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Synopsis vidéo :
Ariane Bilheran est diplômée de l’École normale supérieure (Ulm), psychologue clinicienne, Docteur en psychopathologie et philosophe.
Spécialiste de la psychologie du pouvoir, elle a prononcé des conférences en France et à l’étranger sur les thèmes de la paranoïa, de l’emprise, du harcèlement, de la manipulation et de l’autorité.
Elle a également publié de nombreux ouvrages consacrés à la littérature, la poésie, la philosophie ou la psychologie.
Au cours de sa carrière, Ariane Bilheran est intervenue en tant que consultante et a dispensé des formations dans différentes entreprises ou institutions. Elle a aussi été amenée à produire des expertises judiciaires dans le cadre de procès portant sur des cas de harcèlement ou d’emprise devant les juridictions civiles et pénales.
Nous l’avons interrogée à l’occasion de la parution de son dernier ouvrage « Chroniques du totalitarisme 2021 ».
Un livre qui rassemble les chroniques publiées par Ariane Bilheran l’année dernière ainsi que plusieurs textes qui traitent du phénomène totalitaire, notamment sous le prisme de la crise sanitaire.
- En quoi notre société faisait-elle déjà l’expérience d’une forme de « dégénérescence » avant l’irruption de la crise sanitaire ?
- L’émergence du phénomène totalitaire est-elle le produit d’une société malade, qui a perdu ses repères ?
- Comment les peuples ont-ils été dépossédés de leur capacité à exercer leur esprit critique ?
- En quoi nous a-t-on supprimé le droit de mener une « vie héroïque » ?
- Quelles sont les principales caractéristiques des personnes susceptibles de participer activement au phénomène totalitaire ? Quels sont les profils de celles qui sont, au contraire, en mesure de lui résister ?
- En quoi est-il important d’effectuer un travail sur soi pour être capable de résister à l’embrigadement ?
- Le phénomène totalitaire n’agit-il pas comme une aiguillon qui exige que nous revoyions à la hausse l’échelle de nos valeurs et notre conception de la vie ?
- En quoi vivons-nous « le prolongement de notre fermeture de cœur » ? Pourquoi la charité est-elle « le remède au totalitarisme » ?
Depuis avril 2020, Ariane Bilheran et les bénévoles de la Fondation « Las Raíces de las Piedras » mènent une action caritative en Colombie afin de venir en aide aux populations locales, notamment sur le plan alimentaire et en venant en aide aux animaux abandonnés. [1]
Epoch Times France
« Cette crise est essentiellement psychologique, morale et spirituelle », Ariane Bilheran
« Les époques difficiles vont créer des hommes forts, qui eux-mêmes vont concevoir des sociétés plus justes et plus faciles à vivre dans lesquelles les hommes perdent de leur vigueur et de leur vigilance. Ces sociétés dégénèrent et s’avachissent en raison de la faiblesse des hommes qui les constituent, parce qu’ils ne rencontrent plus d’épreuves qui les fortifient, et elles sombrent dans la destruction. C’est le moment de l’émergence des époques difficiles », souligne l’auteur.
« Les époques difficiles, comme celle que nous traversons aujourd’hui avec cette dérive totalitaire, sont des époques de destruction radicale.
La société́ s’enfonce dans la guerre et dans l’autodestruction.
Je crois que c’est exactement ce à quoi nous sommes en train d’assister.
Lentement ou pas, mais sûrement. »
Selon Ariane Bilheran, les dérives apparues pendant la crise sanitaire sont le symptôme d’une dégénérescence plus profonde à laquelle nos sociétés sont confrontées depuis de nombreuses années.
« Cela fait longtemps que nous sommes dans la société́ du spectacle, pour reprendre les termes célèbres de Guy Debord. Qu’est-ce que c’est la société́ du spectacle ? C’est une société́ perverse qui ne valorise plus la discipline, qui ne valorise plus l’effort ni l’être, mais qui valorise la séduction, la consommation et l’avoir. C’est une société́ qui confond l’artificiel et l’authentique, qui vit de relativisme, la vérité́ vaut le mensonge, le bien vaut le mal ; et qui ne recherche que le plaisir immédiat. »
Pour la philosophe, l’Éducation nationale participe à cette dégénérescence de la société en étant désormais incapable d’instruire les enfants et de leur permettre d’aiguiser leur esprit critique. Une faillite de l’institution scolaire qui constitue un terreau favorable pour l’émergence d’une dérive totalitaire du pouvoir.
