« C’est quand même un métier de pute » : quand Alain Minc parle du métier d’Emmanuel Macron chez Rothschild

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Brigitte Macron, David de Rothschild et Emmanuel Macron

 

 

Alain Minc intervenait lors de l’émission « Envoyé Spécial » diffusée le jeudi 1er décembre 2016 sur France 2.

 

 

« Alain Minc murmure à l’oreille des grands patrons et des politiques »

En 1986, la droite remporte les législatives et privatise. Claude Sérillon : « Succès de la privatisation de Paribas, environ 3 millions de Français se seraient portés acquéreurs. »

 

Édouard Balladur, l’intime de la famille, est ministre de l’Économie. Pour cette privatisation symbolique, il nomme Rothschild banquier-conseil de l’État. Un cadeau d’ami qui les remet en selle, le contexte économique fera le reste.

 

Dans les années 1990, le banquier d’affaires est au cœur de la refondation du capitalisme. Fusions-acquisitions, privatisations, OPA. Plus ça brasse, plus les capitaines d’industrie ont besoin de leurs nouveaux amis. Le banquier conseille, négocie, appelle Bercy : on ne peut plus se passer de lui. La première de ses qualités ? Un carnet d’adresses bien fourni. Et question relationnel, Rothschild excelle.

 

Alain Minc murmure à l’oreille des grands patrons et des politiques. Ami de David de Rothschild, il a souvent joué le rôle de DRH officieux pour la banque.

 

 

« C’est quand même un métier de pute »

Une journaliste : « Macron, c’est vous qui avez conseillé à David de Rothschild de le rencontrer ? »

 

Alain Minc : « Non, il l’avait rencontré, mais je lui ai dit : « Il faut le prendre à tout prix ! » »

 

 

Une journaliste : « Mais pourquoi « il faut le prendre à tout prix » ? »

 

Alain Minc : « Parce qu’il était exceptionnellement charmant et intelligent, et que ce sont les qualités d’un banquier d’affaires. Un banquier d’affaires doit être intelligent, souple, rapide, et s’il peut être en plus charmant – parce que c’est quand même un métier de pute –, c’est une qualité, et il les avait toutes, et il a merveilleusement réussi. »

 


 

Le parcours d’Emmanuel Macron est fidèle à une vieille tradition française qui autorise un haut fonctionnaire à quitter l’administration pour céder aux sirènes du privé et à ses salaires attrayants.

 

On appelle ça « le pantouflage ».

 

Dans le système bien rodé de la pantoufle, le haut fonctionnaire ne démissionne pas : il est « détaché ».

 


 

« Une pratique répandue qui fait naître le soupçon du conflit d’intérêts »

Son passage chez Goldman Sachs, par exemple, ou bien Lazard, ou encore Rothschild, devient même le signe d’une carrière réussie, un must. Et rien ne lui interdit de revenir ensuite aux plus hautes fonctions de l’État, les poches pleines. Une pratique répandue qui fait naître le soupçon du conflit d’intérêts.

 

 

Jérôme Karsenti, Avocat : « Ce n’est rien d’autre qu’une forme dévoyée du lobbyisme. On embauche un haut commis de l’État qui a servi l’intérêt de la nation. L’entrisme est direct. On sait très bien que dans un second temps, ce haut fonctionnaire nous servira toujours et servira toujours nos intérêts. »

 

 

Une journaliste : « Donc c’est « Rothschild un jour, Rothschild toujours » ? »

 

Jérôme Karsenti, Avocat : « Non, mais quand on a touché 2 millions d’euros, on est quand même redevable. Quand on a travaillé un certain nombre d’années, même si c’est une année à temps plein ou deux années, qu’on a servi un employeur, on lui est peut-être redevable. »

 


 

Grâce à ses recrutements, Rothschild devient un lieu de pouvoir et d’influence.

 

Certains surnomment même la banque : « Bercy bis ».

 


 

Dans les années 1990, Paris Match ne s’y trompe pas et titre sur ces Richelieu de la finance, devenus les vrais maîtres du monde.

 


 

Emmanuel Macron a rejoint la banque d’affaires Rothschild & Cie, dont il devient associé-gérant en 2010.

 

 

Emmanuel Macron devenant président de la République, il sera le second ancien banquier de chez Rothschild à accéder à l’Elysée, après Georges Pompidou (Président de la République française du 20 juin 1969 au 2 avril 1974).

 


 

 

 

A propos d’Alain Minc :

Diplômé de l’École nationale supérieure des mines de Paris en 1968 et de l’École nationale d’administration en 1971, Alain Minc commence sa carrière au sein de l’Inspection générale des finances en 1975. Il introduit le néologisme “télématique” dans le rapport Nora-Minc sur l’informatisation.

 

A partir de 1979, il prend la tête de la direction financière de l’entreprise Saint-Gobain. En 1981, il intègre la première promotion des “Young Leaders” de la French-American Foundation.

 

Depuis 1985, Alain Minc s’inscrit comme le président de la Société des lecteurs du journal Le Monde, puis devient président du conseil de surveillance de la SA Le Monde en 1994.

 

En 2001, il est nommé éditorialiste de l’émission animée par Guillaume Klossa, Face à : Alain Minc, sur Direct 8. En janvier 2007, le dirigeant d’entreprise en devient l’animateur.

 

Partisan de la privatisation des autoroutes, Alain Minc prend la présidence du conseil d’administration de la Société des Autoroutes du Nord et de l’Est de la France en 2012.

 

Il fait également partie du comité stratégique du groupe Bolloré.

 

En 2017, il soutient Alain Juppé lors de l’élection présidentielle. Après sa défaite à la primaire des Républicains, il se tourne finalement vers Emmanuel Macron.

 

Aujourd’hui, Alain Minc est président d’A.M. Conseil et membre du conseil d’administration de Prisa, CaixaBank, Fnac, Poweo Direct Énergie, Ingenico et Yves Saint Laurent.

 

 

Note : Pour plus de détail, voir sa fiche Wikipédia (Source – ci-dessous).

 


 

Source :

https://france.tv/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lazard

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Minc

https://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Macron

https://www.challenges.fr/tag_personnalite/alain-minc_8892/

https://www.lactucitoyenne.fr/actualites/politique/-un-metier-de-pte-quand-alain-minc-parle-du-metier-d-emmanuel-macron-chez-rothschild

 

Article :

L’Actu Citoyenne

 

Vidéo :

[1] Alain Minc sur Macron – Envoyé spécial – France 2, le 01.12.2016

 

Photo :

Pour illustration

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