La jeune victime a témoigné aux assises ce mercredi dans le cadre du procès d’un réseau de traite d’êtres humains. Elle a raconté les différentes étapes du traquenard qui l’a menée sur les trottoirs de la capitale.
Grace faisait « une vingtaine de passes par nuit, au Bois de Vincennes ou rue Saint-Denis ». La jeune fille devait rendre quotidiennement à sa recruteuse 600 euros, le dimanche 1.000 euros, plus 650 euros mensuellement pour l’hébergement.
Si elle ne payait pas, elle était battue à coups de ceintures.
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Le témoignage de Grace à la police avait permis le démantèlement de deux réseaux parallèles en Ile-de-France, à Rouen (Seine-Maritime) et à Lille (Nord).
Elle n’est plus tout à fait la même que lors des faits. Le bout de femme qui s’avance à la barre semble à la mode, avec ses cheveux teints en vert et sa queue de cheval tenue par un chouchou rose. Son corps est celui d’une jeune adulte. « Il a changé », glisse-t-elle au cours de l’audience. Mais il y a eu cette photo, diffusée quelques minutes plus tôt. Grace * apparaît dans un sweat à capuche rouge. Un zoom sur son visage ne laisse pas de place au doute : elle n’est alors qu’une enfant.
Mercredi, cette jeune Nigériane, partie civile, est venue raconter devant la cour d’assises de Paris le déracinement qui l’a menée de Bénin City jusqu’aux trottoirs de la capitale, à l’orée de son adolescence. Son témoignage à la police avait permis le démantèlement de deux réseaux parallèles en Ile-de-France, à Rouen (Seine-Maritime) et à Lille (Nord). Soupçonnés de traite d’être humain en bande organisée, un crime passible de 20 ans de prison, six accusés comparaissent actuellement, pour un verdict fixé au 6 décembre.
Grace livre le récit de sa vie. Il y a d’abord cette mère, décédée quand elle avait quatre ans. Le père, lui, est mort avant même sa naissance. Non scolarisée, l’orpheline aurait emménagé chez sa grand-mère maternelle avec un de ses frères et aurait vite commencé à travailler. Près de chez elle, la gérante d’un salon de coiffure lui aurait parlé de sa propre fille, capable de l’employer en France, toujours dans la coiffure. Le coût du trajet, elle pourrait bien lui avancer. Selon son récit, Grace a 10 ans à peine. Le piège se referme déjà sur elle.
Prix du voyage : 40 000 euros
Avant le départ, on la force à voir un marabout. « Si jamais je ne rembourse pas mon voyage, il peut me faire du mal ou à ma famille. », explique-t-elle aux jurés. La dette, évidemment, est largement surévaluée : son prix est fixé à 40 000 euros. Commence ce périple à travers le Niger, la Libye, la Méditerranée. Ballottée de passeur en passeur, de car en embarcation bondée, un faux passeport en poche. Jusqu’à son arrivée en Italie et cette sentence : « Tu seras obligée de travailler avec ton corps. » Son étrange cri aigu, vite étouffé, résonne dans la salle.
La jeune fille se prostitue d’abord au bois de Vincennes (Val-de-Marne) puis au cœur de Paris, dans le quartier de Strasbourg-Saint-Denis. Là, à quelques centaines de mètres des bars branchés de la capitale, « il faut payer sa place » sur le trottoir. La nuit, elle effectue ses passes dans les escaliers d’immeubles, dans des toilettes publiques, à l’hôtel parfois. Ce sont les bons soirs : les clients payent 150 euros, contre 50 pour une prestation ordinaire. « Je faisais beaucoup d’argent parce que j’étais petite. Et les clients aiment les petites filles. », raconte-t-elle.
Comme « un disque rayé »
Dans le box des accusés, Angel, la « fille de la coiffeuse », écoute d’un air absent. Angel qui, dit Grace, l’aurait fait venir en France. Angel qui l’amenait au magasin, parfois, pour lui acheter des vêtements neufs. Angel qui la frappait sans faiblir, le dimanche, lorsque le compte n’y était pas. Grace affirme s’être enfuie mais être retombée dans la prostitution à Lille (Nord). Entendue en tant qu’experte, une psychologue a expliqué qu’elle aurait subi une « répétition inconsciente du négatif », comme « un disque rayé », privée de tout « libre arbitre ».
