Police : le pistolet à impulsion électrique pour remplacer la technique de l’étranglement, une bonne idée ? [Vidéos]

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Christophe Castaner a annoncé lundi la fin de l’utilisation de la technique de l’étranglement lors des interpellations pour les forces de l’ordre. La généralisation du pistolet électrique est demandée par des syndicats de police, une bonne idée ?

 


 

Après l’annonce de l’interdiction de la méthode dite « de l’étranglement », le ministère de l’Intérieur envisage des nouvelles pistes pour remplacer ce mode d’interpellation. Parmi elles, l’utilisation du pistolet à impulsion électrique, le Taser, est privilégiée.

 

 

Taser - Police - 1

 

 

Le ministère de l’Intérieur va généraliser l’usage du pistolet à impulsion électrique pour compenser la suppression de la clé d’étranglement. Il va l’annoncer aux syndicats ce jeudi et vendredi.

 

 

« Personne ne doit risquer sa vie lors d’une interpellation. »

Invité ce matin de BFMTVChristophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, a répété ce qu’il avait annoncé lundi, affirmant la suppression de la clé d’étranglement comme technique d’interpellation. Le ministre a en revanche tout de suite mis un bémol, rappelant que les policiers devaient disposer « d’autres moyens techniques d’interpeller ».

 

Pour compenser la disparition de cette technique d’interpellation, le ministère de l’Intérieur va, selon nos informations, généraliser la dotation du pistolet à impulsion électrique (PIE). « C’est la corrélation obligatoire », assure une source proche du dossier. « On est obligé de donner aux policiers un moyen de compenser. » Selon nos informations, Christophe Castaner devait annoncer la mesure lors de sa conférence de presse, avant de changer d’avis. Ce que le ministre de l’Intérieur a volontairement omis de déclarer lundi lors de sa conférence de presse. L’annonce doit être faite jeudi et vendredi aux syndicats de police.

 

 

Une utilisation pas enseignée dans les écoles de police

Cette généralisation se heurte toutefois à quelques problématiques. Actuellement, l’utilisation du pistolet à impulsion électrique n’est pas enseignée dans les écoles de police. Pour être équipé, un agent doit passer une habilitation supplémentaire. Les formations continues vont devoir se multiplier dans les mois à venir. Une formation dès l’école de police pourrait aussi être envisagée. « À ce stade, nous n’avons pas d’instruction pour l’apprentissage du pistolet à impulsion aux élèves », assure un gradé d’une école de police. « Mais cela ne devrait pas trop difficile à mettre en place, car nous avons déjà des stands de tir pour le pistolet automatique. »

 

« Le pistolet à impulsion électrique n’est pas encore enseigné à l’école et il va falloir des dizaines d’heures de formations pour habiliter tous les collègues », déplore Matthieu Valet secrétaire national adjoint du syndicat indépendant des commissaires (SICP). « Nous sommes sceptiques car contrairement à une interpellation à main nue, on ne peut pas l’utiliser dans n’importe quelles circonstances… En vérité, la méthode de l’étranglement est la seule solution pour éviter que les interpellations se transforment en combat de rue. »

 

Tout aussi sceptique sur la fin de la technique d’étranglement, le syndicat Alliance estime qu’il va falloir « multiplier les habilitations », plaide Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat. « Mais nous réclamons la généralisation de son port pour compenser la suppression de la prise par le cou. » Utile par son « un effet dissuasif selon des études », David le Bars, patron du secrétaire général du Syndicat des Commissaires de la Police Nationale voit dans le pistolet à impulsion « une méthode pour remplacer la prise par le cou. »

 

 

« Il va falloir des achats en masse de cette arme intermédiaire »

L’autre interrogation des syndicats de police quant à la généralisation des pistolets à impulsion électrique concerne leur nombre. Selon une source proche du dossier, des commandes ont déjà été lancées par le ministère de l’Intérieur afin d’équiper les policiers largement sous-dotés actuellement.

 

« Il va falloir des achats en masse de cette arme intermédiaire », assure Fabien Vanhemelryck. « Il en faut au moins un par équipage », confirme David Le Bars. Les différents syndicats s’accordent en tout cas sur l’erreur de timing du ministère de l’Intérieur qui « aurait dû généraliser le port du pistolet à impulsion électrique avant la suppression de la prise par le cou », estime David Le Bars.

 

Ceci dit, l’usage régulier du pistolet à impulsion électrique a déjà été amorcé. Dans son rapport rendu public, lundi, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, indique une augmentation de 30 % son usage alors que celui du lanceur de balles de défense (LBD) et grenade de désencerclement est en baisse. Il a aussi l’avantage d’être équipé d’une caméra en cas de tir.