« Avec 20% de jeunes Français qui savent à peine lire, comme nous l’indique Carole Barjon dans son livre « Mais qui sont les assassins de l’école ? » donc des illettrés que, de surcroît, les écrans débilitent, il n’y a plus de risque que le pouvoir rencontre une contestation politique digne de ce nom. »
« Nous avons une masse de plus en plus crétinisée, rivée aux écrans, qui rentre dans ce totalitarisme numérique qui lui est proposé́, qui subsiste sans le langage nécessaire pour clarifier sa pensée, avec des sentiments également de plus en plus rudimentaires. Puisque nous n’avons plus les mots pour exprimer nos émotions, celles-ci deviennent très barbares. La barbarie c’est tout simplement l’absence de langage. L’issue fatale de tout cela, c’est la dérive totalitaire que nous connaissons. »
« Pour qu’il y ait une dérive totalitaire, il faut qu’il y ait une coalition des masses et du pouvoir de l’idéologie. Les masses étaient prêtes à ce totalitarisme, elles l’ont demandé́ et elles en redemandent. Nous sommes dans une situation extrêmement critique où nous avons des générations de plus en plus stupides, illettrées, avec un QI global qui est en train de baisser, et des équations extrêmement problématiques à résoudre au niveau de l’histoire de l’humanité́. »
Pour l’auteur de « Chroniques du totalitarisme 2021 », les événements qui se sont déroulés en France dans le cadre de la crise sanitaire ont également permis de lever toute ambiguïté sur le fonctionnement de notre démocratie.
« Aujourd’hui, nous appelons démocratie un système d’oligarques, voire de ploutocrates, un gouvernement des riches qui pratique la stigmatisation, l’inégalité́ de droits sur la masse, qui accepte que certains citoyens puissent avoir des droits que d’autres n’auraient pas. Or, la démocratie c’est l’égalité́ de droits entre les citoyens. Nous voyons bien qu’il y a une imposture, une fraude sur la notion. Par exemple, l’année dernière on a condamné des gens à l’ostracisme, à la mort sociale, certains soignants se retrouvent sans moyens de subsistance, dans une situation très critique pour avoir refusé́ de céder à un chantage. »
« Nous avons eu, et le philosophe italien Giorgio Agamben en parle très bien, une confusion majeure entre la vie et la survie, une réduction à une pure existence biologique avec cette suppression de nos droits inaliénables au prétexte de l’État d’exception. »
D’après Ariane Bilheran, les individus les plus dangereux dans le cadre des phénomènes totalitaires « ne sont pas les profils de criminels, qui ne sont pas si nombreux que cela, mais ceux qui commettent les crimes sans l’intention de les commettre, cette fameuse banalité́ du mal dont parlait Hannah Arendt à propos d’Eichman. »
« Ce sont des profils qui vont basculer à la faveur de l’angoisse, qui vont se dessaisir de leur individualité́, qui ne sont plus en capacité de répondre d’eux-mêmes, de répondre de leurs actes. Ils suivent le mouvement et deviennent des instruments du système. Nous en avons vu plein émerger pendant la crise sanitaire, qui se sont mis à contrôler les cartes d’identité́ à l’entrée des restaurants, à devenir des petits flics, des contrôleurs, des petits cheffaillons et qui se sont mis à servir sans réfléchir. Ce sont les profils les plus dangereux. Sans eux, il n’y aurait pas d’efficacité́ de la dérive totalitaire. »
Pour Ariane Bilheran, le phénomène totalitaire « interroge tous nos liens d’attachements » et « risque de pousser de nombreuses personnes au fond de leurs retranchements », les obligeant à faire un choix en conscience.
