« Les sanctions, ce n’est pas un problème pour la Russie. C’est l’Europe qui en paiera le prix », selon Hélène Clément-Pitiot, économiste

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« Pardonnez-moi l’expression, mais nous n’en avons rien à foutre de toutes leurs sanctions ». Un diplomate russe a exprimé sans fioriture le sentiment qui prédomine à Moscou.

 

Dans la crise ukrainienne, les menaces occidentales ne feront pas plier la Russie. Et pour cause, les sanctions promises pourraient même avoir des effets positifs sur l’économie russe, explique l’économiste Hélène Clément-Pitiot.

 

« Les banques françaises seront les plus touchées. »

 


 

Le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov et Vladimir Poutine

 

 

Américains et Européens ont une nouvelle fois menacé Moscou de sanctions. Des mesures unilatérales qui n’auraient pas forcément d’effets sur la Russie, explique une économiste française.

 

« Les sanctions, ce n’est pas un problème pour la Russie, mais c’est un problème pour l’Europe. »

 

L’économiste Hélène Clément-Pitiot est formelle : Les sanctions brandies par les Occidentaux face à crise ukrainienne n’auraient globalement pas de conséquences négatives sur l’économie russe. Elles retomberaient plutôt sur les Européens par un « effet boomerang ».

 

Joe Biden et le Congrès américain ont menacé le Kremlin de mesures « dévastatrices » qui « écraseraient » la Russie. Les plus emblématiques ?

 

 

 

Selon Hélène Clément-Pitiot, la Russie ne serait « pas atteinte » par de telles mesures. Celles-ci peuvent en effet fonctionner contre de plus petits États, plus aisés à isoler, moins contre des pays-continents. La Russie a de surcroît a su en anticiper certaines, en prônant la « dédollarisation » de ses échanges internationaux et de ses réserves.

 

En 2022, la banque centrale russe possède pour la première fois davantage d’or que de dollars. Celle-ci détiendrait l’équivalent de 130 milliards de dollars en métal jaune. En définitive, ces sanctions renforceraient « la souveraineté russe », affirme Clément-Pitiot.

 

Et l’économiste de prévenir la France :

« Si on applique encore de nouvelles sanctions, ce sont les banques françaises qui seront les plus touchées. »

 

Car depuis les premières sanctions occidentales imposées à Moscou en 2014, c’est en premier l’économie européenne qui s’est vue fermer des débouchés. Résultat, un manque à gagner estimé à huit milliards d’euros pour l’agriculture française.

 


 

A propos d’Hélène Clément-Pitiot :

Spécialisée en économie financière et monétaire – économie en présence d’externalités et de mécanismes dynamiques – Modélisation : Coordination de recherches pour l’utilisation de modèle de viabilité en économie dans l’étude des dynamiques et des transitions.

 

Participation au Programme problèmes monétaires et financiers de la transition en Russie. CEMI-EHESS et Académie des Sciences de la Russie (Centre de prévision de l’économie nationale –IPEN).

 

Elle a également été maitre de conférences en Sciences Economiques et responsable des relations internationales du Département d’économie de l’Université Paris-Cergy-Pontoise.

 


 

Source :

https://fr.sputniknews.com/20220216/sanctions-uscontre-la-russie-les-banques-francaises-seront-les-plus-touchees-1055172811.html

 

Article :

Jean-Baptiste Mendes, journaliste, spécialiste géopolitique et des relations internationales / Sputnik France

 

Vidéo :

[1] « Les sanctions, ce n’est pas un problème pour la Russie », selon Hélène Clément-Pitiot – Sputnik France

 

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