 

Mais sa généralisation ne risque pas forcément de calmer ceux qui dénoncent une police violente. « C’est une arme qui comporte des risques », explique un formateur de la police. « Si on ne sait pas que des gens ont des problèmes de cœur et que l’on tire, on les expose à plus de danger qu’avec une prise par le cou. » Un rapport d’Amnesty International a ainsi comptabilisé 334 cas de morts aux Etats-Unis entre juin 2001 et août 2008 après l’usage d’un pistolet électrique.

 


 

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Le 9 juin, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a annoncé l’abandon de la méthode d’interpellation dite « de l’étranglement ». Selon Le Parisien, le ministère de l’Intérieur devrait opter pour le pistolet à impulsion électrique comme alternative. Rocco Contento, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP-Police FO, commente cette information.

 


 

Source :

https://www.leparisien.fr/faits-divers/police-le-pistolet-a-impulsion-electrique-va-remplacer-la-technique-d-etranglement-09-06-2020-8332365.php

 

Article :

Jean-Michel Décugis, Vincent Gautronneau et Jérémie Pham-Lê / Le Parisien

 

Vidéo :

[1] Équiper tous les policiers de Taser pour remplacer la méthode « d’étranglement »: l’idée fait débat – RMC / YouTube

[2] Taser pour remplacer « l’étranglement » : « Cela peut être dangereux pour les personnes cardiaques » – RT France / YouTube

 

Photo :

Pour illustration

12 commentaires

  1. Désolé mais je vais aller à l’encontre du politiquement correct et de la bien pensance qui parcourt l’esprit de nos politicards sortis des grandes écoles et qui ne connaissent rien du terrain ces hommes et femmes qui ne connaissent les banlieues qu’à travers des images, et des témoignages mais n’y ont jamais vécu ! Ces politicards sortis des grands écoles et de la bourgeoisie ont-ils déjà vécu ne fut-ce que trois mois dans une de ces banlieues difficile ? Jamais mais ils se permettent d’en parler parce qu’ils y sont allés avec es gardes du corps durant une hue ou deux en pleine journée.
    Je vais aller à l’encontre de cette bien pensance qui prévaut chez les bobos qui ne connaissent rien de rien des cités devenues des zones de non droit.
    Que connaissent ces gens dont fait partie monsieur Castaner et de ce que vivent les policiers au quotidien ? Rien !
    A la fin des années 1970 début 1980, j’allais dans ces cités pour une association caritative (A.T.D. Quart Monde) et j’ai vu les quelques petits voyous commencer à vouloir y faire leur loi en volant des voitures, en volant à l’arraché ou à commencer des petit trafics de annabis. Lorsque ces voyous voyaient arriver les policiers, ils fuyaient mais pas longtemps. Une fois attrapés, ils se laissaient mettre les mains dans le dos et menotter avant d’être embarqués dans le « panier à salade ».
    Depuis les années Mitterrand, à force d’avoir laissé faire en donnant des ordres de ne pas trop bousculer ces voyous pour des raisons multiples et surtout dogmatique qui venaient d’un angélisme bon teint, ces voyous sont devenus des caïds de banlieues et font régner leur loi à la place de celle de la République.
    Quand des policiers arrivent dans ces lieux, ils risquent, aux yeux de ces crapules, de perturber leur juteux trafic qui a crée au fil du temps une économie souterraine et permis aux caïds de devenir parfois les « bienfaiteurs » de familles. Quand les policiers interviennent, soit ils se font caillasser, soit ils reçoivent des cocktails Molotov, se font parfois tirer dessus quand ils ne reçoivent pas un frigo sur la tête envoyé par des guetteurs restés sur les toits.
    Mais ces policiers ont ordre de ne pas être violents, d’agir en douceur même face à ces êtres violents. Lorsqu’ils attrapent un de ces délinquant parfois multirécidiviste, celui-ci s’échappe et reçoit l’aide des autres pour s’en sortir. Contrairement aux voyous des années 70, une fois attrapés, ils se débattent et font tout pour ne pas être menottés. Tout cela explique que les policiers soient parfois contraints de «étrangler» pour leur passer les menottes. Un étranglement qui n’a rien à voir avec les techniques des policiers américains contrairement à ce que certains veulent nous faire croire.
    Tout cela, les policiers le vivent au quotidien et partent travailler la peur au ventre. Que connait le sieur Castaner de cette grande délinquance ? Rien si ce n’est des chiffres, des témoignages et quelques images.
    Ce n’est pas un hasard si le taux de suicide est si élevé chez les policiers, si autant de policiers démissionnent parce que écœurés de voir des voyous retomber dans leurs mains suite à une libération parce que mineur de 17 ans. Ces policiers sont dégoûtés de voir que leur mission ne ressemble en rien à ce qu’ils croyaient. Qu’ont fait Castaner et les autres face à ça ? Rien !
    Qu’on fait Castaner et ses prédécesseurs quand des policiers étaient tués ! Rien si ce n’est une remise de médaille sur un cercueil précédé par un beau discours plein de promesses jamais suivies d’actes.
    Alors au lieu de critiquer les façons de faire des policiers quand ils tentent d’appréhender un voyou, il ferait mieux de leur donner d’autres moyens, de les soutenir plus dans des actes ou quand ils sont stigmatisés et de faire voter une loi qui ferait passer la majorité pénale à 16 ans !