« Le totalitarisme accule à un choix, le non-choix devenant un choix par défaut : soit accepter de se faire avaler dans la pieuvre géante, en renonçant à son intimité́ et à tout ce qui constitue son individualité́, soit déclarer sacré l’être humain […]. »
« Je dis souvent qu’il ne sert à rien de faire toutes les réserves alimentaires du monde si nous n’avons pas une force mentale, morale, émotionnelle et spirituelle pour résister à l’adversité́. Et je dis aussi souvent que la priorité́ va être de maintenir à flot notre santé mentale, ce qui n’est pas simple quand le collectif devient fou. »
« La première chose à régler, ce sont nos peurs. Nous avons vu que c’était, comme le souligne le psychiatre américain Mark McDonald, d’abord une pandémie de peur. La peur nous paralyse, nous empêche de nous réaliser et entraine des divisions en nous-mêmes. Il faut s’alléger de la peur et il faut également s’alléger des émotions par lesquelles nous sommes manipules, notamment la culpabilité́. »
Et la philosophe de conclure : « Le totalitarisme pose la question suivante : qu’est-ce qu’il te reste lorsque tu as tout perdu ? Qui es-tu quand tu as tout perdu ? C’est une question essentielle. »
Epoch Times France
A propos d’Ariane Bilheran :
Après avoir intégré l’Ecole Normale Supérieure (Ulm), Ariane Bilheran a choisi d’ajouter à sa formation initiale de lettres classiques un double cursus en troisième cycle de philosophie et de psychologie.
Son doctorat de psychopathologie a porté sur la temporalité psychique dans la psychose.
Ariane Bilheran exerce une activité de psychologue (consultations, formations, supervisions, diagnostics souffrance au travail) et enseigne la psychologie clinique à l’Université de Provence. Elle dirige également la société Sémiode, un cabinet de conseil et d’études de sémiologie et d’anthropologie culturelle.
Depuis 2015, Ariane Bilheran réside en Amérique du Sud où elle poursuit son activité clinique ainsi que son travail de recherche et d’écriture, tout en consacrant une part de son temps à des actions agricoles et humanitaires.
Titre, Diplôme :
Normalienne (Ulm), Master Lettres Classiques, Philosophie et Psychologie.
Fonction actuelle :
Psychologue, Dirigeante de la société Sémiode.
Source :
https://www.arianebilheran.com/
https://www.arianebilheran.com/action-en-colombie-fundacion-las-raices-de-las-piedras
Article :
Par : Epoch Times
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Les livres d’Ariane Bilheran :
– Chroniques du Totalitarisme 2021 / Ariane Bilheran / Ed : Bookelis (Mai 2022).
– Se sentir en sécurité – Comment se protéger du stress et de la peur / Ariane Bilheran / Ed : Payot (Janvier 2018).
– L’imposture des droits sexuels : Ou la loi du pédophile au service du totalitarisme mondial / Ariane Bilheran / Ed : Auto-Édition (Avril 2017).
– Psychopathologie De La Paranoïa / Ariane Bilheran / Ed : Armand Colin (Juillet 2016).
– Soyez solaire ! Et libérez-vous des personnalités toxiques / Ariane Bilheran / Ed : Payot (Septembre 2015).
– Manipulation – La repérer, s’en protéger : La repérer, s’en protéger / Ariane Bilheran / Ed : Armand Colin (Mars 2013).
Vidéo :
[1] « Seuls 3 types de profils résistent au déferlement totalitaire » – Ariane Bilheran – Epoch Times France / YouTube
Photo :
Pour illustration
Voir notamment [Articles d’Ariane Bilheran] :
La psychose paranoïaque de notre ère : Ariane Bilheran, psychologue
Loi Schiappa : Standards pour l’éducation sexuelle en Europe (OMS) – [Vidéo]
Etre ou ne pas être complotiste ? Telle est la question ! Ariane Bilheran, psychologue
Le moment paranoïaque (le déferlement totalitaire) face à la dialectique du maître et de l’esclave
Contrôle mental : les origines, le projet et les méthodes – Ariane Bilheran et Donde Vamos – MAJ
C’est une guerre spirituelle, c’est une guerre contre Dieu et sa création
Je confirme John.
Je te remercie pour ta visite et ton commentaire car depuis 2 ans (mon affaire avec WP), mes abonnés ne semblent pas voir mes nouvelles publications dans le reader.
Puis, il y a Google où il faudrait publié des articles styles “Bisounours”.
Si tu veux etre visible, faut faire la pute à rabais et s’imprégner de la pensée unique imposée pour notre bien. Et je sais que tu as des fruits de justice et de vérité en toi!
Je ne pourrais pas faire la pute !
Hélas, tes propos sont justes. Tristement factuels.
La justice va triompher, cest juste que la tempête sera avant la fleuraison
Je valide…