Stéphane Bancel, PDG de Moderna et le risque payant

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« Le vaccin anti-Covid va rapporter énormément d’argent aux laboratoires pharmaceutiques. Pour eux, c’est une belle opportunité. », reconnaît Nathalie Coutinet, économiste de la santé et enseignant-chercheur à l’université Paris-13.

Lundi 30 août, après l’approbation complète de la Food and Drug Authority (FDA), l’action Moderna (Nasdaq MRNA) a grimpé de 3,5% à 396,40 dollars et portant les gains de l’action cette année à près de 255%,

Optimisation fiscale

En prévision de larges profits grâce à son vaccin contre le Covid-19, Moderna met en place un système d’évasion fiscale. Après avoir reçu 2,5 milliards de dollars du gouvernement américain pour financer le développement du vaccin, le laboratoire a ouvert une filiale à Bâle en Suisse, canton où le taux d’imposition pour les entreprises est de 13,04 %, afin de servir de centre de facturation pour le reste de l’Europe. C’est à cette entité que l’Union européenne doit payer les doses que Moderna lui fait livrer. Par ailleurs, tous les brevets détenus par Moderna sont enregistrés au Delaware aux États-Unis, où aucun prélèvement n’est effectué sur les revenus provenant de la propriété intellectuelle. D’après Somo, une ONG spécialisée dans la finance et le marché de la santé, avec un taux de marge estimé à 44 % par dose de vaccin, ce sont près de 8 milliards de bénéfices nets qui pourraient en grande partie échapper à l’impôt.