Vous sentez-vous coupable de tout ? Vous souffrez peut-être de l’effet Dobby

 

Effet Dobby - B

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Vous vous sentez coupable de tout ? Vous vous punissez ? Vous souffrez peut-être de ce que nous appellerons « l’effet Dobby ».

 

 

Effet Dobby - 1

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Si vous connaissez le monde de Harry Potter, le nom de Dobby vous est probablement familier. Dobby est un elfe domestique qui se mutile souvent lorsqu’il ne répond pas aux attentes de ses maîtres (ou qu’il croit ne pas y arriver). Cela, en dépit d’un essai de scène comique, horrifie ceux qui se trouvent autour de lui. En effet, qui souhaiterait se faire du mal à lui-même ? Néanmoins, c’est une réalité que de nombreuses personnes vivent. C’est pourquoi cela s’est popularisé comme l’effet Dobby.

 

L’effet Dobby est directement lié à la forme dont l’elfe attachant se traite lui-même. Nous sentir coupable d’avoir fait quelque chose qui va contre nos valeurs ou que nous qualifions de « mauvais » est, dans une certaine mesure, normal. Le problème survient lorsque nous nous punissons constamment parce que nous nous sentons coupables de tout. C’est alors un problème bien plus grand. Nous nous rendons responsables à l’excès.

 

 

Effet Dobby - 2

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L’excès de culpabilité

Dans la société dans laquelle nous vivons, il existe plusieurs raisons de nous sentir coupables sans raisons réelles. Souvent, la culpabilité surgit parce que nous n’avons pas répondu aux attentes des autres ou de ce que la société attend de nous. Voici quelques exemples qui nous permettront de mieux comprendre :

 

  • Être une mauvaise mère : de nombreuses femmes souffrent de ce que l’on connaît comme la dépression postpartum. Cela les rend coupables. En effet, être mère devrait correspondre à un « bonheur absolu ». Ainsi, dans les -nombreux- cas où on ne répond pas à cette attente, une culpabilité peut alors apparaître.

 

  • Mériter les coups de son partenaire : les personnes maltraitées justifient souvent les violences physiques de leur partenaire en raison d’actions ou d’attitudes qu’elles auraient eues. Elles ne sont ainsi pas capables de les abandonner parce que ce sont elles qui sont coupables.

 

 

Il existe davantage de situations dans lesquelles une personne peut s’identifier à l’effet Dobby. La femme qui passe par la dépression postpartum l’alimente en se sentant coupable. La personne maltraitée fait de même en justifiant les violences qu’elle subit. De fait, c’est une sorte d’autoflagellation indirecte. Ce n’est pas elle qui se fait mal mais elle permet qu’une autre personne le fasse pour elle.

 

 

Effet Dobby - 3

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La responsabilité dans l’effet Dobby

La culpabilité n’a pas à être nocive. Néanmoins, elle l’est lorsqu’elle devient le moteur d’une punition sans aucun type de finalité au-delà de celle d’expérimenter une souffrance. Une culpabilité qui devient perverse lorsqu’elle achève notre assertivité, en permettant que d’autres nous fassent du mal. C’est exactement ce que vivait Dobby.

 

Cette responsabilité que nous portons sur nos épaules naît parfois pendant notre enfance. Nos parents vidaient peut-être sur nous toutes leurs frustrations. Ils nous disaient peut-être encore et encore que nous ne méritions pas ceci ou cela. Tout cela est resté dans notre esprit. Au fur et à mesure de notre croissance, nous apprenons à anticiper ce « C’est de ta faute » ou « Tu l’as mal fait ». Nous nous chargeons nous-mêmes de nous fustiger.

 

Malgré tout, on peut se défaire de cet effet Dobby. La meilleure manière est de réaliser un travail qui nous permette d’améliorer notre estime de soiUne fois que nous avons réussi à améliorer ce concept que nous avons de nous-mêmes, nous pouvons commencer à être plus flexibles avec nos erreurs. Mais, surtout, nous cesserons d’exagérer notre responsabilité.

 

Si vous sentez que vous êtes pris au piège dans une espèce de grotte et que la culpabilité fait écho, si vous vous êtes identifié à l’effet Dobby, n’hésitez pas à recourir à un professionnel.

