Coronavirus : confinement, couvre-feu plus drastique, … 4 solutions envisagées

 

Les autorités françaises étudient une série de scénarios visant à possiblement durcir dès cette semaine les restrictions destinées à freiner la flambée épidémique liée au coronavirus.

 

Epidémiologiste, urgentiste, président de l’Académie de médecine… Nous avons soumis à des spécialistes quatre solutions envisagées pour faire baisser la circulation du virus.

 

 

 

 

Le temps presse et la deuxième grande bataille contre le virus se joue dans les prochains jours. Alors que les premiers couvre-feux ont été instaurés, il y a plus d’une semaine, dans huit métropoles et l’Ile-de-France, le compteur de l’épidémie s’affole, tourmentant plus que jamais les médecins et le gouvernement. Ce mardi et mercredi, deux conseils de défense consacrés au Covid-19 vont se tenir, durant lesquels chaque chiffre des contagions, des tests positifs, du taux d’occupation en réa, va être scruté avec une extrême attention.

 

 

Faut-il renforcer les mesures au plus vite ou patienter, sans se précipiter ?

Le dilemme s’avère cornélien. « La question que l’on va se poser, c’est : est-ce que le couvre-feu permet de juguler la propagation du Covid et d’inverser la courbe ou est-ce que l’impact n’est pas assez probant ? », nous dit le ministère de la Santé, expliquant sa méthode : « On ne fixe pas des mesures et on regarde, on regarde la situation et on prend des décisions. » Pour l’instant, aucune, nous dit-on, n’est exclue. Pas même celle du reconfinement. Quelle mesure prendre ? Même pour les spécialistes, la question reste difficile.

 

 

Le retour à l’école à distance ?

C’est la proposition de l’épidémiologiste Antoine Flahault, qui prône le maintien de la classe en primaire, avec port du masque dès 6 ans et la fermeture des collèges, lycées et universités. Si les enfants transmettent peu le virus, ce n’est pas le cas des adolescents et des étudiants. « A cet âge, ils sont aussi contagieux que les adultes », affirme ce spécialiste de santé publique. « Il faut aujourd’hui diminuer les contacts sociaux à risque et ces établissements en font partie. Dans ces lieux bondés, clos, mal ventilés où le port du masque comme la distance sociale est difficile, le virus circule beaucoup, l’enseignement doit donc se faire le plus possible à distance. »

 

En plus de cette mesure, la période n’est pas aux fêtes intergénérationnelles, finies les réunions familiales, les anniversaires et « c’est désolant », concède Antoine Flahault. « Mais si on veut stopper l’épidémie, tout le monde doit y mettre du sien ».

 

 

Confiner seulement nos doyens ?

Aujourd’hui, les plus de 65 ans représentent à eux seuls 65 % des admissions en réanimation. Les protéger, sans mettre à l’arrêt le pays, est-ce le bon compromis ? Aucunement, répondent les experts, unanimes. « Je ne suis personnellement pas convaincu par cette mesure, d’abord pour des raisons légales », lâche Antoine Flahault. « On ne peut pas discriminer des adultes responsables. » De plus, ce confinement n’aurait pas de conséquence sur la propagation de l’épidémie. « Ce ne sont pas les personnes âgées qui introduisent et répandent le virus ». Et la première vague, durant laquelle nos aînés ont été privés de visites dans les Ehpad, a servi de leçon.

 

« On les a perdus avec d’autres pathologies comme des syndromes dépressifs », souffle Jean Rottner, président LR de la région Grand Est, également médecin urgentiste. C’est ce qu’on appelle le syndrome de glissement. « Les couper de leur famille, c’est les tuer, ils vont mourir d’ennui et de tristesse, on l’a vu en mars », prévient Frédéric Adnet, chef des urgences de l’hôpital Avicenne, à Bobigny (Seine-Saint-Denis) et qui raconte dans Les Fantassins de la République, son « printemps en enfer » face au Covid.

 

 

Un couvre-feu plus drastique ?

Pour Jean-François Mattei, président de l’Académie nationale de médecine, d’autres mesures graduelles peuvent être prises pour « combler les quelques faiblesses de notre système ». Certes, aujourd’hui, 46 millions de Français, vivant dans 54 départements, doivent déjà être chez eux entre 21 heures et 6 heures du matin mais ce couvre-feu risque d’être insuffisant.

 

« Cela peut permettre un frémissement à la baisse mais la montée de l’épidémie est tellement spectaculaire qu’il pourra ralentir sa progression mais pas atteindre un plateau. » Alors que faire ? « On peut être plus drastique sur le couvre-feu, dans certains pays, il commence à 19 heures », avance l’ancien ministre de la Santé, qui se dit aussi en faveur d’un confinement le week-end. « Je suis pour, naturellement ».

 

 

Un reconfinement au cas par cas

Au-delà des injonctions à rester chez soi, limiter les déplacements ou reconfiner localement pourrait être « utile », d’après Jean-François Mattei, encourageant à « faire du sur-mesure ». « Nous devons tout faire pour ne pas reconfiner l’ensemble du pays », alerte-t-il. « Cela reviendrait à choisir entre mourir de faim ou mourir du virus ». « Une fermeture totale du pays serait catastrophique », rebondit le président de la région Grand Est. Pour lui, plus question d’attendre les effets du couvre-feu, « il ne devrait pas suffire ».

