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Malheureusement, il a omis (volontairement ou pas) le rôle de l’alimentation sur la santé.
Michel Serres (1930 – 2019)
Quelques-unes de ses citations :
« Notre sénilité endormie se trouve a l’aise dans l’absurde. Cela profite à beaucoup. »
Michel Serres, Hermès III (1974)
« Je vois nos institutions luire d’un éclat semblable à celui des constellations dont les astronomes nous apprennent qu’elles sont mortes depuis longtemps déjà. »
Michel Serres, Petite Poucette (2012)
« Ces enfants habitent donc le virtuel. Les sciences cognitives montrent que l’usage de la Toile, la lecture ou l’écriture au pouce des messages, la consultation de Wikipédia ou de Facebook n’excitent pas les mêmes neurones ni les mêmes zones corticales que l’usage du livre, de l’ardoise ou du cahier. Ils peuvent manipuler plusieurs informations à la fois. Ils ne connaissent, ni n’intègrent, ni ne synthétisent comme nous leurs ascendants. Ils n’ont plus la même tête. »
Michel Serres, Petite Poucette (2012)
Biographie succincte :
Philosophe français (1930 – 2019) auteur d’une œuvre multiforme recouvrant la philosophie, l’histoire des sciences et la littérature, et centrée autour de la question de la communication. Michel Serres, né le 1 septembre 1930 à Agen (Lot-et-Garonne) et décédé le 1 juin 2019 à Paris, est un philosophe, historien des sciences et homme de lettres français, élu à l’Académie française le 29 mars 1990.
En 1968, il soutient une thèse de doctorat de lettres, intitulée « Le Système de Leibniz et ses modèles mathématiques », et est nommé en 1969, professeur d’histoire des sciences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il enseigne également aux États-Unis, d’abord à l’université Johns-Hopkins, à Baltimore, à l’invitation de René Girard, puis il suit ce dernier à l’université Stanford, où il est nommé professeur en 1984.
Le 1 mars 2011, en séance solennelle à l’Académie sur le thème « Les nouveaux défis de l’éducation », Michel Serres prononce le discours « Petite Poucette », en référence à une génération dont il explique qu’elle connaît des mutations profondes, des transformations hominescentes [1] rarissimes dans l’histoire.
Ses domaines furent les mathématiques, la philosophie des sciences, l’histoire des sciences, l’épistémologie, la communication, le numérique et la politique.
Il fut membre de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, de l’Académie européenne des sciences et des arts et de l’Académie française (1990-2019).
Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Serres
https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0904161209.html
Note :
[1] Michel Serres propose le mot hominescence pour désigner ce que vit l’humanité depuis la seconde moitié du 20ème siècle : un changement majeur dans notre rapport au temps et à la mort. Le mot est construit sur la désinence “escence” (inchoative), qui désigne un début fragile, un processus de bouillonnement et de floraison : luminescence, efflorescence, incandescence, sénescence, effervescence ou adolescence. On perçoit dans ces termes une dimension de croissance/décroissance, d’éclat/occultation, de franchissement/régression. L’hominescence est un processus qui, par des écarts répétés, renouvelle l’hominisation. On ignore ce qu’il va produire : une humanité, une autre humanité ou d’autres degrés de l’humain. Le mot sonne comme une différentielle. Il concentre l’événement dans un espace de temps réduit : quelques décennies dans une échelle qui peut se compter en milliers d’années ou en millénaires.
L’hominescence s’est développée par boucles successives :
1. Première boucle : l’homme fabrique des outils extérieurs et des techniques qui prolongent ses organes. Il domestique les animaux et vit avec eux.
2. Deuxième boucle : le corps se globalise, la terre entre dans l’histoire. En constituant un nouvel habitat, le Biosom, l’homme produit la nature.
3. Troisième boucle : l’homme perd ses facultés qui sont externalisées : la mémoire, la voix, la connaissance. Les sciences et les techniques deviennent capables de modifier son corps, devenu visible et glorieux, et d’améliorer sa santé. L’humanité invente des objets-monde (par exemple l’Internet, le déchiffrement du génome, la bombe atomique), des outils paradoxaux qui façonnent son monde, lui donnent prise sur sa propre émergence et/ou disparition, mais qu’il ne maîtrise pas. L’histoire se fait évolution. Elle est à la recherche de nouveaux équilibres.
En définissant les bornes de l’humain, l’hominescence les déplace. Elle passe par un débat bioéthique qui redéfinit et reconstruit l’humanité.
Vidéo :
[1] Le vrai secret de la jouvence – Mr Aphadolie / YouTube
Photo :
Pour illustration
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