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    • Tout comme toi Trigwen, j’ai vu toutes ces étapes et à ce jour, je le vis quotidiennement. Mais tu as omis quelques choses de très important : le trafic de stupéfiants, etc… Rentrent dans le calcul du PIB. Puis, cela arrange tellement…. Donc, je valide pleinement ton commentaire car je connais que trop bien cette situation, vivant toujours dans un quartier populaire qui lorsque j’étais enfant… Était encore une petite ‘campagne’ bien sereine. Ce temps là est malheureusement révolu et si les gens de bonnes volontés ne font rien, ce ne sera pas l’état qui le fera.

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      • Oui, le trafic de stupéfiants entre dans le calcul du P.I.B. mais pour combien ?
        Impossible à chiffrer puisque les économistes et spécialistes de l’INSEE sont incapables de chiffrer les montants que dégage ce trafic.
        Je suis heureux de lire que tu fais comme moi, le même constat : des cités qui, au départ avait été aménagées avec des aires de jeux, des espaces pour les jeunes, des espaces verts surveillés par un ou des gardiens qui haussaient le ton si on marchait sur la « pelouse », des petites rues entre des immeubles à taille humaine où les mères de famille pouvaient s’en aller avec leurs gamins faire leurs achats à la supérette du coin.
        Par la suite, une partie des classes sociales a quitté ces banlieues pour acheter et il est restée une grande majorité d’immigrés qui furent les premiers touchés par le chômage. L’Etat, dans sa grande conner… a trouvé bon de supprimer ce qui faisait encore un embryon de ce que représentait l’Etat comme un poste de gendarmerie, un bureau de poste ou un dispensaire avec un médecin. Et après ? Le vide étatique !
        Quelques ministres trop rares, des ministres qui avaient l’esprit républicain et le sens de l’Etat, on tenté de remédier à ce problème des banlieues en poussant leur président à injecter de l’argent pour la politique de réhabilitation des cités. Lorsqu’ils purent agir, ils firent bâtir des gymnases, des terrains de sport, des pistes de skate-boards, des financement pour des éducateurs, l’introduction d’une police qui était présente pour surveiller mais aussi pour conseiller, mettre en garde et faire de l’action civique pratique. Ça a commencé à porter ses fruits mais les présidents suivants ont déjugé ces façons d’agir. Résultat, les cités appartiennent à une minorité de voyous qui font régner leur loi et la terreur.
        Les victimes de ces crapules sont les habitants qui ne veulent que le calme et les policiers qui essayent de ramener l’ordre sont vus par eux comme des ennemis et des bêtes à abattre.
        Alors si un pouvoir fort qui a le sens de la République et qui veut replacer l’Etat là où il doit être, c’est à dire partout en faisant disparaitre les zones de non-droit, ce que tu appelles avec une certaine nostalgie «une petite ‘campagne’ bien sereine» aura peut être des chances de revenir sous une autre forme.

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      • J’avais publié un article sur le PIB mais à partir de mon téléphone, je n’y ai pas accès. Lorsque tu parlais du gardien : enfant, je me souviens que si l’on jetais un papier par terre ou si l’on marchait sur les pelouses et bien nos parents recevaient une amende. Je pourrais en parler des heures avec toi. Je te prie de bien vouloir m’excuser s’il y a des fautes d’orthographe mais ma vision est trouble (goûtes pour les yeux) et je ne suis pas très doué pour les claviers de téléphone.

        Aimé par 1 personne

    • Bonjour,

      Pour information, vos reblogues semblent incomplet car une fois sur votre site on ne peut pas y accéder (les ouvrir) et il manque la mention ‘Article original Aphadolie….’

      Cordialement.

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