 

Alors, un reconfinement local lui semble une solution adaptée tout « en conservant une forme d’activité économique ». Echelonner les heures de travail, laisser les écoles ouvertes, imposer le télétravail… « Prenons de l’avance, ne courons pas après l’épidémie et surtout discutons-en », exhorte-t-il, appelant le gouvernement à s’appuyer sur ses acteurs locaux. Lui a connu la première vague dans le Grand-Est. Et dit-il, les cicatrices sont encore très fortes. « Je ne souhaite à personne d’affronter le mur viral que l’on a connu. »

 


 

Source :

https://www.lopinion.fr/video/actu/elargissement-couvre-feu-recours-massif-teletravail-quelles-227479

https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-couvre-feu-plus-drastique-reconfinement-4-scenarios-a-la-loupe-26-10-2020-8405102.php

https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/direct-coronavirus-plus-de-52-000-cas-en-24-heures-les-partenaires-sociaux-se-reunissent-7029646

 

Article :

Elsa Mari / Le Parisien

 

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34 commentaires

  1. Devant toutes ces solutions qui finalement n’en sont pas, mais qui pourraient être etc etc… on hésite, on patauge, on nage, on ne sait plus ce que l’on doit faire sans vexer ni léser personne. Bref, c’est la grosse galère, d’autant qu’au virus se mêle ou ne va pas se tarder à se mêler la grippe. Personnellement, à moins d’un traitement efficace, je ne vois pas comment on va s’en sortir sans nous confiner à nouveau.

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    • Bonsoir Lisa,

      Que répondre… Et comme tu le dis : « sans vexer ni léser personne ». Pas simple !

      Merci pour ton commentaire et désolé de la valider que maintenant mais je voulais finir mon dernier article.

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  2. Je voudrai rajouter à ma dernière phrase : d’autant que le personnel médical n’en peut plus, certains n’ont même pas pris de congés, ils sont à bout !

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    • L’hôpital public souffre depuis des années et cela va crescendo. La question serait la suivante : A quand la privatisation de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris et des hôpitaux publics des collectivités locales… ?

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      • Il va bien falloir envisager des solutions et la privatisation en est une. Les cliniques privées s’en sortent mieux d’une façon générale. C’est un vaste sujet, épineux et les gouvernements successifs ont peur de se piquer les doigts. Mais là vraiment il y a URGENCE à traiter le dossier !

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      • Pour un système de santé privatisé, il suffit de se rendre compte comment cela se passe à l’étranger. Si tu as de l’argent, tu peux te soigner ; autrement…

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  3. C’est vrai … Peut-être alors faudrait-il penser à une solution qui préserverait le côté public avec une assistance financière privée.

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  4. Imposer le télétravail est déjà une 1re solution, mais qui aurait dû être mise en place dès le déconfinement de mai.

    Quant au couvre-feu les week-ends, je trouve que les conséquences psychologiques ne sont pas à négliger : les gens qui par exemple bossent toute la semaine jusqu’à tard, et qui ne peuvent voir leurs proches que les week-ends, vont se retrouver comme emprisonnés, comme s’ils étaient en confinement…

    Pour ma part je ne suis pas contre un reconfinement général mais de seulement quelques semaines, pour déjà calmer le jeu. Puis un déconfinement mais pas à la « one again » comme ç’a été fait en mai, mais progressif, avec toujours le télétravail imposé quand possible afin de désengorger les transports en commun.

    Et le port du masque pour les écoliers de primaire me semble une évidence, les enfants sont tout à fait capables de porter un masque, ils sont moins stupides que certains adultes qui le portent sous le nez… -_-

    Mais bon, je ne suis ni médecin, ni politicarde, je ne fais que donner mon avis…

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    • Je suis totalement à l’ouest Pat. En plus ma fibre a attrapé le Covid : plus d’internet, de Wi-Fi, etc… Retour à normal peut-être samedi après le passage du technicien.

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  5. Personnellement je n’aimerais pas être à la place de nos gouvernants qui doivent prendre les décisions finales pour tenter de sauver des vies et soulager le service hospitalier.
    Ils ne sont pas médecins ou chercheurs, doivent écouter plusieurs avis du conseil scientifique, penser aux réactions de la population, réfléchir aux impacts économiques du pays ou les impacts psychologiques et financier des commerçants et petits patrons.
    La décision finale est vraiment une lourde responsabilité car ils ne sont en rien certains que cela portera ses fruits et sera bénéfiques au pays et aux citoyens.

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    • Je vous remercie pour votre visite et commentaire.

      Désolé de répondre que maintenant mais depuis le 27 octobre je n’avais pas d’internet. Cela revient tout doucement…

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  6. Ce n’est pas simple… Je travaille dans un lycée et les mesures n’ont pas été faite par le gouvernement… C’est aux établissements de mettre en place le nouveau protocole sanitaire. C’est du grand n’importe quoi

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