Comment recourir à l’armée sans aggraver le sentiment de panique au sein de la population ? Comment gérer « une guerre » sanitaire sans que cela soit perçu comme une atteinte aux libertés individuelles ? Voilà le casse-tête du gouvernement alors que la France est entrée ce mardi au premier jour de son confinement total pour ralentir l’épidémie de covid-19.
Selon nos informations, après plusieurs jours de rumeurs contradictoires, un plan consistant à faire appel aux militaires pour assurer l’ordre est bien envisagé. Il s’agit de solliciter les 7000 soldats de l’opération Sentinelle, engagés pour faire face à la menace terroriste depuis les attentats de janvier 2015, afin qu’ils soulagent les 100 000 policiers et gendarmes mobilisés pour garantir les restrictions de circulation.
Le Parisien / Le 17 mars 2020
Face au coronavirus, le gouvernement prépare le recours à l’armée
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Le gouvernement a publié dimanche 15 mars un décret préparant le recours aux personnels de santé de l’armée, qu’a confirmé Emmanuel Macron le 16 mars. L’armée envisage depuis quelques années la possibilité d’une pandémie comme celle d’aujourd’hui, ainsi que le montre un scénario qu’elle avait commandé en 2014, que révèle Reporterre.
Le gouvernement a publié au Journal officiel du 15 mars un décret relatif à l’affectation temporaire des militaires.
Le texte permet l’affectation temporaire dans des organismes civils de militaires pour une durée limitée. Parmi ces organismes, on relève notamment les établissements de santé publics ou privés, les groupements de coopération sanitaire.
Décryptage du texte par un général interrogé par Reporterre : « Le texte organise le cadre réglementaire pour pouvoir affecter des spécialistes de l’armée — notamment les infirmiers et médecins des armées — dans un hôpital en temps de crise. » L’armée est en effet équipée pour pouvoir gérer des situations sanitaires d’urgence, et ses moyens pourraient venir compléter un service hospitalier public en surchauffe.
« Ce dispositif ne concerne pas le maintien de l’ordre. », précise le gradé, en pensant au confinement général envisagé par les autorités. « Ce serait l’objet d’autres textes. »
Lundi 16 mars après-midi, le ministère des Armées a publié un tweet indiquant que le texte n’avait « aucun lien avec le Covid-19 » et était « une simple mesure de rédaction juridique ». Qui permettra donc aux militaires compétents d’être affectés, par exemple, dans des services de santé. Si le ministère des Armées avait répondu aux questions que Reporterre lui a posées dimanche après-midi, nous aurions bien sûr informé nos lectrices et lecteurs de cette réponse.
Lundi soir, dans son allocution télévisée, Emmanuel Macron a annoncé « qu’un hôpital de campagne du service de santé des armées serait déployé en Alsace. Les armées apporteront aussi leur concours pour déplacer les malades les plus infectés et réduire la congestion de certains territoires ».
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Dans les dossiers de l’armée, le scénario de la pandémie
Les services d’analyse de la Défense nationale élaborent en permanence des scénarios sur des situations apparemment improbables. En 2014, l’armée a commandé à l’Iris, un centre d’études internationales, un rapport sur les effets que pourrait avoir le changement climatique sur les activités militaires (Conséquences du dérèglement climatique pour le ministère de la Défense). Plusieurs scénarios avaient été établis par les chercheurs, dont celui d’une pandémie. Le voici, tel que présenté dans le rapport, p. 69 :
« Au cœur de l’été 2026, la France savoure quelques semaines de répit. L’année a été difficile, notamment marquée par une grève de plus de 45 jours de tous les fonctionnaires des services publics de santé, épuisés par les coupes budgétaires opérées sans discontinuer depuis dix ans. Une grève populaire, alors que les indices de morbidité ne cessent de se dégrader. Personne n’a remarqué que, comme en Grèce, en Italie et en Espagne, les services de surveillance des maladies vectorielles et tropicales se sont largement étiolés durant ces années. Le gouvernement n’a cependant rien cédé sur le fond, sauf à la marge, ce qui a permis au mouvement de s’arrêter avec la satisfaction d’avoir obtenu une contrepartie.
