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Collisions titanesques, enfoncements profonds, failles béantes : difficile au quotidien d’imaginer que sous nos pieds gisent, sur des kilomètres de profondeur, les vestiges d’une formidable valse tectonique, dansée pendant des millions d’années par des morceaux de croûte terrestre flottant sur un manteau instable.
Savoir comment ce caillou-ci ou cette roche-là est arrivée à la surface, quelles furent ses précédentes vies, fait partie du job des géologues, grâce à qui l’on sait désormais que la Norvège fut un jour dans l’hémisphère sud et la France sous les tropiques.
Une avancée assez considérable vient d’être franchie dans cette discipline avec la mise au jour, par une équipe internationale d’un continent entier, baptisé le Grand Adria.
Douwe van Hinsbergen
On rembobine un grand coup de 240 millions d’années : à l’époque, l’ensemble des terres immergées sont réparties sur deux supercontinents, issus de la dislocation de la Pangée : la Laurasie au Nord (comprenant globalement les futures Asie, Europe et Amérique du Nord), le Gondwana au sud (Amérique du Sud, Afrique, Océanie, Antarctique). Au nord du Gondwana, des morceaux se détachent alors de l’actuel Maghreb pour entamer une remontée vers le nord. Parmi eux, des futurs morceaux d’Espagne et du sud de la France, et un gros morceau aujourd’hui en miettes : Le Grand Adria.
Englouti par l’Europe
120 millions d’années plus tard, alors qu’il fait la taille du Groenland, l’inéluctable se produit : le Grand Adria percute le continent européen. À chaque choc son gagnant et son perdant. Ici, c’est l’Europe qui prend le dessus, et le Grand Adria plonge littéralement dans les entrailles du manteau terrestre. Échappant à la subduction, quelques morceaux de la croûte supérieure raclés à la surface du Grand Adria sont néanmoins parvenus à rester à la surface.
C’est l’analyse de ces cailloux, dispersés sur des dizaines de pays mais surtout concentrés dans le sud de l’Italie et sur la côte croate, qui a permis, au bout de dix ans, de confirmer l’existence de ce continent qui n’était jusque-là qu’une hypothèse, et d’en reconstituer la trajectoire.
Pourquoi autant de temps ?
Parce qu’il a fallu attendre l’élaboration de puissants logiciels pour traiter autant de données, et surtout car la zone concernée, le bassin méditerranée, est connue comme étant un véritable casse-tête pour les géologues. « La Méditerranée est un bazar géologique : tout y est courbé, brisé et empilé. », expliquait ainsi cette semaine à la revue Science le géologue néerlandais Douwe van Hinsbergen, principal auteur de l’ étude parue début septembre dans Gondwana Research. Un grand bazar dans lequel son équipe et lui sont néanmoins parvenus à dénicher les pièces manquantes d’un puzzle encore plus grand, celui de la dérive des continents.
Time : 40 s
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Source :
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1342937X19302230
https://www.thesun.co.uk/tech/9914806/great-adria-europe-lost-continent-earth/
Article :
Le Parisien
C’est vraiment extraordinaire ces belles découvertes
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Une incroyable et merveilleuse nouvelle, merci Aphadolie.
J’espère que mon absence de la blogosphère, depuis déjà plusieurs mois, ne m’a pas fait manquer d’autres infos similaires.
Cat
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Ne t’inquiète pas je n’y suis pas toujours non plus (sur mon blog)…
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Merci pour cette zénitude Aphadolie. 🙂
Au plaisir.
Cat
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De rien Cat…
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