Elles s’étaient rencontrées peu après la dernière interpellation de Grace, en 2015, lorsque la jeune femme aurait décidé, une fois pour toutes, de tout révéler aux policiers. « Elle avait perdu tout repère avec la réalité. », analyse la thérapeute, qui évoque des « symptômes post-traumatiques ». « Sa mémorisation était défaillante, son état psychologique en friche », insiste-t-elle. Des doutes subsistent sur son âge : des tests osseux la vieillissent de trois ans. « Je me sens plutôt comme un bébé que comme une grande. », aurait-elle confié à l’époque.
Elle rêve de devenir chef
Depuis, la jeune fille se reconstruit dans un foyer à Sens (Yonne) où, en plus d’apprendre le français, à lire et à écrire, elle suit une formation de cuisine. Dans son petit studio, elle rêve de devenir chef. Depuis qu’elle a réalisé que certains de ses frères étaient sans doute eux-mêmes proxénètes, Grace a coupé les ponts avec sa famille. Elle a quand même un petit copain. À une question qu’elle comprend mal, elle lâche d’ailleurs à son sujet : « Peut-être qu’on va se marier et avoir des enfants après ». Trop heureuse de dévoiler, à la grande surprise de la salle, un avenir qu’elle arrive de nouveau à imaginer.
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Source :
Article :
Le Parisien
Note :
*Le prénom a été modifié
C’est vraiment épouvantable ce que les pervers font vivre aux enfants. je suis contre toutes formes de prostitution … car il en faut toujours plus pour satisfaire des pervers ..
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Idem : contre la prostitution sous toutes ses formes.
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Quelle honte. Ignoble !!!
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Comme vous dites…
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Aucun pays n’échappe à la pourriture humaine.
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C’est comme la gangrène…
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Oui et je le pense aussi, sans me tromper, nous sommes à l’image de l’intelligence suprême à la plus crétine comme la notre. Je me demande toujours comment 7 milliards d’individus, peuvent vivre satisfaite dans une t’elle ignorance. Mais tu n’en penses surement pas moins.
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Je te cite : « Mais tu n’en penses surement pas moins. »,
…C’est exact pololanceleau.
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prostituée, battue, abusée … avoir vécu l’impensable lorsque l’on est une petite fille de 10 ans ! C’est vraiment horrible ….. Il lui faudra beaucoup de courage pour se reconstruire tant sur le plan physique que moral.
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L’horreur absolue et il n’y a pas que cette petite fille mais des milliers à travers le monde.
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Gangrène, c’est le mot : La prostitution » adulte » commence à » s’installer dans les villages ( pas seulement les villes ) , ici , petit patelin de l’Allier , on rencontre des prostituée à la sortie d’un super marché par exemple ….Je n’ai pas encore vu de jeune fille , heureusement , mais…….
F.
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Même dans les villages !?…
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Oui , je t’assure , comme je l’écris , apparemment , il n’y a pas encore de jeune filles mais?????
F.
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La société est profondément malade…
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Là au moins dans cette histoire, on voit la place des femmes, car on a tendance à se dire que c’est que les hommes les proxénètes, mais le pire se sont les femmes car elles sont insoupçonnable!!! Telle un serpent, elles se faufilent et font tout par derrière, on les prendrait pour des anges, mais si le diable existe, je peux vous le dire, c’est une femme, pas un homme! L’homme fini toujours par se trahir, la femme jamais, c’est pour ça que si la petite n’avait pas parlé, jamais on aurait soupçonné la fille de la coiffeuse!!!
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Une sordide histoire…
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terrible destin quelquefois il faudrait guillotiner ces barbares ..plutôt que de leur mettre une attache dérisoire à la cheville..triste monde.
bonne soirée à toi:)
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Je le pense également Marguerite.
Bonnes soirée également.
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moi là j’y vais au dodo bonne nuit et prends soin de toi:)
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Je pense que je ne vais pas tarder non plus car je tombe de fatigue.
Merci Marguerite.
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Quelle tristesse, elles sont de plus en plus jeunes. Et c’est si payant pour les proxénètes qui se promènent avec des automobiles de luxe et qui usent de violence. Des histoires comme il y en a partout à travers le monde. Quelle misère!
Bon week-end
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Effectivement, triste constat… Un véritable fléau.
Bon week-end également.
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