À la suite d’un printemps singulièrement pluvieux, une canicule s’est abattue sur le pays pendant le mois de juin. L’État, les collectivités locales et les populations ayant appris à s’adapter, ses conséquences n’ont pas été trop graves : on ne dénombre qu’environ 300 décès dus à une chaleur intense, un chiffre dans la moyenne des quatre canicules de la décennie passée. En juillet, il a plu abondamment, mais sans excès, et enfin, au début du mois d’août, la météo retrouve une tonalité estivale plus classique.
Cependant, dans le nord de l’Italie, a éclaté une épidémie de dengue : par dizaines, et bientôt par centaines, des Lombards meurent de fièvre hémorragique. Les services hospitaliers, eux aussi affaiblis par des années de crise, sont débordés, les médicaments manquent, le gouvernement est démuni et rapidement renversé à l’Assemblée.
Mais à peine les médias français répandent-ils les nouvelles transalpines que la panique se propage à Nice, à Toulon, à Marseille, tout au long de la Côte d’Azur. Des cohortes de moustiques envahissent la région : les victimes sont encore peu nombreuses, mais les routes sont encombrées de touristes qui fuient en masse le littoral. Les services publics, en latence durant l’été, tardent à prendre la mesure du phénomène et ne réagissent pas immédiatement. Les chiffres de l’infection commencent à être connus — plus de 500.000 personnes touchées, selon le professeur de l’Institut Pasteur, Jean-Marc Marnac, descendu en urgence, et de sa propre initiative, à Marseille. Le 12 août, il tient une conférence de presse avec des collègues médecins, pour dénoncer l’impéritie des autorités et annoncer que plus de mille personnes sont déjà décédées. Le lendemain, alors que le gouvernement tient une réunion d’urgence, c’est au tour de collègues lyonnais de déclarer devant les caméras de télévision que l’épidémie a gagné Lyon, où ils recensent déjà 224 décès dus à la dengue.
Le soir même, la Première ministre, Charlotte Bonfait, intervient solennellement à l’hôpital du Val de Grâce, à Paris. Elle annonce une série de mesures : mobilisation de tous les fonctionnaires des hôpitaux qui doivent revenir de vacances ; réorganisation de la Protection civile sous la houlette du préfet du Nord, Pascal Hansin, en remplacement de Pierre Pitoef, qui est destitué ; mobilisation de tous les services de gendarmerie pour réguler les flux de populations et d’automobiles qui ont transformé, depuis trois jours, le couloir rhodanien en un embouteillage géant où ambulances et autres véhicules prioritaires peinent à se frayer un passage. La Première ministre annonce aussi le recours à l’armée :
- Les engins militaires seront requis pour déblayer les routes ou déplacer les véhicules immobilisés.
- Les militaires passeront dans les habitations distribuer des lettres d’information et des kits de protection.
- Ils répandront des pesticides dans les zones repérées par les spécialistes sous la coordination du Professeur Jean-Marc Marnac.
Dès le soir, le chef d’état-major, le général Justin de La Rafort, annonce la mise en œuvre de ces mesures, non sans faire remarquer devant les micros tendus que l’armée déploie en même temps une importante mission en Arctique. »
Reporterre / Le 15 mars 2020
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Florence Parly assure que les armées sont « prêtes » à intervenir « si nécessaire »
Florence Parly, la ministre des Armées / Pour illustration
Invitée sur France 2 mercredi matin, Florence Parly a annoncé que « les armées sont prêtes à intervenir si c’était nécessaire ». « L’armée française se doit d’être disponible en tout temps et en tout lieu pour soutenir les services de l’État. », a rappelé la ministre. « Si la situation le justifiait, il faut que les armées puissent à tout instant apporter leur soutien, leur secours, dans la mesure des possibilités. », a-t-elle également soutenu.
Le Figaro / Le 4 mars 2020
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Source :
https://reporterre.net/Face-au-coronavirus-le-gouvernement-prepare-le-recours-a-l-armee
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041722684&categorieLien=id
Article :
Jean-Michel Décugis et Jérémie Pham-Lê / Le Parisien
Hervé Kempf pour Reporterre avec Nicolas Mollé pour l’alerte.
