les médecins seront amenés à transmettre sera strictement limitée aux seules fins de lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19, durant la période limitée que prévoit la loi », et « écarte toute confusion entre cette finalité et la prise en charge médicale individuelle des personnes concernées, qui reste assumée par les médecins et l’équipe de soins dans les conditions habituelles ».

 

De son côté, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) rendra prochainement un avis sur ce décret du gouvernement. Devant les députés de la commission des lois, sa présidente, Marie-Laure Denis, a assuré que la Cnil « veillera à limiter le nombre d’accès, à prévoir des règles d’habilitations très strictes […] pour éviter d’éventuels abus ».

 

 

Deux euros

Autre point abordé dans la vidéo du médecin généraliste de Marseille : la prime attribuée aux médecins qui accepteraient de donner des informations supplémentaires sur les patients touchés par le Covid, ainsi que les cas contacts. Là aussi, c’est exact. Dans le cadre du déconfinement, et de la traçabilité des personnes infectées et de leurs proches, les médecins percevront une rémunération supplémentaire. En l’occurrence, deux euros pour chaque cas contact saisi avec des éléments de base. Ou quatre euros pour chaque cas contact avec saisie de données plus complètes. « Le détail des données à saisir selon le niveau de rémunération prévu sera précisé dans les prochains jours », précise le site de l’Assurance maladie pour les médecins.

 

Enfin, dernier point évoqué dans la vidéo de Karim Khelfaoui : le fait que toutes ces données seront hébergées sur les serveurs du géant américain Microsoft. C’est encore vrai, mais cela ne signifie pas forcément que la firme américaine aura la main sur ces données. [NP : J’en doute…]

 

 

« Big Brother médical »

En effet, comme le détaillait à l’époque Mediapart, une nouvelle plateforme, le « Health Data Hub », qui centralise les données de santé des Français, a été mise en place en décembre 2019. Elle a remplacé le Système national des données de santé (SNDS). Son but ? « Favoriser l’utilisation et multiplier les possibilités d’exploitation des données, aussi bien en recherche clinique qu’en termes de nouveaux usages, notamment ceux liés au développement des méthodes d’intelligence artificielle. »

 

Nouveau « big brother médical », ou façon plus efficace de traiter les données de santé ? La question a été soulevée lors du lancement (récent) de la plateforme. D’autant que le choix de l’hébergeur s’est en effet porté sur Microsoft, alimentant les soupçons d’une mainmise des Gafam sur ces données personnelles, alors qu’aux Etats-Unis, Google détient déjà les données médicales de millions d’Américains.

 

Interrogée à l’époque, Stéphanie Combes, cheffe de la mission d’administration des données de santé à la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et cheffe de projet Health Data Hub, assurait à Mediapart : « Cela ne veut pas dire que c’est Microsoft qui administrera la plateforme […] Il y a différentes briques permettant d’assurer un maximum de sécurité entre les différentes couches. Les données seront chiffrées et ce n’est pas Microsoft qui détiendra la clef des déchiffrements. » [NP : il suffit de se remémorer les Accord Swift pour en douter] [1]

 


 

Big Data - Santé - 1

 


 

Source :

https://www.health-data-hub.fr/

https://radiogine.fr/interview/entretien-avec-karim-khelfaoui-le-medecin-revolte/

https://www.conseil-national.medecin.fr/publications/communiques-presse/projet-loi-durgence-sanitaire

https://www.liberation.fr/checknews/2020/05/08/covid-et-donnees-personnelles-de-sante-ce-que-denonce-ce-medecin-sur-facebook-est-il-vrai_1787691

 

Lien la page Facebook du docteur Karim Khelfaoui : https://www.facebook.com/DrKhelfaoui/

 

Article :

Robin Andraca / Libération

 

Référence :

[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_Swift

 

Vidéo :

[1] Soigner oui, fliquer non ! Karim Khelfaoui, médecin révolté / Facebook

[2] Transfert de données de santé : «Ce sont toutes les données des Français qui vont être centralisées» – RT France

 

Photo :

Pour illustration

24 commentaires

  1. Une chose est certaine : révéler et tracer mettent fin au secret professionnel- Voire même on le viole en effet. Pourtant, logiquement le Code pénal a un article bien précis pour définir la violation du secret professionnel :  » la révélation d’une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit par état ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est punie d’un an d’emprisonnement et de 15.000 € d’amende  » – Hier tu avais posté un article sur la vie d’après, eh bien oui notre vie ne sera plus la même désormais ! On va payer les pots cassés de ce virus et ce dans tous le sens de ce terme.

