Fin décembre, un procès inédit a débuté en Argentine : d’anciens cadres de la multinationale automobile Ford sont jugés pour leur complicité avec l’appareil répressif de la dictature militaire argentine (1976-1983), durant laquelle 30 000 personnes ont disparu et 15 000 ont été exécutées. D’anciens dirigeants de la filiale argentine de Ford de l’époque sont soupçonnés d’avoir facilité la séquestration et la torture de 24 ouvriers d’une des usines Ford du pays. « Trois délégués syndicaux n’ont jamais été retrouvés. », précise le journal Le Monde.
Quelques jours avant le début du procès argentin, au Brésil, le constructeur automobile allemand Volkswagen présentait les résultats d’une recherche sur sa collaboration avec l’appareil répressif de la dictature militaire brésilienne cette fois (1964-1985), avec ses 20 000 personnes torturées et quelques centaines de morts et « disparus ». Des témoignages recueillis dans le cadre de la Commission vérité sur les crimes de la dictature brésilienne ont révélé que des ouvriers de Volkswagen avaient été arrêtés, frappés et séquestrés sur leur lieu de travail avant d’être envoyés dans des centres de tortures et en prison.
Dénoncer les syndicalistes au nom du progrès
Des responsables de Volkswagen transmettaient aux organes de répression du régime des rapports sur ses ouvriers syndicalistes (voir notre article). C’est suite à ces accusations que l’entreprise a initié cette recherche historique, confiée à un historien indépendant. L’auteur de l’étude est finalement arrivé à la conclusion qu’« une collaboration a eu lieu entre certains vigiles de Volkswagen do Brasil et la police politique, du Dops, du régime militaire ». Mais qu’« il n’y avait pas de preuve claire que cette collaboration se basait sur une action institutionnelle du côté de l’entreprise ».
Dans les années 1960, la filiale brésilienne de Volkswagen est la plus grande appartenant au constructeur hors de l’Allemagne, et la cinquième plus grande entreprise brésilienne. L’historien Christopher Kopper souligne d’une part que le directeur de Volkswagen Brésil de l’époque, Friedrich Schultz-Wenk (émigré allemand arrivé au Brésil en 1949), « n’a pas du tout été effrayé par le putsch de 1964 ». « Il y a réagi au contraire de manière très positive, euphorique », écrit-il. « Schultz-Wenk saluait l’emprisonnement des leaders syndicaux et des sympathisants de fait ou supposés des communistes », ajoute l’étude.
« En 1972 j’ai été emprisonné au sein du site de Volkswagen »
Celui qui lui a succédé à la tête de la filiale brésilienne de Volkqwagen en 1972, Werner P. Schmidt, est même cité, en 1973, dans article du journal allemand Süddeutsche Zeitung. Il y assure que la « fermeté » du régime était nécessaire au progrès : « “Bien sûr”, dit l’homme entre deux gorgées de jus de tomate, “la police et les militaires torturent les prisonniers pour obtenir des informations importantes, bien sûr on ne fait même plus de procès aux subversifs politiques, on les tue immédiatement, mais une information objective doit ajouter à cela que sans fermeté, on irait pas de l’avant. Et on va de l’avant“. » (Voir la citation complète ici).
L’étude détaille plusieurs exemples concrets de collaboration entre Volkswagen et l’appareil répressif. « Le premier travailleur de Volkswagen emprisonné a été arrêté le 29 juin 1972. Le même jour, la police arrêtait l’outilleur Lucio Bellentani. Le 2 août, l’outilleur Antonino Torino, le 8 août le fraiseur Geraldo Castro del Pozzo, le contremaître Heinrich Plagge et la secrétaire Annemarie Buschel », énumère l’étude. « En 1972 j’ai été emprisonné au sein du site de Volkswagen. J’étais au travail et deux individus avec des pistolets automatiques sont venus, me les ont collés dans le dos et m’ont posé des menottes. Il était environ 23 heures. Dès que je me suis retrouvé dans le local de sécurité de Volkswagen, la torture a commencé. J’ai reçu tout de suite des coups. Ils voulaient savoir s’il y avait d’autres membres du parti (communiste) chez Volkswagen. », avait témoigné Lúcio Bellentani en 2012 devant la commission de la vérité de São Paulo.
Ford – Des milliers ont disparu ou ont été tués sous la dictature de Jorge Rafael Videla et de ses collègues militaires
Impunité
Le même jour, l’ouvrier est envoyé dans un centre de torture du Dops. S’ensuivent « deux heures de coups ». L’homme a ensuite passé six mois dans ce centre de la police politique, a attendu un an un procès, puis a été libéré, faute d’éléments contre lui. « Le témoignage de Lucio Bellentani accable le vigile de Volkswagen. Il aurait pu empêcher les mauvais traitements dans les locaux de Volkswagen. », conclut l’historien.
