Mystérieuse odeur de soufre en Ile-de-France [Vidéos]

 

Ciel jaunâtre, brouillard et surtout une odeur très particulière… C’est ce qu’ont observé et senti les habitants d’Ile-de-France ce dimanche 10 mai 2020, dans la soirée.

 

Que ce soit à Paris, à Versailles (Yvelines), à Claye-Souilly (Seine-et-Marne), à Boulogne (Hauts-de-Seine), à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) … De très nombreux habitants ont été dérangés par cette très forte odeur qui s’est répandue dans la soirée. Cette odeur, typique du soufre, a même donné des céphalées à certains habitants.

 

Les Parisiens et Franciliens ne sont pas les seuls à avoir ressenti une vilaine odeur de soufre. Plusieurs témoignages aux Etats-Unis faisaient part d’une situation similaire en Californie : Hollywood, Los Angeles, San Diego…

 

 

Paris - 2

 

 

Le phénomène suscite la perplexité de nombreux Parisiens et d’habitants d’Île-de-France, des Yvelines à la Seine-et-Marne. Dimanche soir, les témoignages de Franciliens se sont multipliés sur les réseaux sociaux pour faire état d’une odeur désagréable, souvent comparée à une odeur de soufre ou d’œuf pourri.

 

« Odeur très très forte de soufre sur Paris et sa proche banlieue. J’en ai eu des céphalées rien qu’en ouvrant les fenêtres », a témoigné un internaute sur Twitter. « Mais c’est quoi cette odeur à Paris ? On dirait un mélange entre insecte brûlé dans une hampe halogène et le vieux chou de Bruxelles », a réagi une autre.

 

Nos journalistes, disséminés un peu partout dans la région, ont également senti la fameuse effluve.

 

Les pompiers d’Ile-de-France ont reçu de très nombreux appels pour signaler une inhabituelle odeur de soufre dans l’air, sans pouvoir donner lundi d’explication à ce phénomène, peut-être lié aux intempéries. L’odeur a été signalée jusqu’à Melun (50 km au sud de Paris) et Meaux (50 km à l’est de Paris). Mais aussi depuis ce lundi matin, dans les Hauts-de-France ou dans les Pays de la Loire.

 

 

Un lien avec les gros orages de la nuit ?

Contactés par Le Parisien, les pompiers de Paris indiquent avoir reçu de nombreux appels à cause de ce phénomène, sans pouvoir en expliquer la cause avec certitude. « Cela semble lié aux intempéries de la nuit dernière car d’autres départements font ce constat », avançaient-ils un peu après 23 heures. « Prise en compte, cette odeur ne correspond à aucune intervention particulière en cours », ont-ils ajouté sur Twitter.

 

Interpellé à ce sujet, le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire a expliqué qu’« aucun incendie ou incident industriel » n’avait été signalé et que « l’odeur sulfurée pourrait être liée aux fortes précipitations ».

 

« Ce pourrait être lié au brassage des réseaux d’assainissement à cause des fortes pluies qui fait remonter les gaz de décomposition », a-t-il ensuite ajouté, tout en soulignant que cette « hypothèse (reste) à confirmer ».

 

Et d’ajouter quelques minutes plus tard sur BFMTV qu’une autre « hypothèse » pouvait être « un incident industriel pas déclaré » mais qu’à ce stade elle n’était pas privilégiée. « Il n’y a aucune raison de s’alarmer », a encore assuré Emmanuel Grégoire.

 

Le laboratoire de la préfecture de Police a effectué des prélèvements cette nuit pour essayer d’identifier l’origine de l’odeur, dont les résultats doivent être connus dans la journée, a indiqué le premier adjoint ce lundi matin, ajoutant que deux hypothèses sont à ce jour envisagées : « la source assainissement » des eaux usées et « un nuage de dioxyde de souffre qui arrive de l’étranger ».

 

« L’odeur de soufre était reconnaissable mais la concentration très, très faible », a assuré ce lundi matin Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, qui commentait « l’incident » dès dimanche soir sur les réseaux sociaux. Le laboratoire de la préfecture de police a fait des prélèvements cette nuit pour essayer d’identifier l’origine de cette odeur.

 


 

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Pas de composé identifié

« Ces analyses n’ont pas permis d’identifier de composé particulier, notamment soufré qui aurait pu être à l’origine de ces odeurs », a annoncé dans la soirée la préfecture de Police. Elle rappelle par ailleurs qu’elle « n’a eu connaissance d’aucun événement du type incident industriel sur la région qui aurait pu en être la source ».

 

Plusieurs hypothèses sont envisagées : « la source assainissement » des eaux usées ou « un nuage de dioxyde de soufre qui arrive de l’étranger », a précisé Emmanuel Grégoire pour le compte de la mairie de Paris. Sur ce dernier point, « les experts nous disent que c’est possible », a-t-il ajouté sans donner plus de précisions. Le dioxyde de soufre (SO2) se reconnaît à une odeur d’œuf pourri caractéristique.

 

La piste d’un nuage de dioxyde de soufre en provenance de Pologne ou de Suède a également été avancée. Cette hypothèse n’est toutefois pas écartée. « Les experts nous disent que c’est possible », a expliqué Emmanuel Grégoire à l’AFP, sans donner plus de précisions.

 

Du côté d’Airparif, l’organisme régional qui surveille la pollution de l’air en Île-de-France, on reste circonspect quant à ce deuxième scénario. « Il y a peu de risque d’import et il y aurait eu d’autres signalements dans d’autres régions » estime Pierre Pernot, ingénieur Airparif. « Sur notre réseau de mesure, on n’a pas relevé de hausses importantes de pollution atmosphérique ce dimanche », continue-t-il. « C’est assez logique car les conditions très dispersives, précipitations importantes et fort vent, ne favorisent pas une telle pollution », ajoute Pierre Pernot. « Ce sont plus sûrement des sources d’odeur locales, même si cela touche une bonne partie de la région. Cela va dans le sens de la piste de l’assainissement », précise le cadre d’Airparif.

