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LE POUVOIR AUX ABOIS
Emmanuel Macron (pour illustration)
Le pouvoir a usé et abusé de plusieurs stratégies pour disqualifier le mouvement des gilets-jaunes. Il y a d’abord eu le traitement par le mépris: « Ça leur passera, c’est un genre d’éruption cutanée, ils finiront par rejoindre le rang ! Il suffit de laisser pourrir, d’attendre, de tabler sur la fatigue. » Un genre de variations sur le thème du : « Salauds de pauvres ! ». Mais ça n’a pas suffi. Ce petit peuple qui dit n’en plus pouvoir d’être étranglé par le pouvoir de l’État maastrichtien n’a plus rien à perdre : strangulé depuis des années, fatigué, épuisé, exsangue, harassé, éreinté, qu’a-t-il désormais à perdre ? Plus rien…
Il y a eu ensuite le traitement par le mensonge
Le ministre de l’Intérieur, ancien joueur de poker naguère très au fait des habitudes du milieu marseillais, y est allé fort : il a livré à la presse, qui s’est empressée de les reprendre et de les diffuser largement, des chiffres fantaisistes concernant les participations aux manifestations à la décimale près en expliquant que ce n’était rien, peu de chose, pas grand-chose. Les images avaient beau montrer le contraire à jet continu, rien n’y faisait : le pouvoir disait que c’était quantité négligeable – donc gens négligeables.
Dans la foulée, il y a eu le traitement par la criminalisation
On a ainsi vu ce fameux Castaner posant dans un PC sécurité, avec des fonctionnaires aux ordres, en leur demandant devant les caméras de confirmer qu’il y avait bien eu un mort. La conversation ressemblait à ça : « Un mort, oui, c’est ça, j’ai bien entendu, il y a eu un mort, vous pouvez me confirmer qu’il y a donc bien eu un mort à cause des gilets-jaunes ? C’est bien ça ? » Or, s’il y a bien eu des morts, ils ne l’ont pas été du fait des gilets-jaunes, mais du fait de ceux qui, comme Castaner, refusaient les gilets-jaunes, et fonçaient dans le tas…
Puis il y a eu le traitement par la diabolisation
On a parlé de fascisme, de vichysme, de poujadisme, de lepenisme, de populisme, de peste brune, d’antisémitisme, d’homophobie, de racisme. Libération et Le Monde, France-Inter et le service public audiovisuel dans sa totalité, ainsi que les journaux subventionnés par l’argent du contribuable, y sont allés comme un seul BHL ! Mais cette technique qui a fait mouche pendant quelques années ne marche plus. Le peuple a compris les ficelles. Depuis qu’il en fait lui-même les frais et qu’il sait qu’il n’est ni fasciste, ni antisémite, ni nazi, ni homophobe, il comprend que ces éléments de langage sont préparés et distillés par les médias du système afin de le maintenir en place, et de n’y rien changer. Mais il y a eu mithridatisation : ce poison inoculé depuis des années ne produit plus aucun effet. C’est tout juste devenu l’eau bénite des maastrichtiens avec laquelle ils essaient en vain de conjurer ce qu’ils prétendent être le diable…
Ajoutons aux forfaits déjà listés le traitement par l’attaque ad hominem
Les journaux du système sont allés chercher des poux dans la tête de tel ou tel dont on cherchait le spécimen le plus à même de servir de repoussoir. Il y eut cette femme qui avait fait un tabac avec sa vidéo, tout au départ du mouvement, et dont on a vidé les poubelles afin de savoir s’il n’y avait pas chez elle quelque chose qui réjouirait la basse police intellectuelle. On a trouvé de l’hypnose (comme chez Freud…), de la croyance à des propos assez peu scientifiques (comme chez Freud…), du complotisme (comme chez Freud…), mais comme elle ne se réclamait pas du docteur viennois, les journalistes parisiens qui habituellement souscrivent aux fictions de la psychanalyse trouvaient que, chez elle qui vivait en province et n’était pas diplômée en pensée magique freudienne, il n’y avait aucun crédit et que, de ce fait, c’est tout le mouvement qui cessait d’être crédible – chez ceux-là même qui, soit dit en passant, n’avaient jamais estimé une seule seconde qu’il fut ou crédible ou défendable…
Il fallut également compter avec le traitement par l’essentialisation
De sorte qu’un propos raciste tenu ici par un gilet-jaune qui bloque une voiture conduite par un non-blanc (on ne sait plus comment dire sans risquer la prison…) bien décidé à forcer le barrage, et voilà que c’est tout le mouvement qui est raciste ! Et l’on fait de même avec un gilet-jaune qui a tenu un propos homophobe après avoir estimé que le conducteur énervé d’un autre véhicule ne lui semblait pas hétérosexuel (toujours la crainte de la prison…), et voilà que tout le mouvement devient homophobe ! Il est bien évident qu’il n’y a aucune espèce de tolérance à avoir à l’endroit de qui est raciste ou homophobe, antisémite ou phallocrate, mais, sur les millions d’électeurs de Macron, on pourrait également trouver des racistes et des homophobes : personne n’en conclurait, surtout pas les journalistes du système, que Macron lui-même l’était ou bien, pire encore, la totalité du mouvement En Marche !