Le chercheur précise aussi : « Quand le chef de la sécurité de Volkswagen, Ademar Rudge a informé le chef du personnel, le chef de la production, et le directeur, le 9 septembre 1974, du déroulement d’une assemblée syndicale et de la participation de travailleurs de Volkswagen, une copie de ce rapport a manifestement été envoyé, comme de routine, à la police politique ».
Il est toutefois peu probable qu’un procès ait jamais lieu contre d’anciens responsables de Volkswagen au Brésil, comme c’est le cas actuellement à l’encontre de ceux de Ford en Argentine. La loi d’amnistie brésilienne de 1979 a permis d’un côté l’amnistie des exilés et prisonniers politiques, mais empêche toute poursuite judiciaire à l’encontre des responsables de la répression durant la dictature militaire.
Source :
https://www.reuters.com/investigates/special-report/brazil-dictatorship-companies/
https://www.bastamag.net/Quand-Ford-et-Volkswagen-livraient-leurs-ouvriers-syndicalistes-aux
https://www.bastamag.net/Au-Bresil-Volkswagen-en-accusation-pour-avoir-livre-ses-travailleurs-a-la
Je ne sais pas trop pourquoi, mais ça me fait penser à ceci: https://en.wikipedia.org/wiki/Brazilian_Integralism lol, pervertir un signe phénicien, comme si c’était la croix gammé, https://fr.wikipedia.org/wiki/Sigma , y a quelque chose qui cloche, je ne sais pas quoi en penser présentement. Peut-être lorsque je vais voir plus clair, je pourrai articuler quelque chose. Mais présentement, il est 22:21 ici bas.
07:17 à Paris. Bonne nuit
Incroyable. Cela signifie que les tortionnaires et leurs complices pourraient échapper à la justice ?
D’après leurs lois… Tout à fait Ed Ebiedu
C’est inadmissible que des gens soient torturés lors de leurs travail
Entièrement d’accord avec toi et malheureusement il n’y a pas que ces deux cas. De mémoire, tu avais également Ikéa durant les années 70. Et bien d’autres actuellement mais passé sous silence médiatique.
La vie n’est pas fini il y en aura d’autres des massacres
Il y a de très fortes probabilités Valdu.
Les grandes compagnies profitent de la misère des gens c’est criminel
Et malheureusement , ce n’est pas un cas isolé.
A reblogué ceci sur Salimsellami's Blog.
A reblogué ceci sur La vérité est ailleurset a ajouté:
Toujours la meme stratégie du choc! L’histoire revele de terribles secrets que la justice des “hommes” refuse de denoncer et juger! En hommage à toutes les victimes des puissants de ce monde!
Non seulelles profitent de la miseres des gens, mais en plus elles la créée ! C’est donc pire encore!
Et cela se généralisera en toute impunité car c’est vers cela que l’on se dirige et cela porte un nom : le nouvel ordre mondial ! Un mondialisme qui profite qu’à une petite élite au détriment des 99% des habitants de cette planète.
Oui je le sais bien..peu à peu certains commencent à en.prendre conscience, de posent des questions, notamment dans des situations qui les concernent directement. .et qui les forcent à voir le changement qui s’opère. .mais qu’il est long le chemin pour le reveil des peuples
Je crains fort que lorsque les peuples se réveilleront qu’il soit trop tard.
L’histoire a une fâcheuse tendance à se répéter.
OUI et l’homme à une fâcheuse tendance à oublier trop vite le passé! Trop occupé qu’il est à métro boulot dodo conso.
https://polldaddy.com/js/rating/rating.js
Et comme on lui enseigne une histoire tronquée… Cela n’aide pas vraiment non plus.
C’est clair!
Ce genre de ” choses ” fut , est malheureusement courant , c’est horrible ..Mais, à mon avis la politique des nations qui se disent démocraties mais font comme si ils n’avaient rien vu , rien entendu est effrayante .
F.
C’est le mondialisme dans toute sa ‘gloire’
Exactement et personne ne réagit
C’est la léthargie totale.
je pense que les gens bien souvent réagissent mais pas assez et la domination du peuple reste entière..diviser pour mieux régner se battre pour avoir une part du gâteau c’est ce qu’ils font tous..
https://polldaddy.com/js/rating/rating.js
Une tactique vieille comme le monde et qui fonctionne très bien auprès du plus grand nombre. Hélas…
tellement vrai….
Bien triste…