L’avion autonome d’Airbus A350-1000 XWB a réalisé plus de 500 vols effectués avec des pilotes qui ont fait seulement acte de présence [Vidéo]

 

Après un vaste programme d’essais en vol autonome débuté en décembre 2019, Airbus a fini en juin une nouvelle phase de tests pour son projet ATTOL (Autonomous Taxi, Take-Off and Landing / taxi autonome, décollage et atterrissage).

 

 

Avion - Airbus - 2

 

 

Actuellement, les avions parviennent à voler eux-mêmes après le décollage grâce au pilote automatique, et les pilotes (humains) peuvent s’asseoir et se détendre pendant la majeure partie du vol. Cependant, Airbus, le constructeur aéronautique européen dont le siège social se trouve à Blagnac dans la banlieue de Toulouse en France, vient de passer à l’étape supérieure. Avec son projet dénommé ATTOL (Autonomous Taxi, Take-Off and Landing), Airbus a réalisé un roulage, un décollage et un atterrissage autonomes d’un avion commercial grâce à des tests en vol entièrement automatiques basés sur la vision utilisant la technologie de reconnaissance d’images embarquée – une première dans l’aviation.

 

Plusieurs centaines de vols ont été effectués avec le nouvel Airbus A350-1000 XWB qui a utilisé avec succès la « technologie de reconnaissance d’image » pour donner essentiellement à l’avion une paire d’yeux. La technologie, intégrée aux caméras extérieures de l’A350, lui a permis d’effectuer les phases de vol de manière entièrement autonome, selon les déclarations d’Airbus. La première étape importante de la campagne d’essais en vol a eu lieu en décembre, lorsqu’Airbus a pu démontrer avec succès des décollages autonomes depuis l’aéroport de Toulouse-Blagnac en France. Tout ce que les pilotes avaient à faire lors du premier test était d’aligner l’avion avec la piste, puis de s’asseoir et de regarder l’avion dévaler la piste, décollant de lui-même.

 

Avec Airbus prouvant que son jet peut également atterrir et rouler seul, la porte est désormais ouverte à des vols entièrement autonomes. Au total, plus de 500 vols d’essai ont été effectués. Environ 450 de ces vols étaient dédiés à la collecte de données vidéo brutes, à la prise en charge et à la mise au point d’algorithmes, tandis qu’une série de six vols d’essai, chacun comprenant cinq décollages et atterrissages, ont été utilisés pour tester les capacités de vol autonome.

 


 

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Le projet ATTOL a été lancé par Airbus pour explorer comment des technologies autonomes, y compris l’utilisation d’algorithmes d’apprentissage automatique et d’outils automatisés pour l’étiquetage, le traitement et la génération de modèles de données, pourraient aider les pilotes à se concentrer moins sur les opérations aériennes et plus sur la prise de décision stratégique et la gestion de mission. Airbus est désormais en mesure d’analyser le potentiel de ces technologies pour améliorer les opérations futures des aéronefs, tout en améliorant la sécurité des avions, garantissant ainsi le maintien des niveaux sans précédent d’aujourd’hui.

 

L’entreprise dit qu’elle poursuivra ses recherches sur l’application de technologies autonomes parallèlement à d’autres innovations dans des domaines tels que les matériaux, les systèmes de propulsion alternatifs et la connectivité. En tirant parti de ces opportunités, Airbus ouvre des possibilités de création de nouveaux modèles commerciaux qui transformeront la façon dont les avions sont développés, fabriqués, pilotés, propulsés et entretenus.

 

Selon Arne Stoschek, directeur du projet Wayfinder, « Le principal défi des capacités d’autopilotage est de savoir comment le système réagit aux événements imprévus. C’est le grand saut d’automatisé à autonome ». Les technologies des avions autonomes s’avèrent prometteuses à cet égard. En fait, la technologie a déjà réduit le nombre de pilotes dans le cockpit de trois à deux, et le pilote automatique est couramment utilisé dans de nombreuses phases de vol aujourd’hui. En plus de remédier aux pénuries de pilotes, les technologies autonomes ont également le potentiel d’améliorer la gestion du trafic aérien, les performances de durabilité et d’améliorer encore la sécurité des aéronefs tout en garantissant le maintien des niveaux de sécurité sans précédent d’aujourd’hui.