Pour suivre, il y a eu aussi le traitement par la déconsidération
Il fallait absolument assimiler le mouvement aux casseurs. Consignes furent donc données aux forces de l’ordre de laisser casser : sinon, pourquoi aurai-je vu pendant si longtemps sur BFM des manifestants desceller des pavés de l’avenue des Champs-Élysées ? Ce que les journalistes pouvaient filmer sans problème, en prenant leur temps, ce que les téléspectateurs pouvaient voir, bien assis dans leur fauteuil, les services de police pouvaient eux-aussi le voir, ils pouvaient donc agir, donner des ordres et empêcher que les pavés soient descellés. Auquel cas, sans pavés descellés, il n’y aurait pas eu de forces de police attaquées, pas de vitrines de magasins défoncées, et rien de ce qui a permis aux journalistes de s’apitoyer longuement sur le spectacle déplorable, sur la violence des gilets-jaunes, sur leur vandalisme, sur leur sauvagerie… Qui était sauvage. Qui était vandale ? Le président de la République, le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur qui avaient les moyens d’empêcher la violence et qui s’y sont refusés afin de pouvoir ensuite l’instrumentaliser à des fins de déconsidération.
De même a-t-on eu droit à un traitement par la dramatisation
Avec l’un d’entre les gilets-jaunes qui disait qu’il fallait marcher sur l’Élysée afin de pouvoir y être reçu pour présenter ses doléances, on fit une scène médiatique formidable : les gilets-jaunes voulaient faire un « putsch » fut-il dit. Un « coup d’État » ont ajouté d’autres ! Il a suffi qu’on sorte le propos d’un autre qui voulait qu’on confie Matignon au général de Villiers pour que la presse effectue une nouvelle variation sur le thème du fascisme des gilets-jaunes. Il n’est pas venu à l’esprit de ces journalistes qu’un réel putsch a vraiment eu lieu en France il y a quelques années : c’était le 29 mai 2005 et on le devait aux libéraux maastrichtiens, de droite et de gauche, quand ils ont jeté aux ordures le référendum par lequel 54,68 % des Français ont fait savoir qu’ils ne voulaient plus de cette Europe maastrichtienne libérale, qui a créé la paupérisation générant ce mouvement des gilets-jaunes.
Mépris, mensonge, criminalisation, diabolisation, attaque ad hominem, essentialisation, déconsidération, dramatisation : Emmanuel Macron ne recule devant rien quand il s’agit d’attaquer le peuple afin de défendre l’Europe maastrichtienne.
L’image des blindés de la gendarmerie stationnés en haut des Champs-Élysées renseigne bien sur ce qu’il en est désormais du pouvoir personnel d’Emmanuel Macron… Mais ce ne sont pas des véhicules militaires, a dit une crétine de BFM le samedi matin parce qu’ils n’étaient pas équipés de mitraillettes -des « sulfateuses » a même surenchéri un consultant expert de la chaîne ! Il y avait presque un regret chez ces gens-là qu’on ne sulfate pas le peuple qui se contente de demander du pain.
Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron : Tout un symbole…
Source :
https://michelonfray.com/interventions-hebdomadaires/le-pouvoir-aux-abois
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/michel-onfray-l-insurrection-et-210464
Article :
Michel Onfray
Vidéo :
[1] Michel Onfray : Macron et Ses Pauvres Dires sur L’argent – cjtinfo / Dailymotion
Photo :
Pour illustration
Excellentissime. Ce qui me navre c’est cette vérité qui crève les yeux et la minorité de gens à la voir….. i on était entouré de crétins ou de lâches cela serait la même chose….
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Manipulations de longue date (formatage) et dissonance cognitive, font que la réalité est parfois très massivement rejetée : c’est forcément un complot ou de la conspiration… CQFD !
Merci pour ta visite et ton commentaire.
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Un jour ça pétera et j’espère que l’Histoire retiendra la cécité du peuple français et de la classe politique dans son ensemble (excepté Poutou lol)
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Si cela ‘péte’, voir où est réellement le pouvoir : L’Élysée ? Matignon ? Parlement européen ?… J’en doute fort.
Mais à chacun d’effectuer ses propres recherches et ainsi, face à la réalité qu’ils auront ‘découverte’, ils ne pourront pas crier au complotisme, etc…
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Bel article !
Onfray est extrêmement brillant bien que son analyse me semble un peu surinterprétée.
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Effectivement, son analyse est un peu limitée et il n’aborde pas certains sujets. Regrettable.
Merci pour votre commentaire.
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Onfray je l’apprécie beaucoup, merci pour ce partage et bon dimanche 🙂
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Merci pour votre visite. Bon dimanche également.
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A reblogué ceci sur josephhokayem.
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« où est réellement le pouvoir : L’Élysée ? Matignon ? Parlement européen ?… J’en doute fort. »
Le pouvoir est-il en Françoustan, dans le fond ?
Dans le fond, ces Macron ou autres, ne sont-ils pas simplement de « gouverneurs » à la romaine, des délégués ? des US « Ça vient des States ! » avec Merkel comme relais ~~
lhddt.wordpress.com
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Ni plus ni moins que des fonctionnaires affairistes interchangeables, vils et sans vergognes.
Même les States sont aux ordres. Si un haut représentants de ce pays tire un peu trop sur la laisse de ses maîtres, il se fait liquider ou il lui arrive un quelconque malheur (accident, suicide, etc…).
Le pouvoir… le vrai pouvoir est idéologique et financier : C’est cela qui dicte la marche à suivre.
Mais je puis me tromper…
Je vous remercie pour votre visite et commentaire.
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