Liban | Beyrouth : Une « cause extérieure… », le capitaine qui a transporté le nitrate d’ammonium s’exprime [Vidéos]

 

Le capitaine Boris Prokochev, dont le navire Rhosus chargé de nitrate d’ammonium a été saisi en 2013 par les autorités libanaises, a donné au média russe RBC plus de détails sur cette cargaison qui a explosé récemment dans le port de Beyrouth, faisant de nombreux morts et blessés et provoquant des dégâts massifs.

 

Le capitaine du navire Rhosus qui a transporté en 2013 les plus de 2.700 tonnes de nitrate d’ammonium qui ont explosé au port de Beyrouth le 4 août 2020, Boris Prokochev, a partagé avec le média russe RBC sa version de cet incident dévastateur.

 

Il est notamment sûr que ce corps chimique n’a pas pu exploser tout seul.

 

« Il y a eu une cause extérieure. Peut-être une étincelle, peut-être un incendie criminel ou un engin explosif. Il y avait une sorte de détonateur externe », a-t-il affirmé.

 

Interrogé pour savoir si la substance pouvait perdre ses propriétés chimiques au cours des années passés après la saisie du navire par les autorités libanaises, le marin a indiqué que la cargaison avait été stockée hermétiquement et que donc ni l’air, ni l’eau ne pouvaient pénétrer dans le compartiment.

 

« Le nitrate d’ammonium se trouvait dans deux sacs dont l’un, en polyéthylène hermétique, a été placé à l’intérieur d’un autre sac en polypropylène ou quelque chose de ce genre, très dense comme un plastique. L’air et l’eau n’y pénétraient pas. Chaque sac pesait une tonne, il y avait 2.750 sacs », a expliqué l’ancien capitaine.

 

 

Capitaine

Boris Prokochev, capitaine du navire Rhosus, et le chef d’équipage Boris Moussintchak, à côté d’un cargo contenant du nitrate d’ammonium

 

 

L’arraisonnement du navire

D’après le média, le Rhosus transportait alors le nitrate d’ammonium du port géorgien de Batoumi vers le Mozambique. Au cours du trajet, le capitaine a décidé d’entrer dans le port de Beyrouth où la cargaison a été confisquée. Alors que nombre de marins ont pu rentrer chez eux immédiatement après l’arraisonnement du navire, le capitaine, le chef mécanicien, le troisième mécanicien et le maître d’équipage n’ont pu le faire qu’un an après.

 

M.Prokochev précise que les sacs contenant le nitrate d’ammonium ont été débarqués après leur départ.

 

Une explosion, suivie d’une seconde, s’est produite le 4 août dans un entrepôt du port de Beyrouth où était stocké le nitrate d’ammonium en question. D’après les derniers chiffres, au moins 158 personnes ont été tuées et 6.000 blessées, plusieurs dizaines sont encore portées disparues. Des centaines de milliers sont désormais sans abri, la moitié de la ville ayant été détruite ou endommagée.

 


 

Bonus…

Time : 1 mn 13 / [1/3]

 

« L’enquête n’est pas du tout claire (…) Pourquoi avons-nous entendu des avions au moment de l’explosion ? »

 


 

Bonus…

Time : 3 mn 03 [Vostvfr] / [2/3]

 

…Le président libanais mentionne la possibilité d’un missile ou d’une bombe et demande à la France l’aide d’un satellite pour déterminer s’il y avait des avions de combat…

 


 

Bonus…

Time : 4 mn 48 / [3/3]

 

70% des navires marchands du monde ne respectent pas les normes en vigueur. Beyrouth et l’Ile Maurice en payent aujourd’hui les conséquences. Pensées et soutien total à nos amis Libanais et Mauriciens et à tous ceux qui subissent les dégâts de ce scandale.

 

Quand est-ce que ça change ?

 

ERRATUM : D’autres sources parlent d’un propriétaire russe. Je n’ai pas pu retourner toutes les séquences, et ça ne changeait rien au problème. Mais la précision méritait d’être faite.

 

Arnaud Demanche

 


 

Source : 

https://fr.sputniknews.com/international/202008081044222153-une-cause-exterieure-le-capitaine-qui-a-transporte-le-nitrate-dammonium-parti-en-fumee-a-beyrouth/

 

Article :

Ivan Dubrovin / Sputniknews

 

Vidéo :

[1] Explosions à Beyrouth: « La version officielle n’est pas tellement convaincante » – RMC / YouTube

[2] Beirut explosion: Lebanese president hints missile may be behind blast – Global News / YouTube

[3] BEYROUTH, ILE MAURICE – STOP AUX NAVIRES POUBELLES ! – Arnaud Demanche / YouTube

 

Photo :

Pour illustration

 

Voir notamment :

Liban : 2 violentes explosions au port de Beyrouth [Vidéos]

8 commentaires

  1. Magnificre!!! on a trouvé le congre!!! Plus besoin d’aller plus haut dans l’enquête pour savoir qui a exploité le “filon”. Au pire, on s’arrêtera à l’instrument. Mais les intouchables qui ont donné les ordres à la main qui a appuyé sur le bouton? Jamais! Vous pensez bien (ou plutôt: « Vous n’y pensez pas?! ». Pourtant… comme il était griffonné sur le mur de la cave dans la maison Ipatieff: « C’est écrit sur le mur »…

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  2. Le capitaine du navire est juste un marin galonné et non un chimiste : comment peut-il savoir de quelle façon réagit cette substance hautement dangereuse ? Qu’il s’en tienne à son métier de commandant de navire et laisse les analyses aux chimistes.
    Cela faisait des mois que le nitrate d’ammonium était stocké dans le port de Beyrouth. Plusieurs responsables du port et des hangars s’étaient aperçus du danger que faisait courir ce produit qui était mal isolé dans les hangars. Des courriers et des notes ont été envoyés aux pouvoirs publics et au gouvernement mais ils sont restés lettres mortes et ceux qui ont averti à plusieurs reprises n’ont jamais obtenu de réponse.
    Quant au président libanais qui mentionne la possibilité d’un missile ou d’une bombe, c’est une façon de se laver les mains de se qui est arrivé. Ce n’est pas pour rien que ce même président libanais refuse une enquête internationale avec des spécialistes sous prétexte que ça souillerait l’enquête des libanais. Il y a surtout qu’il craint que des langues se délient et qu’on s’aperçoive que ces hangars étaient des bombes à retardement depuis des mois.

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