L’anxiété augmente les risques de développer la démence et la maladie d’Alzheimer

 

L’anxiété est un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer et de la démence, selon une nouvelle étude. Jusqu’ici, la communauté scientifique pointait plutôt du doigt les médicaments qui soignent ce trouble, à savoir les anxiolytiques, et non le trouble anxieux à proprement parler. 

 

Pour parvenir à ces nouvelles conclusions, les chercheurs ont compilé les résultats de multiples écrits sur la question. Les essais étaient admissibles à l’analyse s’ils duraient au moins deux ans. A part le trouble anxieux, les participants devaient être exempts de troubles cognitifs, de troubles systémiques et de troubles psychiatriques. Les diagnostics de la maladie d’Alzheimer ou de la démence vasculaire devaient être fondés sur la classification internationale des maladies (CIM-10).

 

 

L’anxiété est susceptible d’endommager le cerveau

« À notre connaissance, cette méta-analyse est la première à démontrer une petite association entre l’anxiété et des types spécifiques de démence », indiquent les scientifiques. « L’anxiété est susceptible d’endommager le cerveau directement par le stress permanent et indirectement par le manque d’activité physique qu’elle engendre », précisent-ils.

 

Les personnes qui présentent à la fois des symptômes anxieux et dépressifs courent un risque encore plus élevé de développer la maladie d’Alzheimer. En revanche, aucune association avec la maladie d’Alzheimer n’a été établie concernant le trouble anxieux généralisé et l’agoraphobie (peur panique de la foule, NDLR).

 

 

L’anxiété liée aux traits de personnalité devrait être prise au sérieux 

« L’anxiété liée aux traits de personnalité devrait être prise au sérieux dès le plus jeune âge, car elle pourrait être un facteur de risque modifiable de démence future », déduisent les auteurs. L’idée est aussi de casser le cercle vicieux dans lequel peuvent tomber les personnes âgées, qui angoissent souvent à l’idée de perdre la tête.

 

Les deux critères utilisés pour distinguer l’anxiété normale du trouble anxieux sont la souffrance personnelle et la difficulté de fonctionner. Si l’anxiété est tellement forte qu’elle préoccupe constamment, ou qu’elle affecte la capacité de vivre normalement, au travail, en société ou dans d’autres domaines, l’anxiété est alors considérée comme un trouble.

 

 

15% des individus

Si on considère la population générale âgée de 18 à 65 ans sur une année, 15% des individus présenteront un trouble anxieux au cours de cette période. Ces affections, qui touchent plus les femmes que les hommes, sont classées comme suit :

– Les crises de panique.
– La névrose obsessionnelle compulsive.
– La phobie sociale.
– Le trouble d’anxiété généralisée.
– La phobie spécifique (phobie simple).
– Le syndrome de stress post-traumatique (peur à la suite d’un événement traumatisant).

 

 

Plus de 850.000 personnes seraient actuellement atteintes de démence au Royaume-Uni, dont une personne sur 14 serait âgée de plus de 65 ans. Par ailleurs, le nombre de décès dû à la maladie d’Alzheimer aurait plus que doublé depuis l’an 2000.

 

 

La perte de volume dans certaines zones du cerveau prédit la progression vers l’Alzheimer

D’après l’auteur principal de l’étude, le professeur Maria Spampinato, « Nous savons que la perte de volume dans certaines zones du cerveau est un facteur qui prédit la progression vers la maladie d’Alzheimer ». Ainsi, les scientifiques ont-ils voulu découvrir, via cette étude, « si l’anxiété avait un effet sur la structure cérébrale ou si son effet était indépendant de la structure cérébrale favorisant la propagation de la maladie ».

 

Pour savoir ce qu’il en est, les scientifiques ont étudié 339 patients, âgés en moyenne de 72 ans et qui ont été diagnostiqués avec une déficience cognitive légère. 267 d’entre eux sont restés dans un état stable tandis que la maladie d’Alzheimer a gagné du terrain chez les 72 autres participants.

 

Les chercheurs ont effectué des IRM cérébrales sur les participants pour déterminer le volume de leur hippocampe et de leur cortex entorhinal, qui sont deux zones importantes dans la formation de la mémoire. Ils ont également cherché la présence de l’allèle ApoE4 qui est un facteur de risque très répandu dans la maladie d’Alzheimer. Quant à l’anxiété chez les patients, elle a été mesurée au moyen d’enquêtes cliniques, nous rapporte Mirror.

 

 

L’anxiété accélère le développement de l’Alzheimer, affirment les chercheurs

Les résultats ont montré que les patients qui présentaient des symptômes d’anxiété ont développé plus rapidement la maladie d’Alzheimer que les personnes calmes, indépendamment du fait qu’ils présentaient ou non un facteur de risque génétique ou une perte de volume cérébral. Néanmoins, les patients ayant développé la maladie d’Alzheimer avaient un hippocampe et un cortex entorhinal plus petits et l’allèle ApoE4 était fortement présente en eux.

 

Les chercheurs pensent que ces résultats pourraient aider à améliorer le dépistage et la prise en charge des patients pouvant présenter une déficience cognitive légère précoce. D’après l’auteure Jenny Ulber, étudiante en médecine au MUSC, « Les personnes avec un niveau élevé d’anxiété peuvent bénéficier d’une intervention, qu’il s’agisse d’une thérapie pharmacologique ou cognitivo-comportementale, dans le but de ralentir le déclin cognitif ».

 

Quoiqu’il en soit, les chercheurs comptent mener des études plus approfondies pour comprendre l’association entre les troubles anxieux et le déclin cognitif et savoir si l’anxiété contribue au déclin cognitif ou si elle en est le résultat. Le professeur Spampinato a également déclaré qu’ils étudieront également si l’anxiété a un impact sur la vitesse de propagation des lésions cérébrales et comment les hommes et les femmes réagissent face au déclin cognitif et à l’anxiété.

 


 

Source :

https://www.fredzone.org/anxiete-demence-alzheimer-554

https://fr.qaz.wiki/wiki/Medical_University_of_South_Carolina

https://www.mirror.co.uk/science/anxiety-could-speed-up-onset-23059318

https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/27430-Maladie-d-Alzheimer-personnes-anxieuses-risque

https://www.cambridge.org/core/journals/the-british-journal-of-psychiatry/article/anxiety-as-a-risk-factor-of-alzheimers-disease-and-vascular-dementia/BB497835AB1BC855C1C9776B78703CE7

 

Article :

Mathilde Debry / Pourquoi Docteur

Arielle / FZN / Mirror

 

Photo :

Pour illustration

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