 

 

« Des gaz enfouis » qui ressortent avec les précipitations ?

« Il y a différents composés qui peuvent sortir de l’assainissement, dont des composés soufrés, et dans ce cas le nez humain est le meilleur indice de mesure pour caractériser l’odeur », analyse encore Pierre Pernot. L’odeur nauséabonde aurait pu être émise par un composant présent dans les eaux usées, le sulfure d’hydrogène (H2S), mais qui ne fait pas partie des relevés d’Airparif.

 

Au Cedre (Centre de documentation de recherche et d’expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux) l’hypothèse d’un écoulement des eaux de pluie à l’origine de cette pollution olfactive paraît plausible. « À la suite de très fortes précipitations, l’eau navigue jusqu’à des bassins de récupération, puis créé des courants inhabituels qui créent un brassage anormal », explique Nicolas Tamic, directeur adjoint du Cedre. « Des gaz qui sont dans des boues enfouies au fond remontent alors à la surface et ressortent alors au niveau des bassins d’assainissement », ajoute le scientifique. Celui-ci précise que cela ne reste qu’une théorie dans le cas présent, puisque son établissement n’a pas été sollicité pour des analyses plus précises, mais que ce type de scénario est déjà arrivé.

 

Contacté, le SIAAP, la principale structure francilienne d’assainissement des eaux, assure de son côté que « les vérifications, les mesures et la surveillance réalisées depuis hier et encore ce matin indiquent que l’origine des odeurs ressenties par la population ne provient pas du système d’assainissement géré par le SIAAP ».

 

« Aucune valeur anormale désignant la présence d’un gaz ayant l’odeur du soufre n’a été notamment mesurée sur les capteurs installés dans ses réseaux », écrit l’organisme dans un communiqué, précisant n’avoir relevé « aucun dysfonctionnement technique sur ses installations (réseaux et stations) ».

 

 

Paris - 1

 

 

Du dioxyde d’azote venant des orages ou de l’étranger ?

Autre hypothèse : l’éventualité d’une pollution à l’oxyde d’azote. Si celle-ci peut être causée par les orages, et ils ont été nombreux ce week-end en région parisienne, elle pourrait aussi résulter d’une pollution en dioxyde d’azote (NO2) venue du nord de l’Europe.

 

Selon Vincent-Henri Peuch, directeur de Copernicus, un programme de surveillance de l’Union européenne, la teneur de l’air a changé au cours de la soirée, se chargeant en nitrate, ammonium et sulfate, sous l’influence des masses d’air venant du nord de l’Europe. Mais « nous pensons qu’il s’agit surtout de pollution par des particules fines (PM2.5/PM10) plutôt que NO2, même si le flux de Nord a vraisemblablement ramené rapidement tout un ensemble de polluants et qui sont restés en basses couches », précise-t-il auprès du Parisien.

 

Ainsi, Airparif a assuré ne pas avoir relevé de niveaux très élevés de NO2 dimanche : 40 microgrammes par m3. Un seuil plutôt faible, le seuil d’information étant fixé à 200 et le seuil d’alerte à 400.

 

Les résultats de l’enquête de la préfecture permettront sans doute d’en savoir un peu plus.

 


 

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Source :

https://lapauseinfo.fr/lodeur-mysterieuse-ressentie-dans-plusieurs-villes-du-monde-paris-los-angeles-hollywoodwuhan/

https://www.cnews.fr/monde/2020-05-11/odeur-de-soufre-paris-une-situation-similaire-signalee-los-angeles-sur-les-reseaux

https://www.bfmtv.com/societe/intemperies-ou-pollution-les-pistes-sur-l-origine-de-l-odeur-de-soufre-ressentie-en-ile-de-france-1912121.html

http://www.leparisien.fr/paris-75/une-mysterieuse-odeur-envahit-paris-et-sa-region-inquietude-des-franciliens-10-05-2020-8314353.php

http://www.leparisien.fr/environnement/odeur-de-soufre-en-ile-de-france-plusieurs-hypotheses-pour-un-effluve-mysterieux-11-05-2020-8314644.php

 

Article :

Ronan Tésorière – V.G / Le Parisien

 

Vidéo :

[1] Île-de-France : une forte odeur de soufre dans plusieurs départements – Le Point Actu / Dailymotion

[2] Odeur de soufre à Paris – BFMTV

 

Photo :

Pour illustration

17 commentaires

  1. Pour le souffre je n’en sais rien mais une chose est quasi certaine c’est l’augmentation du chlore dans l’eau du robinet dans la région lyonnaise. Toutes mes copines ont une peau et des cheveux irrités, et nous sommes nombreux a avoir plus de maux de tête que d’ordinaire (même en aérant régulièrement nos habitations)…

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  2. A mon avis c’est le confinement…On bouffe, on bouffe et à force de retenir…dans les grandes villes avec une telle concentration…Remarque, je suis à la campagne et les vaches ne sentent pas la rose non plus.

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  3. bonjour
    j habite dans les alpes de haute provence,une semaine avant j ai ete réveillé dans la nuit par cette même odeur.
    étrangement alors que le trafic aérien était nul un avion nous survolait .
    il était environ 3 h du matin.

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    • Merci beaucoup pour votre témoignage. D’après les données recueillies, il semblerait que cela fut mondiale. Reste à en connaître la provenance, la composition et les intérêts de cette diffusion. La baie de San Diego était toute rouge (pour ne citer que ce cas).

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