Australie : le géant minier BHP va pouvoir détruire des dizaines de sites aborigènes [Vidéo]

 

En Australie, la firme BHP est à l’origine d’un important mouvement de protestation citoyen. En effet, ce géant minier a formulé une demande validée par le gouvernement dans laquelle il est question de détruire une quarantaine de sites du patrimoine aborigène situés dans l’ouest du pays.

 

 

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Pas de recours contre cette demande

Ben Wyatt, ministre des Affaires aborigènes de la province d’Australie-occidentale (Australie) a validé la récente demande de la firme BHP. Comme l’explique ABC News dans un reportage du 12 juin 2020 (voir en fin d’article), il est question de la destruction d’environ 40 sites aborigènes. Cette demande de BHP a été déposée dans le cadre de l’expansion de la mine de fer de South Flank.

 

Le fait est que la mine se situe à Pilbara, une des neuf régions d’Australie-Occidentale en grande partie occupée par les terres traditionnelles du peuple aborigène Banjima. Rappelons que ce dernier avait conclu un accord en 2015 pour l’exploitation de la zone. Or, l’accord prévoyait la protection de 72 sites de grande importance ainsi que d’importantes compensations financières pour les familles.

 

Il faut savoir que le peuple Banjima n’a pas déposé de recours contre la demande de BHP. En revanche, l’accord de 2015 fait que cette même demande n’entre pas dans le processus d’approbation gouvernemental. Lui-même aborigène, Ben Wyatt a indiqué plancher sur une réforme des lois sur le patrimoine. L’objectif ? Permettre une discussion directe entre les groupes miniers et les populations aborigènes au niveau de l’impact de ces activités industrielles.

 

 

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Arrêt temporaire de l’expansion de la mine

Dans le cadre de cette affaire, le ministre a demandé à BHP de discuter avec le peuple Banjima afin de minimiser l’impact concernant un site en particulier, considéré comme étant de grande importance. Le géant minier s’est montré assez discret et a suspendu temporairement l’expansion de la mine de South Flank. En effet, la firme mène actuellement une expertise scientifique et procède à des consultations auprès de la population locale.

 

Il faut savoir que l’approbation de la demande de BHP a suscité l’émoi en Australie. Un véritable élan de protestation est né mais trouve sa source dans un autre événement qui s’est déroulé quelques jours plus tôt. En effet, le groupe minier anglo-australien Rio Tinto a détruit un site de grande importance. Il s’agissait des cavernes des gorges de Juukan, un lieu habité il y a plus de 45 000 ans par les aborigènes. Là encore, il était question de l’agrandissement d’une mine de fer, une ressource rapportant des dizaines de milliards d’euros chaque année en Australie.

 

La dernière fois que nous évoquions les aborigènes d’Australie, il s’agissait de montrer l’importance de leur culture. En février 2020, le pays venait d’essuyer plusieurs mois de sécheresse et d’intenses incendies de brousse. Dans le cadre d’une étude, l’anthropologue française Barbara Glowczewski expliquait comment le savoir-faire aborigène permet de prévenir l’apparition de “mégafeux” comme ceux venant de ravager une partie du pays.

 


 

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Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/BHP_Billiton

https://www.abc.net.au/news/2020-06-11/bhp-halts-aboriginal-site-destruction-after-rio-tinto-protests/12345566

https://sciencepost.fr/le-geant-minier-bhp-va-pouvoir-detruire-des-dizaines-de-sites-aborigenes-en-australie/

 

Article :

Yohan Demeure, rédacteur scientifique / Sciencepost

 

Vidéo :

[1] BHP halts plans to destroy 40 sacred sites to make way for $4.5b mine after public outcry | ABC News – ABC News (Australia) / YouTube

 

Photo :

Pour illustration

10 commentaires

  1. S’enrichir aujourd’hui et demain, détruire tout de suite sans réfléchir…
    Et après-demain? On dirait que ces humains ont un cerveau dépourvu de ce mot… Quel désastre!

    Aimé par 1 personne

    • « Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonné, le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l’argent ne se mange pas. », proverbe amérindien (Sitting Bull, si je ne me trompe pas).

      Aimé par 3 personnes

  2. Quelle sagesse, ces Amérindiens!
    Mon cœur se brise quand je pense à ce qu’ils ont ressenti en voyant les envahisseurs à la manœuvre! Je sais qu’aujourd’hui ils savent qu’ils avaient raison…

    Aimé par 1 personne

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