Pierre Lepelletier / Le Figaro
Vidéo :
[1] Coronavirus: «Les armées sont prêtes à intervenir», assure Florence Parly, la ministre des Armées – France 2
L’Armée dans la rue pour tuer des virus. La bonne blague ! C’est de la Maconnerie tout craché. « Il » part en guerre contre les virus avec des fusils ?
Les militaires , ont-ils au moins la consigne de porter un masque et des gants ? Leur a-t-on distribué des antiviraux ?
Ont-ils au moins la consigne d’interpeller les gens sans masque et sans gants ?
Un côté positif est le déploiement d’hôpitaux militaires pour désengorger les hôpitaux civils. Mais, en ont-ils suffisamment ?
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Beaucoup de question sans réponses Yves. Sincèrement je ne sais pas.
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Les masques ne sont que pour les personnes qui sont malades (cancer, diabète, …) une personne en bonne santé n’a pas besoin de porter un masque. Sauf les professionnels de santé bien entendu car ils ont plus de risque de l’attraper.
Sortir sans masque et sans gants c’est pas bien grave, surtout que l’on ne doit sortir que seul et pour promener son chien ou aller bosser .
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Masque et gants sont nécessaires Emilie. Sauf si tu vis seul en pleine forêt loin de tout autre être humain. Question de pévention.
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Pour les personnes qui cotoient des malades, ou pour des malades oui, mais pour ceux qui n’en cotoie pas, non ce n’est pas nécessaire, il ne faut pas rentrer dans une psychose non plus. J’en ai fait, mais je n’en porte pas constamment sur moi, même quand je bosse.
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Le problème est le suivant : tu peux côtoyer une personne qui infectée et qui ne le sait pas… De facto, qui te contamine également par manque de prévention en amont.
Comme expliquer ici (article + vidéo) :
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Oui mais même masqué et avec des gants, tu peux l’avoir, le masque et les gants ne protège que le personnel médical qui les côtoie de près. Tient j’ai lu un article à ce sujet.. je crois que c’était sur l’obs.. je suis plus sure.
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j’ai lu et je maintiens, le masque ne sert à rien, mais rassure les gens, autant le fabriquer, moi j’en ai fait pour les autres et j’en ai un dans mon sac au cas où, mais j’ai pas les gants, et pas de cache oreille et pas de lunette ou masque pour le visage entier. Donc si je dois l’avoir, je l’aurez, mais je compte pas l’avoir, j’ai mieux qu’un masque, l’he de laurier noble et la positive attitude, comme le chantait une chanteuse des années 90 loool
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Je me demande si les hôpitaux militaires conviennent bien pour les pandémies.
Pour moi, l’hôpital militaire de terrain est avant tout adapté pour la chirurgie. Il est conçu pour les blessés de guerre : Extraire les éclats d’obus, les balles, arrêter les hémorragies, fermer les plaies, sectionner un membre irrécupérable, transfuser et éviter les infections microbiennes courantes.
Pour que l’hôpital militaire soit adapté à la pandémie, il lui faut la possibilité d’isoler chacun des malades. – pas sûr que tous les malades sont porteurs du même virus? Il lui faut des coffrets d’isolation (« sarcophages ») pour le transport des malades de l’hôpital civil vers l’hôpital militaire de campagne. Le personnel militaire doit être équipé de vêtement de protection étanches y compris masques et gants.
Le personnel militaire doit avoir été formé pour cette activité.
J’aimerai en savoir plus sur les directives données pour adapter l’hôpital militaire de campagne en hôpital adapté pour les pandémies.
Ont-ils reçu les équipements nécessaires ?. A-t-on embauché des infirmiers confirmés pour la circonstance? …. A savoir !
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Pour l’instant , ici , je n’ai rencontré encore aucun contrôle , ni gendarmerie , ni armée …..( mais j’ai toujours cestte » fameuse » attestation sur moi …..
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Je pense que se sont surtout les grandes villes et périphéries qui sont le plus contrôlées.
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