 

Outre les défis techniques, les technologies de vol autonome doivent également être acceptées par le public. En termes simples, les passagers ont l’habitude d’avoir deux pilotes sur le pont d’envol. Mais Arne pense que cela peut changer avec le temps. « Les ascenseurs avaient des opérateurs, par exemple, mais ce concept semble étrange aujourd’hui. Grâce à nos antécédents en matière de sécurité, Airbus est idéalement positionné pour conduire ce changement », dit-il.

 

Pour Airbus, le vol autonome n’est pas une proposition du tout ou rien. C’est une combinaison sur mesure d’humain et de machine qui évoluera avec le temps. Les systèmes se concentrent sur la gestion de l’avion tandis que le pilote reste au cœur de l’opération pour prendre des décisions, se voyant présenter toutes les informations nécessaires et disposer de temps pour les analyser. C’est un objectif pour lequel la technologie de traitement d’image de détection et d’évitement derrière ATTOL et Wayfinder est essentielle.

 


 

Le développement rapide et la démonstration des capacités d’ATTOL ont été rendus possibles grâce à une équipe mondiale interdivisions, interfonctionnelle, composée d’équipes d’ingénierie et de technologie d’Airbus, Airbus Defence and Space, Acubed (Projet Wayfinder), Airbus Chine et l’ONERA sous la direction d’Airbus UpNext.

 


 

Et vous ?

 

 

⇒ Que pensez-vous de la technologie de vol autonome d’Airbus ?

 

⇒ Quelle est votre attente par rapport aux avions autonomes ?

 

⇒ Dans combien de temps seriez-vous prêt à monter à bord d’un avion autonome ?

 


 

Source :

https://www.businessinsider.fr/us/airbus-completes-autonomous-taxi-take-off-and-landing-tests-2020-7

https://www.airbus.com/newsroom/press-releases/en/2020/06/airbus-concludes-attol-with-fully-autonomous-flight-tests.html

https://intelligence-artificielle.developpez.com/actu/307525/A350-1000-XWB-l-avion-autonome-d-Airbus-vient-de-terminer-avec-succes-les-tests-de-roulage-de-decollage-et-d-atterrissage-ouvrant-la-porte-a-un-vol-entierement-autonome/

 

Article :

Bill Fassinou / Developpez.com / Airbus

 

Vidéo :

[1] Airbus réussit le premier décollage en pilotage automatique de l’histoire pour un avion de ligne – BFMTV / YouTube

 

Photo :

Pour illustration

3 commentaires

  1. Une technologie avancée certes mais personnellement je ne ferai pas confiance à un avion qui dépend entièrement de l’informatique et d’algorithmes. Que se passerait-il si l’ordinateur avait des défaillances ?
    On a vu ce que cela a donné sur certaines autos dont le régulateur de vitesse s’est bloqué et qu’il était impossible de débloquer. Tout récemment, un accident qui a causé la vie à 3 enfants avait pour cause la casse du turbo du véhicule qui a entrainé la neutralisation de tous les systèmes d’assistance du freinage réglé par informatique.
    Même si à bord resteront les pilotes, est-on sûr qu’ils pourront faire atterrir l’avion en cas de cafouillage des algorithmes ? Pour ma part, rien ne remplacera les humains qui guideront totalement l’appareil au décollage et à l’atterrissage.
    Et en cas de catastrophe et de nombreuses victimes, qui sera reconnu comme responsable ? La compagnie aérienne ou le constructeur ? Avant d’être satisfaits par une condamnation, les ayant-droits des victimes pourront attendre des années puisque chacun se renverra la faute.
    Alors ce n’st pas demain que je monterai dans un de ces avions presque robots.

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