 

Votre dialogue interne s’améliorera ainsi que la manière dont vous vous traitez, en vous protégeant contre des phénomènes aussi dangereux que la dépendance émotionnelle de personnes qui sont prêtes à satisfaire leurs intérêts avec notre côté le plus vulnérable.

 


 

Cerveau - Culpabilité

 

 

L’empreinte cérébrale de la culpabilité

Comment distinguer les différentes émotions morales ? Les ressentis subjectifs de l’embarras, de la honte ou de la culpabilité sont proches. Ces émotions partagent des caractéristiques communes : elles sont liées à une évaluation de son propre comportement et au fait d’avoir enfreint une norme morale ou sociale. Mais elles se distinguent aussi sur plusieurs aspects. L’embarras est une émotion moins intense que les deux autres et apparaît après la transgression d’une convention sociale (par exemple, arriver en retard dans une salle de classe). La culpabilité est caractérisée par la volonté de réparer, la honte pas forcément. La culpabilité repose sur les actions commises, à la différence de la honte qui disqualifie l’individu en entier : « J’ai mal agi » versus « Je suis une mauvaise personne. » Les chercheurs en neurosciences ont voulu affiner ces différences en étudiant les circuits neuronaux impliqués dans le ressenti des émotions morales.

 

L’embarras est associé à l’activation du cortex préfrontal dorsomédian (lié en particulier à la capacité d’avoir conscience de soi et de ses actes), du cortex préfrontal ventrolatéral (impliqué notamment dans l’inhibition motrice), ainsi que des aires visuelles. Ce qui révèle l’importance de la situation « physique » du soi dans l’embarras : être vu et pris en flagrant délit d’une « erreur » sociale. La honte et la culpabilité sont toutes deux associées à une activation du cortex insulaire (ou insula), région impliquée dans la conscience de soi, les relations interpersonnelles et le ressenti d’autres émotions comme le dégoût. Ces deux émotions sont également liées à une activation du cortex cingulaire antérieur dorsal. Ce dernier intervient dans la perception de la douleur, la détection des erreurs, mais aussi le ressenti subjectif de la colère. D’où une forte intensité de ces émotions sociales.

 

Mais un certain nombre d’aires cérébrales apparaissent davantage spécifiques à la culpabilité, comme le cortex cingulaire antérieur ventral. Cette région est associée à la capacité de planifier des réponses adaptées, ce qui est cohérent avec la définition de la culpabilité comme déclencheur de comportements réparateurs.

 

La culpabilité est enfin la seule émotion morale à activer des zones comme la jonction temporopariétale, liée à ce qu’on appelle la « théorie de l’esprit ». Il s’agit de la capacité à attribuer des états mentaux à autrui. Des anomalies dans ces régions ont ainsi été retrouvées chez certains criminels psychopathes, incapables par exemple d’éprouver de la culpabilité à la suite de leurs actes.

 


 

Effet Dobby - A

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Source :

https://www.huffpost.com/entry/guilt_b_4891836

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01424198/document

https://nospensees.fr/leffet-dobby-vous-sentez-vous-coupable-de-tout/

https://www.franceinter.fr/vie-quotidienne/que-faire-de-notre-culpabilite

https://www.newscientist.com/article/dn20071-feel-the-pain-shed-the-guilt/

https://giveitaspin.net/2019/04/02/dobby-effect-do-you-feel-guilty-about-everything/

https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/psychologie-sociale/la-culpabilite-une-emotion-utile-16533.php

 

Article :

Nos pensées / Giveitaspin / Cerveauetpsycho

 

Biographie :

Alomo, M., & Muraro, V., & Gurevicz, M., & Castro Tolosa, S., & Lombardi, G. (2016). El sentimiento inconsciente de culpa freudiano: clínica diferencial y suposición de sujeto. Una aproximación metodológica. Anuario de Investigaciones, XXIII , 15-21.

 

Ambertín, Marta Gerez. (2009). Culpa, anomia y violencia. Revista Mal Estar e Subjetividade, 9(4), 1077-1102. Recuperado em 01 de abril de 2019, de http://pepsic.bvsalud.org/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S1518-61482009000400002&lng=pt&tlng=es.

 

Mantilla Espinosa, Fabricio. (2007). El principio general de responsabilidad por culpa del derecho privado colombiano. Revista Opinión Jurídica, 6(11), 131-150. Retrieved April 01, 2019, from http://www.scielo.org.co/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S1692-25302007000100008&lng=en&tlng=es.

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