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    • PS… Ne pas tomber dans le piège des néologismes inutiles: l’anglais « to trace » se dit dans notre langue « pister »… ou encore « suivre à la trace » ou encore (plus populairement et plus professionnellement aussi) « fliquer », « filer »… « marquer à la culotte »? Avec l’omniprésente intention de contrôler l’homme réputé « libre » dans nos systèmes ‘exemplaires’… (« What else? » comme le souligne l’ ‘influenceur’ pour une marque de café.)

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  2. ‘Ils’ sont parvenus à nous faire croire que le port du masque était inutile (juste parce qu’ils avaient un stock insuffisant!, puis nous bombarder d’informations toxiques avec les centaines de morts dans les pays voisins, ensuite, ils nous ont confinés! Je ne pense pas que ce soit par bonté d’âme. Juste pour qu’on n’ait pas trop de malades dans les services d’urgence de nos hôpitaux en ruine!
    Et on a été de braves petits moutons apeurés. Il faut chercher l’intérêt des dirigeants… Ce n’est pas prendre soin de nous (si c’était le cas, il n’y aurait plus de pauvres, plus de pollution, plus de chômage, plus de…. la liste est longue), mais plutôt faire de nous des petites poupées de chiffon qu’ils pourront MANIPULER comme ils veulent!
    C’est bien ce que dit ce médecin. Merci! Chapeau!
    D’autres suivront, d’autres dénonceront le fait d’avoir eu l’interdiction de prescrire ‘certains traitement qui fonctionnent et qui étaient en vente libre depuis des années’ mais qui ne coûtaient pas cher et dérangeaient quelques laboratoires….
    J’espère que les Français vont demander des comptes. Nous sommes un peuple plutôt indiscipliné, qui se soumet assez mal, C’est le moment de nous exprimer!!!

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  3. Les États-uniens encore sains — ceux qui ne sont pas encore frappés par la peur panique de vivre (état normal de l’être qui sous-entend l’acceptation implicite du risque qu’il y a à jouir de cette spécificité) — ont trouvé le slogan idéal: « I AM NOT A PROPERTY OF THE GOVERNMENT » (Il serait temps que nous autres — francophones debout — fassions usage de sa version française) je ne vois pas de meilleur antidote à l’asservissement que l’on s’efforce désormais à nous enfiler en clystère… après avoir voulu nous bâillonner à coup de masque de « distanciation sociale » (Ah! Comme elle est émouvante leur sémantique sournoise de conditionnement à l’usage du mougeon apeuré).

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  4. Oubliez l’article d’accompagnement: comme introduction, la traduction du mot d’ordre états-unien suffit:
    « je ne suis pas la propriété de L’État »
    ou
    « Je ne suis pas la propriété du gouvernement »… mieux centré sur la cible humaine mais moins complet dans la portée des idées.

    Et puis lancer les vidéos… l’entendement des spectateurs vous composera l’article.
    Il est des cas limites où les auberges espagnoles se font irremplaçables.

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    • J’en doute fort. Rien que dans mon entourage professionnel (lorsque je travaillais encore), etc…, très peu voir quasiment personne ne s’intéressait à ces problématiques.

      Pierre Hillard en parle très bien dans une de ses conférences.

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  5. Des fulgurances sont en train de se produire dans les lieux les plus improbables des pays sous agression. Mais ce qui est intéressant, c’est que ce sont essentiellement le fait de femmes… γῆ (Gê)… celle qui porte le futur en son ventre et qui est l’avenir de l’homme… sans l’ombre d’un doute.

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